Qui aurait pu penser que l’adoption progressive despréceptes néolibéraux (néo rétrogrades) conduirait à une modification radicalede nos sociétés?
Les politiques de l’offre, d’équilibre budgétaire, dedérégulation, de baisse des impôts, de création de valeur pour l’actionnaire, deprivatisation ont eu pour conséquence un accroissement du pouvoir desmultinationales et en particulier financières, aux politiques de contreréformes sociales. Parallèlement nous avons assisté à la montée en puissancedes experts « économiques », et à la soumission progressive de la gauche à l’orthodoxie néo rétrograde,à la rupture de facto entre les partis sociaux démocrates et les syndicats de salariés.
Plus de trente ans après, le pouvoir du monde financier etdes grandes entreprises est tel, quenous assistons à un recul de ladémocratie. Le dialogue social n’existe plus, il est remplacé par unepropagande permanente des grands médias prétendant qu’une seule voie estpossible, l’acceptation des sacrifices par le plus grand nombre, la remise encause systématique des conquêtes sociales et la disparition quasi complète detoute idée de progrès social.
Le tout débouche sur une montée de la droite dure et de l’extrêmedroite, une perte de crédibilité de la gauche et de la politique. Comme l’évoquaitE. Todd dans l’après démocratie, nous entrons dans une période de régression dela démocratie et de montée de l’autoritarisme. Le Sarkozysme nous en offre unecaricature particulièrement ressemblante.
La négation de la démocratie se fait au nom de la raison d’uneélite qui n’est pas concernée, ou plutôt seule bénéficiaire des contre réformes avec le monde des grandes entreprises enparticulier financières. La démocratie est bafouée, comme en mai 2005 où lerejet du traité constitutionnel ne change rien à la politique décidé par lesnéo rétrogrades, ils font voter par le parlement un traité de Lisbonne, frèrejumeau du TCE rejeté par le peuple, ou fait revoter jusqu’à obtenir un ouimajoritaire.
Les réformes antisociales sont rejetées massivement par lessalariés, mais le pouvoir les fait approuver par un parlement, où le débat estinterrompu. La personnalisation du pouvoir s’accroît, la politique menée estcelle du Medef et des grandes fortunes, avec lequel ce pouvoir s’affiche sanspudeur. La corruption et les abus de pouvoir deviennent monnaie courante.
Ce pouvoir divise, stigmatise, manipule l’opinion en jouant sur des réflexes sécuritaires, enmettant en annonçant une vague terroriste qui semble relevé plus du fantasme, que de la réalité. Tout cela afin derenforcer son pouvoir, de faire reculerun peu plus la démocratie.
Jusqu’où ira-t-on dans ce démontage de l’état social et dela démocratie,
Comme Edwy Plenel nouspensons qu’il faut réagir sans attendre, sous peine de voir la démocratietellement affaiblie par un climat de violence et d’insécurité suscitée, que lavoie serait ouverte à un durcissement du système qui priverait les citoyens detout réel contrôle.
Il est dans la nature de la mondialisation néo rétrograde deremplacer la démocratie par l’expertise d’une élite économique autoproclamée etsoumise, pour rendre supportable la montée irréversible des inégalités, la démocratie,la possibilité donnée au peuple de choisir est attaquée sur le plan de l’informationqui est remplacée par une politique de communication qui exclut tout débat. La démocratieest remise en question par la personnalisation du pouvoir, et son contournementsystématique, par l’affaiblissement de tous les contre pouvoirs et ledéni de réalité.
La reconquête passe par une remise en cause de lamondialisation rétrograde, des politiques régressives menées en son nom, et une remise en cause de l’union Européenne à 27 :grand marché ouvert à tous vents.
Jean Bachèlerie