En matière médicale on parlera plutôt de gangrène.
Et la gangrène... ça gagne. C'est terrible.
Comme disait Maurice fut un temps, à la grande époque des exploits de Nick le fou et de sa bande du "Quai des fous", "le gang règne et la gangrène gagne".
Au delà d'un certain seuil, il n'y a plus rien à faire, il faut abattre la bête.
C'est peut-être le diagnostic auquel il faut nous résoudre et que révèle cette triste et symbolique affaire de la remilitarisation du Larzac.
Car pour l'accueil sur notre plateau emblématique, à partir de l'été prochain de la 13ème demi brigade de la légion étrangère (13ème DBLE) nous assitons depuis quelques temps à une étonnante, pour ne pas dire inquiétante, prolifération d'euros comptés par millions et mobilisés sur fonds publics évidemment.
Ça pullule comme des bactéries, ou des asticots sur une charogne, en attendant les vautours.
Première attaque infectieuse au mois de juillet 2015 dans la foulée de l'annonce de la décision.
On n'y va pas avec le dos de la cuillère. Dès le premier tir, 10 à 20 millions d'euros fournis par le département, et 40 millions fournis par le ministère de la défense. Total, 59 à 60 millions d'euros.
(conférence de presse des sénateurs Luche et Marc le 31 juillet 2015 - à consulter dans les archives du quotidien Centre Presse)
Au mois de septembre, deuxième attaque avec un contingent supplémentaire de 20 millions d'euros envoyés sur le front, à charge de l'état.
(conférence de presse du président Luche le 8 septembre 2015 - Le Progrès Saint-Affricain, édition du 10 septembre)
Après seulement 2 mois de vie publique au grand jour et quelques bien maigres protestations hostiles dans les rues millavoises, le dossier pèse déjà quelques 80 millions d'euros.
On commence par ici, de droite comme de gauche, à se frotter les mains.
Et ce n'est pas tout !
Vous allez voir ce que vous allez voir.
On va éradiquer le moindre soupçon d'incrédulité, la moindre velléité d'opposition, le plus minuscule début de contestation, on va noyer tout ça sous un déluge de feu à côté duquel les bombardements américains au napalm pendant la guerre du Vietnam ne seront plus que d'aimables exercices d'entrainement.
Le 22 janvier 2016, la bombe est larguée. Toujours par les bons soins de notre ami Luche.
250 millions d'euros.
C'est pas donné comme bombe...
Oui mais c'est efficace.
Vous imaginez les dégats ?...
C'est la guerre bactériologique, l'arme de destruction massive. Attila !
L'Aveyron, surtout le sud, tétanisé, vitrifié, plus rien ne pousse.
José définitivement neutralisé.
"Gardarem lo Larzac" totalement intoxiqué, retourné, acheté.
Tous se prosternent et tendent leur sébile.
La dissidence est anéantie.
Il y a 100% d'avis positifs.
Alléluia ! La gloire et la puissance dans les siècles des siècles... etc.
C'est tellement beau que je ne résiste pas au plaisir de vous montrer la photo, en couleur.

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Dans le détail, il faut noter qu'au bénéfice de cette troisième attaque :
- le montant de la contribution du ministère de la défense à "l'effort de guerre", est passé en 6 mois, selon les annonces successives du président-sénateur Luche, de 40, à 60 et enfin 120 millions d'euros. 300% d'augmentation. Une plus-value digne des spéculations boursières les plus folles... (Panama vous dis-je.)
- et que le reste est passé dans le même délai des 10 à 20 millions d'euros (voir ci-dessus) initialement et timidement avancés au titre du département à, 130 millions d'euros. Soit au bas mot, 550% d'augmentation. Record battu !
Voir le détail ci-dessous.

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C'est pas clair.
Ah bon... vous trouvez ?
250 au total, moins 120 de l'armée, ça fait bien 130 millions d'euros ?
Si je ne me trompe.
Bon... en dizaines, ça en fait donc treize. Treize dizaines de millions d'euros.
Le journal dit "plusieurs"... c'est vrai que ça fait un peu vague, voire douteux.
Et puis visiblement on sait pas très bien d'où ça sort, "les collectivités locales" et "l'état".
Le département n'étant ni vraiment parmi les unes, ni l'autre... on se prend à avoir des sueurs froides, retirerait-il les billes précédemment promises ?
Tout cela est-il bien sérieux ? Que faut-il en penser ?
(la suite : Larzac, la décomposition 3- les perfusés)
En attendant, c'est la décomposition démocratique (retour à l'épisode 1) version pourrissement par le fric.
PS : nous tenons bien sûr à disposition toutes les coupures de presse attestant les déclarations et promesses diverses adressées aux citoyens aveyronnais (sauf bien évidemment indélicatesse des journalistes rédacteurs d'articles).