L’autre soir nombreux sont ceux qui ont du se demander, s’ils avaient bien entendu J M Ayrault déclarer : « G Schroeder a eu besoin de deux mandats pour faire ses réformes, nous les ferons dès maintenant ».
Une semaine auparavant Arnaud Montebourg, à propos de la compétitivité déclarait : il n’est pas question de faire des réformes comme celles de Schroeder dont chacun sait quels dégâts elles ont provoqués.
La bonne foi d’Arnaud Montebourg n’est- pas en question, mais manifestement, son jugement sur les réformes Schroeder n’est pas partagé par le tandem F Hollande- J M Ayrault.
Jean Marc Ayrault a donc choisi la politique de l’offre que Schröder a mis en place avec une brutalité sans précédent. Cette politique est une politique déflationniste au plan salarial, gel des salaires, réduction drastique des indemnités de chômage, au bout d’un an c’est le RMI, toutes les économies de la famille, y compris celle des enfants devaient être épuisées avant de recevoir les indemnités de chômage ! Les jobs à un euro, la retraite à 67 ans qui progressivement ne représentera plus que 46% du salaire ! La création du plan Riester (fonds de pension), épargne retraite dont les résultats sont catastrophiques!
Le résultat il est : le chômage est de 2,7 millions, mais : » près d’un salarié sur quatre, soit quelque 8 millions de personnes, gagnait moins de 9,15 euros brut de l’heure en 2010. Donc moins que le Smic horaire français (9,22 euros) ! 4 millions d’entre eux travaillaient même pour moins de 7 euros brut, et 1,4 million pour moins de 5 euros… Cette main-d’œuvre ultra compétitive est en passe de concurrencer les salariés chinois ! Le nombre de travailleurs pauvres est de 2,5 millions. »
Une partie de la crise de la zone euro est du à ce dumping social, qui favorise les exportations allemandes, et fait baisser la demande en Allemagne.
Cette politique est celle de la Commission Européenne, de la BCE et des gouvernements conservateurs européens, elle a un nom les réformes structurelles, c'est-à-dire la démolition de l’état social. Nous pourrions dire Schroeder est la version douce de ce qui est imposé au Portugal et à la Grèce.
Jean marc Ayrault ferait bien de réfléchir à deux fois, avant de se lancer dans une telle politique. Le dumping social n’a pas de sens, il y aura toujours des pays dans le monde où le travail sera moins cher, d’autre part si la consommation en Europe se réduit, qui achètera la production des pays à bas salaire ?
Jean marc Ayrault aura-t-il le courage d’annoncer cela au congrès de Toulouse ?
Oublie-t-il que la conséquence de cette politique a conduit le SPD a sa plus lourde défaite, 23% des voix en 2009 ? Oublie-t-il que le SPD ne s’est toujours pas remis de cette défaite, de 36% au début du siècle, il est donné à 26% actuellement et serait battu par Angela Merkel en 2013.
Jean Marc Ayrault souhaite-t-il faire le lit de l’union de la droite extrême et de l’extrême droite en 2017 ? Laissant un pays où les grandes entreprises seraient florissantes, mais où la pauvreté se serait durablement installée pour des millions de personnes.
La politique de l’offre est une politique antisociale, aucun parti politique de gauche ne devrait l’envisager, car elle n’est pas compatible avec la lutte contre les inégalités.