Voilà plus de trente ans que les politiques économiques menées en Europe se sont toutes soumises aux entreprises multinationales et aux marchés financiers.
La politique de l’offre n’est pas une politique de compétitivité, sinon cela se saurait, mais une politique d’explosion des profits et des dividendes : pour deux raisons la baisse de la fiscalité et des cotisations sociales, et la réduction de la masse salariale en licenciant massivement. Le corollaire est la désindustrialisation, l’endettement des états et les contre réformes sociales : retraite, santé, allocation chômage.
Aujourd’hui la Gauche européenne doit rompre définitivement avec ces politiques rétrogrades et suicidaires en Europe. Chacun sait que ce n’est pas en baissant ou en comprimant les salaires que nous serons plus compétitifs par rapport aux chinois, indiens ou brésiliens. C’est en innovant que l’on gagne des parts de marché.
D’autre part il faut bien admettre que pour conserver notre indépendance nous devons continuer à disposer d’industrie forte et dynamique. La seule solution est un minimum de protection contre le dumping social et fiscal. Mais cela ne suffira pas à retrouver le plein emploi.
Pour cela la Gauche doit proposer au niveau européen, un pacte pour l’emploi, la croissance verte et le progrès social. Au nom de quelle vision de l’humain est-il acceptable de limiter les déficits à 3%, puis 0,5% ? Le résultat est connu la rente financière par les marchés et les banques, le chômage pour tous. Au nom de quoi l’équilibre budgétaire serait-il plus souhaitable, que le plein emploi ? 30 ans de politiques économiques rétrogrades ont apporté le chômage de masse et les salariés pauvres.
C’est pourquoi la Gauche européenne et la France doivent prendre l’initiative d’un pacte pour l’emploi , la croissance verte et le progrès social : ce pacte s’appuierait sur une convergence des politiques sociales, retour à la retraite à 60 ans, instauration générale des 35 heures, cogestion, et grands travaux visant à baisser l’émission de CO2, transports en commun, fibres optiques, recherches, énergies renouvelables . Des objectifs chiffrés devraient être atteints dans les 3 ans, abaissement du chômage à -5 %, puis à dans les 5 ans à 1%. Une fois le plein emploi atteint, l’harmonisation sociale et fiscale se poursuivrait jusqu’à l’objectif final, atteindre partout en Europe un niveau de vie similaire. Les pays qui n’atteindraient pas ces objectifs seraient aidés ou sanctionnés si les objectifs non atteints étaient dus à des politiques rétrogrades. Un tel pacte serait de nature à redonner le goût de l’Europe aux peuples européens et ferait de nouveau de l’Europe un modèle économique et sociale envié dans le monde entier. C’est comme cela que nous bâtiront une Europe plus humaine, une Europe au service de l’humain.