Entreprise & Ressources Humaines* : une étude exemplaire, lieuxcommuns, euphémismes, et enfumage, grands mots et souffrance durable!
« Il y a bien un mouvement social, mais ilest compliqué à saisir. »
Compliqué : ce mot est un chef d’œuvre dans l’art de paraître intelligent, c’esttellement compliqué, qu’on ne peut rien dire !
« Les conflits actuels sont éparpillés »,
Les conflits sont éparpillés, après compliqué, ily a des conflits diffus dans différentsendroits, étrange !
« Une«conflictualité en peau de léopard», avec des taches de conflictualité unpeu partout ».
Le motconflit avait échappé à nosexperts reconnus de ce recueil de lieuxcommuns pour tourner en rond : conflit, quel gros mot, il ne faut paschoquer, parler neutre. Il est remplacé par conflictualité tellement plus neutreet plus réfléchi, vivement un mot anglais, ce sera le sommet.
« Lesenjeux sous-estimés de la réforme des retraites ».
Les enjeux, tellement plus propre que lesconséquences, forcément sous estimés, c’est compliqué, même un peu éparpillé,cela risque de provoquer une nouvelle conflictualitéen peau de zèbre !
« Le vieillissement de lapopulation salariée va placer lesentreprises au pied du mur ».
Le vieillissementdes salariés, tient voilà les enjeux démographiques quireviennent, le vieillissement le panneau danger est sorti ! Une société devieux salariés à ne plus savoir qu’en faire, qui vont couter aux managers qui restent toujours jeunes etentreprises la peau de léopard.
L’accroissementde la productivité, ce n’est pas le sujet.
« Au début du quinquennat, ledialogue social a bien fonctionné. »
Vous ne rêvez pas le dialogue social a bienfonctionné au début du quinquennat : quels sont les résultats, de cedialogue, à quelle négociation, sur quelle avancée sociale cela, a-t-il, débouché ?Enfin si les RH vos gardiens vous disent que cela a bien fonctionné !
Prendre ses désirs pour des réalités, et enfumerles autres, voilà ce que cela signifie.
« Il n'a pas su faire comprendre que la réforme était juste. »
L’étude des R H prend ses ressources humaines pour des déchets, en quoi, comment et pourquoicette contre réforme était juste. ?
« Unmécontentement diffus, et l'affaire des retraitesn'est là qu'un déclencheur. C'est que, depuis un an, le paradigme économique a changé. »
Un mécontentement diffus, c’est comme les conflitséparpillés, ça existe mais, comment voulez vous comprendre, cetteconflictualité de ressources épuisées !
Un ressource fut elle humaine reste une chose,un produit, ça ne comprend rien, ce n’est pas fait pour réfléchir. Alors pensez,une ressource cela confond crise et changement de paradigme économique, à vouscouper le souffle, vous n’aviez pas compris, vous pensiez mondialisation, crisefinancière, tout faux le plus important un changement de paradigme, il faudraitlui donner une rue, à ce changement ouune grande place pour la fête annuelle des dirigeants et RH.
« Il fallait aller vite pour donner des gages aux marchés sur nosintentions de réduire les déficitssociaux. »
Bien sur les ressources on s’en fout, perdez pas votre temps avec, en revanche lesmarchés, là fini l’éparpillé, le compliqué, les peaux de léopard, c’est clairlimpide et cela à la force de la parole de dieu, il faut séance tenante leurdonner des gages.
Les gages ? Quels gages :réduire les déficits sociaux, retour aux doux euphémismes les déficits nesont pas ceux de l’état, déficits vous pensez budgétaire, publics, non sociaux,ils sont sociaux, c’est la faute aux salariés traité comme des humains par l’étatsocial. Fini cela nous met en danger surles marchés, alors réduire : c’est régresser, rétrograder, attaquer lesconservatismes (les conquêtes sociales), bien sûr il pourrait y avoir d’autressolutions : les salaires exorbitants des dirigeants, y compris RH, leurbonus, leur stock options. Vous n’y êtes pas ce ne sont pas des avantagesacquis, c’est la récompense due auxdominants, pour les encourager à dominer, soumettre, réduire à l’esclavagemoderne, tous ces salariés qui ne pensent qu’à conserver leurs avantagesacquis. Heureusement mon cher ils n’osent même plus envisager de nouvellesconquêtes sociales. Le social c’est fini, maintenant il y a les ressourceshumaines, c’est plus simple, il faut les réduire, réorganiser, les jeter après restructuration.
« Sur les marchés stagnants, c'est la question de la productivité et de la maîtrise des coûts qui va se poser. »
Si vous croyez qu’après les sacrifices « justes »voici venu l’heure de la pause, vous êtes fou, c’est reengeniering de la souffrance, réduction, maîtrise des coûts et de laproductivité, faire plus avec moins : travaillez plus, gagner moins ettoujours plus de chômage juste et de salariés pauvres, c’est juste.
« Unefaible croissance signifie un chômage de masse durable et des recettes decotisations en moins pour équilibrer lescomptes des régimes sociaux ».
D’ailleurs pour les ressources c’est bouché ! Voici le menu en détail :
Croissance faible en entrée,
Chômage de masse à volonté en plat deprincipal ;
Après c’est fromage ou dessert : baissedes cotisations pour le social, et nouvellecontre réforme des régimes de protection social : insécurité, "désassurance chômage", et vieillissezplus longtemps pour cotisez plus et avoir moins ou peu de retraite, ou chômagenon indemnisé, petits boulots et grande misère.
Café au resto du cœur !
« Onverra ça lors des négociations salariales, qui commencent à peine... »
Le mécontentement éparpillé, la conflictualité peaude léopard, les grognons, ils vontcomprendre lors des négociations salariales, qu’il faut arrêter de circulerdans les rues, mais rester à son bureau ou derrière sa machine, ils ont unposte, c’est quand même bien, bientôt ils seront peu nombreux à pouvoir en direautant.
« Lesquestions d'emploi vont à nouveau se poser, car les contraintes économiques vont sans doute conduire à continuer,voire à accélérer des restructurations oudes évolutions d'activité ».
Vous pensez il exagère, vous avez tort :les questions d’emploi vont à nouveau se poser, alors les augmentations desalaires, oubliez les, contentez vous d admirerl’augmentation du salaire de vos dirigeants et managers, s’ils ont desaugmentations c’est qu’il le valent bien au nom du marché et de la concurrence libre et non faussée.Vous devriez être fier, de voussacrifier pour leur bonheur et celui de l’entreprise : c’est la mêmechose. Eh oui vous êtes une ressource, humaine épuisée, vous savez ce qu’onfait aux ressources épuisées ?
Vous demandez pourquoi : après les marchésqui ont déjà beaucoup servi, voici mesdames les contraintes économiques, làvous n’avez plus rien à dire. Votre cauchemar, votre souffrance ne prendrontjamais fin : il va falloir accélérer les restructurations, bref on vafermer des bureaux, des usines, des ateliers, supprimer des activités. Vous êtes en colère, ne vous éparpillezpas, vous n’en pouvez plus. Attention ne vous, ne nous compliquez pas lavie. D’ailleurs pour vous rassurer pauvre ressource humaine, il n’y a pas que les marchés, les contrainteséconomiques, mais il y a aussi le management stratégique, Stratégie oblige, vousêtes foutu ressource humaine : poubelle.
Le mécontentement diffus, laconflictualité compliqué c’est fini, il reste encore quelques esclaves à useravant la retraite qu’ils n’auront pas. Vive les ressources humaines.
« Cesera la conséquence de choix stratégiques. » Les experts, les managerset RH vont décidé à mort, et ils ont le courage de vous le dire,admirable non ? ce n’est pas grave, sacrifiezvous pour leur bien. Eux ils sont épargnés, vive le choix stratégique !
C’est beau le changement « moderne »vive le changement de paradigme !
A moins que les ressources ne redeviennent des humains et se rassemblement pour hurler leur mécontentement, crier leursouffrance jusqu’à ce que les petits barons aseptisés des ressources humainesaillent s’éparpiller, leur avenir sera compliqué, leur carrière en peau deléopard. Leurs princes les dirigeants, les grands managers se restructureront, se recycleront oudisparaîtront.
Mobilisons nous tant que cela est encorepossible, ne nous laissons pas éparpiller, refusons ce système qui a tout d’unedictature, pardon d’un système d’experts arrogants qui prétendent faireautorité. C’est pas si compliqué manifestons ici et maintenant jusqu’au bout,nous n’avons plus rien à perdre, mais à reconquérir notre humanité, notredignité.
Jean Bachèlerie
· Excusez l’erreurtypographique, vous aviez rectifiez, cette étude est le produit sophistiqué dela réflexion d’entreprise et ressources humaines,
· personnel c’était il y a 30 ans, lors d’un ancienparadigme économique et structurel.