Et ce n'est pas la moindre des question.
N'étant pas la moindre, c'est donc une question que l'on aimerait bien poser à ceux qui se vantent unanimement de l'avoir prise, sénateurs, député, président du conseil départemental et élus des collectivités locales concernées.
A tout hasard, comme une bouteille lancée à la mer, je le fais donc ici : à quel moment aurait-il été possible messieurs d'intervenir contre ce projet d'accueil de la 13ème DBLE afin qu'il ne devienne pas une décision exécutoire ?
Gageons que cette question restera sans réponse. Nos sénateurs J.C. Luche et A. Marc, notre député A. Viala, notre président du Conseil départemental, encore J.C. Luche et tous nos élus locaux à la suite d'A. Fauconnier maire de Saint-Affrique, également président du parc naturel régional des grands causses, tous, ont bien d'autres choses à faire, beaucoup plus importantes, que de répondre aux questions des citoyens.
Surtout si ces citoyens ne sont pas nombreux et ne sont pas d'accord avec eux.
C'est comme ça que fonctionne, ce que l'on appelle la démocratie, en république française.
En réalité, il vaut mieux ignorer les questions qui dérangent. Ignorer pour oublier, et plonger aussi vite que possible toute opposition dans l'oubli public, dans l'inexistance : il n'y a pas d'opposition, tout le monde est d'accord. Et nous n'aurons pas de réponse.
Car il vaut mieux mépriser qu'avouer et reconnaître qu'il n'y a pas de réponse.
Et reconnaître qu'il n'y a pas plus de démocratie que de réponse. Voilà la réalité.
Et puis... argument d'autorité imparable : "après tout, nous avons été élus, démocratiquement, nous sommes donc légitimes et nos décisions sont par définition légitimes". (...intrinsèquement dirait Maurice, philosophe à la petite semaine de mes amis.)
Circulez, y'a rien à voir... d'ailleurs, même José Bové et Léon Maillé (vedette parmi les 103) sont d'accord !
On se demande bien pourquoi dans ces conditions, les mêmes élus, quand il s'agit par exemple d'élaborer un SCOT (schéma de cohérence territoriale), parfois de modifier un PLU (plan local d'urbanisme) ou encore d'implanter par exemple des éoliennes, s'évertuent à lancer des consultations publiques, des procédures de "diagnostic de territoire" et autres dispositifs de "démocratie participative" à grands frais de communications et missions d'expertises généralement déléguées, sur fonds publics, à quelques officines de communiquants. On se le demande bien... ???
Et on se le demandera probablement longtemps (encore une question qui restera sans réponse).
En voici une autre : l'arrivée en résidence permanente d'une unité d'environ 1200 militaires sur le Larzac a-t-elle été prévue, désirée, sollicitée, dans le cadre de l'élaboration participative et démocratique du "Projet d'aménagement et de développement durable" (PADD) qui lui-même est au du coeur du SCOT de notre Parc naturel régional (au coeur..., tout comme le camp militaire d'ailleurs) ?
A-t-elle en particulier été évoquée à l'occasion de la réunion publique consulative organisée dans ce cadre le 25 juin 2015 sous le titre : "Le sud-Aveyron est-il capable d'accueillir de nouvelles populations ?"
Un si joli titre et une si belle date... le 25 juin 2015... avec, nous dit-on dans le compte rendu, la participation du tout nouveau sénateur, ex-député, mais en l'occurrence président de l'intercommunalité locale, Alain Marc.
Alain Marc qui, le 31 juillet suivant (6 jours après !), tenait en compagnie de son collègue Luche une conférence de presse triomphale pour annoncer qu'ils avaient obtenu le transfert de la légion sur le Larzac à l'issue de négociations secrètes engagées dès le 8 mai auprès du ministère de la défense.
On notera également l'humour d'une autre réunion consultative publique, tenue 3 jours avant la précédente, soit le 22 juin sous le titre non moins parfumé : "Quels sont les nouveaux arrivants du sud-Aveyron ?"
Avouez chers lecteurs que ce n'est pas triste (je ne saurais trop vous recommander de prendre le temps de lire les comptes rendus de ces 2 réunions accessibles en cliquant sur les liens ci-dessus).
Chez nous, "on se fait avoir" pour parler poliment, mais dans la joie ; c'est toujours ça de gagné.
Y'a pas de raison de pleurer quand on peut rire.
Bien...
Ces amuse-gueules étant avalés, il est temps d'honorer plus profondément notre titre, "Larzac, la décomposition", car il n'y a pas que la démocratie qui est en décomposition dans cette affaire.
Venons-en donc aux choses prétendument plus sérieuses selon nos élus.
["Plus sérieuses que la démocratie"... note de Maurice].
Ça commence par une affaire de gros sous.
Et ça se finira probablement par des affaires de gros sous... mais gageons une fois de plus que nous n'en saurons rien et qu'il ne nous sera jamais possible de pouvoir regretter publiquement de n'avoir pas mis les guillemets idoines aux dites affaires de gros sous.
(La suite avec : Larzac, la décomposition 2- les gros sous)