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Billet de blog 18 novembre 2012

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Economie de droite, politique de gauche

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La presse ne tarit pas d’éloges sur la révolution copernicienne, la rupture historique de François Hollande en faisant le choix de la politique de l’offre.

L’économie serait elle apolitique, une science exacte, une technique neutre ?

Il est sans doute utile de rappeler quelques notions essentielles. La crise de 1929 a eu pour premier effet le renforcement des politiques conservatrices, ou comme le disait fort justement Pierre Mendès France, la politique des rentiers. Il s’l s’agissait de retrouver des budgets en équilibre, de défendre la valeur de la monnaie, ne pas dévaluer. La réponse à la crise fut le plan Laval en 1935, plan déflationniste avec baisse des salaires, bocage des prix, réduction de 10% des dépenses publiques.
Franklin D Roosevelt aux Etats Unis a fait l’inverse en 1937-1941, il a mis en place le New Deal, et l’état social. C’est la mise en place de la politique de J M Keynes. Politique de relance avec une augmentation de la dépense publique, politique redistributive, politique des revenus.

La politique de l’offre se focalise sur les coûts de production. Elle passe par une baisse des impôts, une baisse des cotisations sociales, et un blocage ou une baisse des salaires. Le postulat de base est que c’est l’offre qui produit la demande.
Si cela peut être vrai pour des produits innovants, cela est inexact pour la plupart des produits de consommation courante.

La politique de l’offre considère le travail comme un coût qu’il s’agit de réduire. Cela a comme conséquence l’objectif de baisse de la masse salariale, donc des licenciements, puis par le bocage des salaires, une baisse progressive des salaires.
Un parti de gauche peut il s’appuyer sur une politique de l’offre ?

Dans la mesure où pour un parti de gauche, après 30 ans de politiques néolibérales, régressives, François Hollande avait fait de la lutte contre les inégalités l’un des objectifs de sa politique. Il a renoncé à la grande réforme fiscale, en particulier à l’unification de l’impôt sur le revenu et de la CSG. Cela aurait par exemple permis d’éviter le choix de la TVA antisociale.
La politique de l’offre privilégiée par François Hollande apparaîtra dans l’histoire comme un renoncement du PS et sa soumission aux grands groupes et aux marchés financiers. Cela apparaît comme un reniement de plus.
L’histoire économique montre que jamais un pays n’est sorti d’une crise économique majeure par l’austérité. Or François Hollande a fait ce choix au nom de l’Europe, quelle Europe, celle d’Angela Merkel, une Europe des rentiers, une Europe vieillissante, qui ne croit plus à son avenir, mais uniquement à son portefeuille, ou plutôt celui des dominants.
Cette rupture transforme un peu plus le PS en parti « radical socialiste » parti de gauche au début du siècle passé, puis devenu de plus en plus centriste, une branche même des radicaux se situe à droite.

Les choix d’Harlem désir conforte cette rupture comme le disent les dirigeants de l’aile gauche du PS, cela conduira inexorablement à une défaite électoral des 2014. Contrairement à ce qu’écrivent certains commentateurs, ce n’est pas un ralliement à la sociale démocratie, fut elle scandinave, mais au social libéralisme qui n’est que la version soft de la régression néolibérale. C'est-à-dire privilégier les grands groupes au détriment de l’électorat salarié.
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