Jean Charbonnel (1927-2014) : Disparition d’un des derniers gaullistes historiques
Un des derniers gaullistes historiques, les fameux barons du gaullisme, s’est éteint le 20 février.
Jean Charbonnel avait des attaches corréziennes, ses grands parents habitaient Tulle, où il venait souvent pendant la guerre. Un de ses amis Jean Roubinet avait été pris dans la rafle de juin 44, lorsque la division das Reich avait pendu 99 hommes aux balcons de Tulle et en avait envoyé 300 en camps de concentration en Allemagne.
Jean Charbonnel est entré très tôt au MRP dans la foulée d’Edmond Michelet, son modèle. Il quitta le MRP lorsque le RPF interdit la double appartenance. Elu député de la Corrèze sous l’étiquette UDT (union démocratique du travail, (gaulliste de gauche) dés 1962, puis maire de Brive jusqu’en 1995.
Jean Charbonnel restera comme un gaulliste fidèle et intransigeant aux idées du général de Gaulle. Il ne s’associera pas à l’OPA lancé par Jacques Chirac contre jacques Chaban-Delmas sur le mouvement gaulliste. De la date une rivalité durable avec Jacques Chirac dont il ne partageait pas l’opportunisme.
Homme intègre il se sera battu jusqu’à la fin de sa vie pour que la lumière soit faite sur la disparition de Robert Boulin. Début 2013, il a tenté de faire rouvrir le dossier sans succès. Il est parti en emportant les révélations qu’il voulait faire à la justice.
Il n’appréciait pas du tout François Hollande, avec lequel il n’avait aucun rapport. L’opportunisme de François Hollande et les relations étranges qu’il entretien avec Madame Chirac, n’étaient pas de nature à les rapprocher.
Contrairement à une idée fort répandue, l’homme politique qui a le plus fait pour la Corrèze et Brive en particulier est Jean Charbonnel. Le Gaullisme perd un de ses plus fidèles et loyaux serviteurs. Il avait fait campagne pour le non au traité de Lisbonne. Jean Charbonnel avait eu la peine de voir son successeur, le petit fils d’Edmond Michelet, Etienne Patier, maire adjoint de Brive, décéder à la fin de l’année passée.
Jean Charbonnel restera comme un homme qui avait une certaine idée de la politique, fidèle à une vision du monde où la France devait tenir son rang en Europe et dans le monde.