Un chef d’état doit savoir se tenir, à défaut tenir sa langue. François Hollande a cru bon de céder à son appétit pour les plaisanteries de mauvais goût, en déclarant : « Manuel Valls est rentré d’Algérie sain et sauf ».
Faire une telle plaisanterie lors du 70° anniversaire du CRIF, devant un parterre de dirigeants néoconservateurs est doublement affligeant.
Après le plaisir manifesté lors d’un dîner chez Netanyahou, de passer une telle soirée avec ce premier ministre le plus extrémiste qu’Israël ait connu, nous pouvons tous nous interroger à juste titre sur les capacités de François Hollande à diriger un pays comme le notre..
L’Algérie et la France ont une longue et douloureuse histoire, l’intérêt bien compris et la tendance profonde des deux cotés de la méditerranée est trouver le chemin de la réconciliation, comme cela s’est fait entre la France et l’Allemagne.
Ce n’est pas en tenant en public des propos aussi stupides, que François Hollande y parviendra.
Sans doute dans le sillage des néoconservateurs, considère-t-il l’Algérie comme un pays plutôt dangereux, et préfère –t- d’autres pays mieux en cour. Néanmoins, Il serait bien avisé de mesurer ses propos et surtout de les réserver à son cour et non à des cénacles qui cultivent un nouvel obscurantisme.
Enfin lorsque l’on s’intéresse à la géopolitique, ce qui devrait être le cas du président de la République, il faut reconnaître le rôle incontournable de l’Algérie, pour maintenir la stabilité dans cette région, ce rôle doit être renforcé, il nous dispenserait d’ailleurs de continuer nos opérations gendarmesques dans le sahel.
Mais cela blague à part, serait porter atteinte à ce besoin insatisfait d’affirmer son autorité dont- François Hollande nous offre le spectacle toujours renouvelé.