Les politiques économiques au stade de la saignée !
Les sciences ont permis des découvertes, en médecine, on nesoigne plus aujourd’hui comme il y a 100 ans, tout le monde sait que la terreest ronde, les découvertes d’Einstein ne sont pas niées.
En économie, il en va différemment, depuis la crise de 1929,J M Keynes a fait des découvertes qui sont un apport essentiel à l’économiemoderne. Seulement voilà, depuis lemonétarisme et l’économie de l’offre, l’école de Chicago et ses apprentissorciers qui se sont faut la main sur l’économie chilienne à l’ombre dePinochet, les découvertes de Keynes seraient dépassées. Aujourd’hui ne compteque la masse monétaire et la baisse des coûts du travail, de la protectionsociale et des impôts pour les très hauts revenus et le capital.
La crise de 2007 avait bien remis Keynes à l’ordre du jour,mais les promesses ont été vite oubliées. Et l’économie actuelle utilise aprèsla plus crise depuis 1929, les mêmes remèdes qu’en 1930, La Grèce se voitinfliger un plan Laval par le FMI dirigée par DSK, un social-démocrate paraîtil et la commission européenne : baisse des salaires de la fonctionpublique, blocage des salaires, recherche forcenée de l’équilibre budgétaire. La valeur travail est unbel attrape nigaud, quand on sait que grâce à l’économie de l’offre, le travailsubit un taux d’imposition supérieur à celui de la rente, du capital, lesrevenus financiers.
Que diriez vous si votre médecin pour une maladiecorrectement soignée par des médicaments aux vertus avérées, vous soignez envous faisant une saignée !
C’est pourtant ce que font nos doctes économistes. Mieuxcertains continuent comme J Pisani Ferryà défendre le NAIRU, taux de chômage nécessaire pour éviter le retour del’inflation et vous savez à combien il estime ce taux à 7/8%, soit prés de 2millions de personnes.
Notre gouvernement nous prépare une cure d’austérité quireprésentera face à la crise un remèdeencore moins efficace qu’une saignée !
Pourquoi, parce ce sont les intérêts qui dominent la penséeéconomique, qui est une science que les intérêts économiques dominants peuventnier, au nom de leurs intérêt et non de l’intérêt général.
Il n’est qu’à faire un bref récapitulatif des politiquesmenées depuis prés de 30 ans :
Baisser les impôts pour encourager l’esprit d’entreprise,l’investissement et produire plus, jamais la croissance économique n’a étéaussi faible sur longue période, que depuis les années 80 (2,5% en moyenne enEurope, au lieu de 5% de 1950 à 1980 !
Les inégalités sesont accrus, les dirigeants d’entreprises deviennent millionnaires en 5 ans et(partent à la retraite avec des retraites dorées. Qui paient les salariés avecleurs salaires bloqué§
La baisse des investissements est patente, mais ladistribution de dividendes ne faiblit pas, des entreprises n’hésitent pas à distribuerdes dividendes au-delà de leurs profits !
Baisser les impôts sur les revenus financiers pourencourager l’épargne, les particuliers s’endettent de plus en plus, et lesparadis fiscaux offrent la fiscalité zéro ou presque plus la discrétion.
La baisse des coûts pour accroître l’offre, les salairessont bloqués, les délocalisations s’accélèrent, la concurrence fiscale estmortifère, elle conduit à exploiter les faibles pour le bonheur des plusriches.
La baisse de la fiscalité et la recherche de l’équilibre budgétaire sont contradictoires enpériode de crise, de plus si comme en Europe, nous avons la concurrencefiscale, le but est la destruction de l’état social, car en plus des impôts,c’est la baisse des cotisations sociales, toujours trop élevées, sauf que ceraisonnement conduit à la privatisation de la protection sociale, c’est leretour aux années trente.
Le contrôle de la masse monétaire n’a pas empêché les bullesfinancières et la crise de 2007. Car personne ne s’est préoccupé dans lesstatistiques du montant énorme des titres et actifs financiers par rapport àl’économie réelle !
De plus curieusement les politiques d’austérité, de rigueurne touchent pas tout le monde de la même manière, les salaires sont bloqués,voir ne suive plus l’inflation, merci Jacques Delors, mais les hauts revenusn’ont pas de soucis à se faire, il n’est qu’à observer les augmentations desalaires que s’octroient les patrons des entreprises du CAC 40 et desmultinationales. Sans oublier les bénéficiaires du bouclier fiscal, qui sevoient exonérés de tout effort et de toute solidarité !
Depuis trente ans le chômage s’est stabilisé entre 8 et 12%, c’est l’application du"Nairu" et la conséquence des délocalisations. Pourtant, il n’est pasun gouvernement qui n’ait lancé son programme de lutte contre le chômage. Lerésultat, baisse des indemnités, et là encore on nous ressort la politique del’offre, sauf que en mettant les salariés en concurrence avec ceux du monde endéveloppement, l’Inde concurrence l’Europe et le monde développé en matièred’informaticiens, et demain tous les pays du sud concurrenceront et offriront des ingénieurs et desspécialistes dans tous les domaines. Que fera t on ?
Peut être l’Union européenne devrait elle se réveiller et aulieu de favoriser les rentiers et les états rentiers, devraient favoriserl’emploi, la croissance, les grands travaux d’infrastructure qui unifieraientl’Europe alors que les politiques de rigueur la divise, et ruine son avenir.L’Union Européenne devrait penser à notre avenir et non aux rentiers.
Pour cela faudrait il que les technocrates révisent leursconnaissances économiques et n’oublient pas J M Keynes. La médecine économique n’en serait plus au stade de la saignée du plus grand nombre!
Jean Bachèlerie