Ayant irréfutablement établi(*) que les citoyens français sont très majoritairement conservateurs voire réacs, et de leurs points de vue, pour de bonnes raisons, voire très bonnes, ou même excellentes (assez souvent réelles, bien plus souvent imaginaires certes, mais dans tous les cas sincèrement éprouvées, d'où la difficulté considérable qui est la notre) il convient donc de relativiser le sentiment d'échec injuste ou même de victoire volée que certains ont pu abusivement ressentir à l'issue des deux tours de la présidentielle.
Un sentiment d'échec d'autant plus dommageable qu'il engendre des excès d'amertume, de rancoeur et même d'agressivité, peu propices (c'est un euphémisme) à une stratégie de reconquête de l'opinion, et dont nous observons cependant qu'ils s'épanchent sans trop de dicernement ici comme ailleurs, et surtout sans aucune retenue ni bienséance, dans les colonnes de notre club et du journal. Ce qui est fort dommageable à la sérénité des lieux. Et de ceux qui les fréquentent. Paisiblement.
Il y a même fort à craindre que ces réactions soient immédiatement dommageables à la cause qu'elles sont censées défendre... comme le confirme la baisse tendancielle tu taux d'approbation de celle-ci, et la dégradation sensible de sa cote en bourse.
Ça tombe mal et c'est la merde, il faut réagir.
Oui, car c'est pas le moment que monsieur Macron se fasse des idées.
Surtout des fausses.
C'est dans cet esprit que nous avons donc décidé, nonobstant les quolibets qui ne manquerons pas de pleuvoir en cataractes vengeresses aussitôt la chose dite, de mettre à l'ordre du jour de notre nouveau séminaire l'hypothèse d'un soutien de circonstance à la France Insoumise.
Diantre !
C'est bien le moins qu'on puisse dire.
Mais qu'on ne s'y trompe point, d'où les cataractes, ce serait à titre purement circonstanciel.
Comme il a déjà été dit, et même pourrait-on dire, à titre strictement instrumental.
Là, je reconnais, Maurice pousse un peu le bouchon trop loin.
Ou, pousse un peu trop loin le bouchon.
Ou, pousse le bouchon... dans les orties de mémée.
Mais, en même temps, il faut bien reconnaître que la France bien qu'Insoumise n'a toutefois l'insoumission que très relative quoique souvent assez gueularde.
Il faut bien et il vaut mieux le dire.
Autant que les choses soient claires.
N'est-il pas ?
D'ailleurs, bon nombre d'insoumis de nos connaissances... de proximité, c'est à dire on ne peut plus réaliste dans le réalisme réel, bon nombre disais-je ont par ailleurs l'insoumission très voisine du stérilisateur et du PEL
C'est pas plus mal, vu que la saison des conserves approche... haricots verts, petits pois... et en suivant les confitures ; les conservateurs sont pleins d'ingéniosité et de ressources surprenantes.
Donc, et en dépit de tous ces gros défauts sur lesquels il n'est peut-être pas utile de s'étendre d'avantage au rique d'en froisser parmi les plus délicats, nous envisageons à l'occasion du premier tour des législatives de joindre nos voix à celles de tous les insoumis, même les plus bourrins, et on nous dit qu'ils sont nombreux, car il ne faudrait tout de même pas que monsieur Macron s'imagine des choses.
Une question subsidiaire mais non négligeable se pose toutefois, les bourrins sont-ils parmi les insoumis, les plus nombreux ?
Oui car dans ce cas, on mesure immédiatement le rique majeur en quoi consiste, l'air de rien, la démocratie. Et une éventuelle souveraineté confiée à la majorité... jusques et y compris dans la prise de décision !
C'est effarant. On n'ose y penser.
Nous laisserons toutefois et prudemment à nos experts de passage le soin de répondre à cette délicate question, voire explosive, s'il en fut, et nous nous concentrerons pour notre part, à titre purement préventif et sans présager de rien du tout, sur le moyen le plus sûr quoique subtil et au résultat en réalité bien aléatoire, d'éviter d'avoir à en faire l'expérience, au cas où.
Nous prendrons soin en particulier de cultiver à titre d'antidote et avec opiniâtreté la béatitude eurolâtre légendaire et désormais désespérément orpheline à gauche, qui nous caractérise et d'en faire une promotion absolument débridée chaque fois que possible.
On le voit, c'est pas folichon.
Nous sommes réduits à l'état de croupion.
Mais c'est pas une raison pour tirer la gueule.
Encore moins pour la fermer.
(*) Au terme de notre précédente et fort brillante étude collective.