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Billet de blog 22 novembre 2008

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Le Parti socialiste: le renouveau et la femme providentielle

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Le PS: le renouveau et la femme providentielle

Le parti socialiste vient de débattre pendant plus de deux mois et finalement d’élire son nouveau leader: le premier secrétaire.

Le débat s’est rapidement concentré sur un retour aux fondamentaux du socialisme : l’égalité, la solidarité, la nécessité de revenir à une politique économique et sociale et la modernisation lui préférant, l’équité, le marché et l’équilibre budgétaire.

La crise financière qui s’est transformée en crise de la mondialisation libérale et en crise du système, s’est invitée dans le débat. Elle a fait une première victime Bertrand Delanoë, qui s’était imprudemment défini comme libéral. Le PS lui-même qui s’est rallié pour faire moderne et plaire à tous les adorateurs de la mondialisation heureuse à l’économie de marché en juin dernier au risque d’en souffrir lors des prochaines échéances.

L’analyse la plus cohérente et exhaustive de la crise a été livrée par Benoît Hamon et son équipe, les économistes hétérodoxes ne s’y sont pas trompés, ils ont appelé à voter Benoît Hamon. Certains qui veulent faire moderne ont tenté de ringardiser cette analyse et les remèdes proposés. Sur une ligne de gauche classique Martine Aubry a défendu l'ancrage à gauche et le retour aux fondamentaux, bénéficiant ainsi du désistement de Benoît Hamon.

Du coté des modernisateurs autoproclamés, des tenants d’un renouveau affiché, le choix de Ségolène Royal, se présentant de nouveau comme la femme providentielle, il faut bien reconnaître que ses allures leader charismatique bien mis en scène, relevait du déjà vu, déjà entendu, car quelle différence y a t il entre ce discours, cette prétention au renouveau avec ce que Tony Blair et son équipe ont mis en scène dans les années 90-2006, pour les résultats que l’on connaît : explosion des inégalités, désindustrialisation, retour des travailleurs pauvres !

La recherche du consensus avec un patronat mondialisé plus réactionnaire que jamais n’est qu’une forme de soumission. Il n’y a pas de progrès social sans lutte et un parti de gauche qui renonce aux luttes sociales, est un parti qui se désarme, qui s’affaiblit. La sociale démocratie européenne en pleine débâcle nous offre ce spectacle affligeant, consistant à privilégier le patronat et le discours libéral, au lieu de s’appuyer sur les salariés et leurs syndicats, d’écouter les demandes sociales.

En fait ce social libéralisme conduit à laisser la technocratie européenne et les gouvernements néo conservateurs mener une politique anti-sociale et anti-économique comme la crise le démontre.

Le PS ne doit pas prêcher la résignation face aux intérêts économiques dominants, au nom d’une nécessaire efficacité économique, remise en cause par la plus grave crise depuis 1929.

Le PS ne peut pas appeler à la soumission face aux dégâts économique, sociaux et écologiques, en définissant cette politique comme réaliste.

Le PS ne peut plus accepter la démission du politique face aux experts autoproclamé en économie, en appelant cette démission courage.

La gauche et le parti socialiste n’ont pas la culture de l’homme ou de la femme providentielle, la culture est celle du débat d’idées et du militantisme, et non celle de la fascination pour une femme providentielle.

Martine Aubry l'emporte de peu sur une ligne de gauche, majoritaire au PS.

Le renouveau se juge dans les faits, le comportement de Ségolène Royal et de ses proches, tout au long de cette campagne, comme leurs réactions à l’annonce des résultats ne sont pas ceux du renouveau. La personnalisation extrême ne peut conduire qu’à l’impasse et à la division.

Comme d’ailleurs se présenter comme une femme providentielle et systématiquement refuser ses défaites ? C’est dans la défaite que l’on reconnaît les fortes personnalités. Comme continuer à se présenter comme la femme providentielle après deux échecs consécutifs malgré le soutien sans relâche de la grande presse et des médias ?

Jean Bachèlerie

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