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Billet de blog 28 mars 2010

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Lendemain d’élections moroses ou rouges d’espoir ?

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Lendemain d’élections moroses ourouges d’espoir ?

Chacun peut interpréter les faits la réalité, à l’aune de saculture ou de ses préférences.

Chacun peut aussi préférer une vision négative à unevision constructive.

Chacun peut insister sur tel ou tel fait, s’attarder sur l’arbrequi cache la forêt.

Les faits depuis le 29 mai 2005,sont là , la gauche degauche est en reconstruction. Cette gauche annoncée, souhaitée par PierreBourdieu et les intellectuels critiques voit le jour 15 ans plus tard.

Est-ce une bonne nouvelle, ou une source d’inquiétude ?

Que se passe t il dans le monde enchanté de lamondialisation heureuse et de la sociale démocratie « modernisée » àla sauce « libérale » c'est-à-dire contre réformiste, rétrograde, siles mots ont encore un sens. Cette troisième voie, cette nouvelle modernitéapparue au milieu des années 90 avec commeidéologie la troisième voie d'Anthony Giddens, la fondation Saint Simon, etcomme figure de Proue : Tony Blair,Bill Clinton, Gerhard Schroeder,Massimo d’Alema, DSK, Rocard, Ségolène Royale, est elle en pleine ascension oula crise la plus grave depuis 1929, l’a-t-elle confortée, cette gauche ducentre ou ce centre de gauche, cette gauche qui avait honte d’être de gauche,a-t elle réformé la mondialisation, a-t-elle infléchit les politiques contreréformistes, anti sociales, anti économique, la philosophie de l’individualisme exacerbée, de la libertétotale, du marché roi, de la concurrence libre et non faussée, de l’Europegrand marché soumise à l’hyper puissance et à son bras armé l’OTAN ?

Cette gauche qui a renié ses liens avec le monde du travail,avec ceux qui ne vivent que de leurs salaires, avec ses représentants lessyndicats.

Cette gauche qui a préféré l’équité à l’égalité, la créationde valeur pour l’actionnaire, la désindexation des salaires de l’inflation, desretraites des salaires, cette gauche qui accompagne le programme rétrograde,contre réformiste, de la révolution conservatrice a engendré l’abstentionmassive des milieux populaires, des jeunes.

Cette gauche sourde à la souffrance du chômage structurelavoisinant les 8-10% depuis 30 ans, encourageant la flexibilité et le retour dusalarié pauvre, dans une société qui n’a jamais produit autant de richesse ?une société où les inégalités plus insupportables ne choquent plus cestechnocrates sociaux démocrates ayant trouvé leur place dans le monde l’entreprisehyper capitaliste, des banques dominantes, des institutions internationales outransnationales : FMI, OMC, Commission Européenne, BCE, banque centrales,tout ces dirigeants de ce qui fut la sociale démocratie, a oublié ses valeurs,ses origines intellectuelles, culturelles, sa solidarité naturelle avec lesdominés, pour se partager les postes de pouvoir dans le monde des affaires,dans l’administration et dans les partis politiques ralliées à la révolutionconservatrice, à son contre réformisme, aux souffrances infligés aux hommes etfemmes, à leurs enfants en Europe, comme aux États Unis, en Chine, comme enRussie, en Inde comme en Amérique latine.

Alors est il raisonnable, de ne voir que les supposésquerelles des grands parts contre réformistes, et de les transposer dans lagauche de gauche.

Est il souhaitable derefuser de voir quelque soit les aléas de la vie de tous les jours, lanaissance d’une gauche de gauche : en Allemagne, en France, en Amériquelatine, dans tous les pays d’Europe petit à petit, de refuser de s’interroger sur ces succès indéniables.

Le monde politique se limite t il à la langue de bois de lapensée unique, aux combats de cour d’école entre les chefs, les postulants, lesambitieux et les satisfaits. La politique se limite t elle à l’écoute et audécorticage des petites phrases, alors que l’Europe traverse une crise totale,politique, économique, écologique, sociale et culturelle.

Ou ne serait-il pas plus intéressant de chercher à percevoirles évolutions en cours, les refus comme l’abstention, la perte de voix desgrands partis. Leur incapacité à représenter le peuple souffrant des chômeurs,des précaires, des salariés pauvres, de ceux qui souffrent en silence pourpermettre toujours plus de réaction de valeur pour l’actionnaire ?

Est-ce que les salariés se suicident ne méritent pas autre choseque de la compassion,

Comment se fait t il que bientôt il y ait plus de suicidesen raison de la souffrance au travail que d’accident du travail ? Comment peut-onrester aussi indifférent, cynique ou sourd à la souffrance au travail ?

Les chômeurs, leurs familles, les salariés pauvres, leursfamilles, les précaires et leurs familles, n’ont-ils aucune interrogation surleur avenir ? Sur les partis politiques qui demandent des contre réformes douloureusesmais nécessaires ? Leur seule angoisse est elle de savoir qui de MartineAubry, Ségolène royale, DSK l’emportera à gauche ou de Villepin, Fillon ouSarkozy à droite ? Si Cohn-Bendit continuera à enfumer la galerie, àtoucher les inépuisables dividendes dequelques jours de mai 1968 ?

Poser la question, c’est aussi se demander à quoi sert derépéter la même chanson depuis 30 ans ?

Pourquoi des économistes aussi différents que MauriceAllais, Jacques Sapir, Jacques Généreux, Stiglitz, Paul Krugman, MichelAglietta, André Dorléan, François Morin, Gabriel Colletis, Christophe Ramaux, DominiquePlihon, Bruno Amable, Frédéric Lordon, Thomas Coutrot, Jean Marie Harribey, J PFitoussi, critiquent en profondeur cette mondialisation heureuse qui a conduitle Monde au bord du précipice ? Proposent des solutions dans l’indifférencegénérale des grands médias ?

C’est aussi se demander modestement pourquoi desintellectuels comme jacques Julliard, reconnaissent leurs errements, pourquoides hommes politiques comme Oskar Lafontaine, Jean luc Mélenchon, MartineBillard, Marie Georges Buffet, Pierre Zarka, n’ont pas peur de se remettre enquestion ?

Pourquoi ? pour répondre à l’appel des peuples ensouffrance de France, d’Allemagne, d’Europe, des Amériques, detoutes les femmes, hommes et enfants qui souffrent chaque jour à en mourir,pour que certains soient toujours plus créateurs de valeur pour eux-mêmes etles actionnaires ?

N’est ce pas cela la politique, la vraie, gérer la cité dansl’intérêt du plus grand nombre et non gérer sa carrières dans l’intérêt desdominants.

Jean Bachèlerie

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