Ecrabouille et carabistouille, derechef chassons et pourfendons le gueux.

Saison 2 de "la croisade des blasons jaunes", deuxième épisode.

Tandis que Christophe le Castagneur, ministre des sûretés d'Emmanuel le Jupitérien en charge de traquer les gueux en blason jaunes à travers tout le royaume, poursuit son œuvre à grands coups de bouches à feu et de mises aux fers préventives tant que curatives, le souverain a déposé heaume, cuirasse et jambières, remisé épée, lance et destrier pour s'essayer plus avant aux conseils à lui dispensés en ses livres par Monsieur Machiavelli le Florentin.

Ainsi s'ouvre la deuxième saison de la croisade menée par Emmanuel 1er, sous le signe de l'alliance de la brute et du fourbe.

Autant que de brutes, de fourbes le royaume ne manquait point(*).
Tant en comptaient le parti du roi comme les menées adverses, qu'aucun ne pouvait savoir par avance à qui se fier. Chacun résolu de ses prétentions à faire valoir les droits, multipliait manigances, complots et coups fourrés. Couloirs et corridors n'étaient point sûrs en tous partis, pas plus qu'en dîners et réjouissances à la ville.
Le roi en ce cloaque se voulait champion, il décida de mystifier par stratagème nobles prétentieux autant que prétendants à son trône, dans le même temps que populace en révolte et roturiers apeurés.

Il fit donner pour ce faire tout ce que le royaume comptait de ménestrels, trouvères et copistes en charge d'épandre faussetés, louches de miel, alarmes et tentations en toutes sortes, tandis qu'à la solde du Castagneur grandes compagnies et soudards de vile besogne poursuivaient par villes et campagnes sans relâche de répandre la terreur.

Et pour les circonvenir, de réunir au palais en petit conciliabule tout ce que le royaume comptait de chefs de partis en conjuration, traitres et renégats sans vergogne autant qu'aux dents longues, il forma le projet maléfique.

En même temps selon sa bonne devise, qu'il poursuivait pour sa détente et distraction, de-ci de-là rendez-vous sur le près fleuret en main, consentis à quelques manants, roturiers et petits hobereaux savamment mélangés en lieux discrètement symboliques.

Ainsi doit-il ce soir en bord de Seine se distraire au delà des murs et se frotter aux quelques instruits que compte la populace des taudis en la ville et les faubourgs d'Evry sise à une lieue de Grigny la sinistrée.

(*) En marge du principal, à vous ci-devant exposé à l'encontre de quelques fourbes suivez moi plus avant.