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Billet de blog 19 août 2013

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Social-démocratie : déclin irréversible ?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le virage social libéral de la social-démocratie européenne pris à la fin du siècle dernier a comme conséquence, un déclin certain et une montée de l’extrême droite. Ce phénomène se trouve marqué dans les anciens fiefs de la sociale démocratie : les pays scandinaves, mais aussi dans la péninsule Ibérique où les années sociales libérales ont conduit ces partis à de véritables déroutes.

Il est particulièrement alarmant de constater la chute importante dans des bastions comme la Suède ou l’Allemagne où au cours de la dernière décennie les sociaux-démocrates ont perdu 40% voir plus de leurs électeurs, Pire les sondages ne laissent apparaître aucun réel redressement à l’exception du Portugal.

En Finlande les sociaux-démocrates sont à 15%, en° position au lieu de la première ou seconde, derrière les centristes, les conservateurs et l’extrême droite !

Il faut dire que les sociaux-démocrates gouvernent dans une coalition avec les conservateurs. Et pour  couronner le tout leur ministre des finances Urpilainen est le meilleur soutien de l’Allemagne, dans la défense des politiques d’austérité. Récemment avant les négociations salariales, elle a invité les syndicats à ne pas demander d’augmentations !

Il est évident que l’incapacité des sociaux-démocrates à trouver ou simplement chercher des  solutions à la crise, les pénalise plus que les partis de droite ou du centre.

En effet les politiques de régression sociales, néolibérales, concernent la base électorale de la sociale démocratie, et les électeurs n’acceptent plus la soumission à la mondialisation libérale.

Le plus inquiétant  est le refus de se remettre en cause de la sociale démocratie, les années d’opposition, ne changent pas fondamentalement la ligne politique des dirigeants sociaux-démocrates. Les exemples allemands et  suédois en témoignent. Le SPD après la défaite historique de 2009 (23%), ne remonte pas dans les sondages (25%) alors que la CDU reste stable à 40/41%.

La résignation sociale-démocrate déteint aussi sur l’ensemble des partis de gauche, qui sont tous touchés par le déclin social-démocrate.

Si certains continuent à prendre l’Allemagne comme modèle, ils feraient bien d’en observer les conséquences.

La perte de confiance au niveau européen des partis sociaux-démocrates n’est pas un phénomène passager, il est durable, et il trouve sa source dans l’absence de volontarisme politique, le refus de mettre en cause les politiques antisociales : politique de l’offre, contre réformes structurelles alors même que chacun peut constater que ces politiques n’ont pas pour objectif la sortie de la crise, mais instrumentalise la crise pour  démonter l’état sociale et réduire à néant les conquêtes sociales.

Sans changement radical la sociale démocratie européenne ne pourra pas plus longtemps cacher son déclin derrière le slogan vide d’Europe sociale, ou les élucubrations sociales libérales de Jean Pisani-ferry dans son rapport sur la France en 2025.

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