Le PS redevenir critique ou dépérir
Le débat lancé par Médiapart souligne l’isolement desdirigeants socialistes par rapport aux intellectuels en particulier critique, àson électorat et à ses militants.
Pour redevenir socialiste le parti socialiste doit remettreen question certains de ses présupposés : la mondialisation est positive,la poursuite de la construction d’une Europe « libérale » est nécessaire, les politiques néolibéralesmenées depuis plus d’un quart de siècle sont incontournables.
Aussi longtemps que le PS ne proposera pas une autrepolitique économique, ses propositionsne seront pas crédibles ou ne répondent pas aux urgences de la crise.
Les politiques d’équilibre budgétaires ont été critiquées enleur temps en 1932 par Pierre Mendès France comme une politique au service des rentiers et une politique de défiance à l’égard del’avenir.
La politique de l’offre a justifié au nom de la concurrencele gel et en fait le recul des salaires, la montée du chômage et le retour dessalariés pauvres...
La politique de baisse des impôts conduit au démantèlementde l’état social et l’empêche de mener une politique économique etindustrielle.
Il n’est pasacceptable de ne pas porter une vision critique de la mondialisation libérale.Une autre mondialisation est non seulement possible mais nécessaire pour desraisons tant écologique, économiques que sociale, ou alors il ne faut avoirrien compris à la crise actuelle.
Pour conclure avoir laissé la construction européenne seréduire à la construction d’un grand marché libre et non faussée est une fauteimpardonnable. Si le parti socialiste continue à se préoccuper des questions deforme, primaires ou pas, plutôt que des questions de fond : le social, leprogrès humain, une Europe indépendantemodèle politique et social, le parti socialiste dépérira.
Un parti de gauche a pour mission de redonner l’espoir auxplus faibles, de les défendre, il doit construire un projet crédible et non secontenter des incantations.
Jean Bachèlerie