Le Président de la République a participé, hier à l’Elysée, aux célébrations de la fête de Hanouka.. La fête de Hanouka est une fête religieuse juive très belle, joyeuse, la Fête des Lumières: il faut avoir assisté à l'allumage de la Menorah pour sentir combien le communautarisme judaïque est ouvert et chaleureux. Est-ce pour cette raison que M. Macron a assisté à l'Élysée à la cérémonie de l'allumage? Que le grand rabbin de France Haïm Korsia et d’autres représentants du culte juif qui menaient la cérémonie avaient été invités dans le Palais de la République laïque, démocratique, sociale? Car ils ont été invités, on n'imagine pas qu'ils aient forcé les portes de l'Élysée. M. Macron peut aussi être particulièrement intéressé par l'évènement, du II ème s av. JC à Jérusalem et son Temple, qui est célébré avec Hanouka.
On ne peut imaginer qu'il ait voulu affirmer aux yeux des Français et des Françaises sa prédilection particulière pour les Juifs, dans un moment où il devrait agir et parler pour montrer que la République laïque non seulement ne distingue aucun culte, mais reconnaît la liberté de conscience religieuse (et de conscience non religieuse) et ne fait acception d'aucune confession. Or c'est pourtant ce qu'il fait. Qu'il ait donc failli à son devoir de protéger le principe constitutionnel de laïcité ne doit faire aucun doute. Laissons ses amis sortir les rames du canot pour sauver ce qui ne peut l'être. Il se conduit avec la même désinvolture que celle avec laquelle il est intervenu depuis le 7 octobre sur la scène diplomatique.
Comme c'est clair, il est inutile de faire enfler la polémique sur la laïcité bafouée. Mais le pays a besoin de paix et d'esprit de fraternité. Nous suggérons deux voies possibles pour y parvenir. Il faudrait argumenter longuement , mais comme le temps presse, voici:
- inviter à l'Élysée toutes les confessions religieuses à chacune de leurs fêtes jugée la plus importante. Vu le nombre de celles-ci, il faudrait créer une fonction nouvelle, une sorte de Préfet des cérémonies religieuses, assisté par un comité d'experts es affaires religieuses pour éviter les cérémonies qui pourraient choquer la sensibilité laïque, si chatouilleuse comme l'a montré l'effroi suscité par le port de foulards et autres abayas.
- Favoriser, partout où c'est souhaité par les confessions religieuses, la manifestation publique de leurs fêtes à laquelle seraient conviés les gens. Ces manifestations ne bénéficieraient pas d'aides publiques. Liberté totale, donc.