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Billet de blog 16 avril 2009

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Le RAT SARKOPHAGE

« Le RAT SARKOPHAGEContrairement à ce que pourrait laisser croire son nom, le rat sarkophage n’est pas une boîte.

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« Le RAT SARKOPHAGE

Contrairement à ce que pourrait laisser croire son nom, le rat sarkophage n’est pas une boîte.

Il s’agit en fait d’une espèce particulière de rat qui semble se distinguer selon mes dernières découvertes, par un comportement nouveau apparu à l’occasion de l’épisode des siphons.

Un petit retour en arrière s’impose pour y voir clair.

Nous savons, que le rat commun se signale à notre attention par l’agitation très sensible de sa population dans les années 2009 et 2010 de l’ère chrétienne, avec des signes avant-coureurs dès la fin 2008, en France, à la pointe occidentale de l’Europe.

En réalité, l’étude précise des traces laissées par cette agitation révèle l’existence d’une population en forte croissance depuis au moins 20 à 30 ans, soit dans la décennie 1980-1990. Si bien qu’au début des années 2000, les rats pullulent, ils infectent de leur présence parasite tous les secteurs d’activité, toutes les couches de la société. Mais ils restent calmes. Dans une ambiance paisible et sereine, ils prospèrent et poursuivent leur progression.

En 2002, ils commencent en douceur à prendre le contrôle des institutions publiques, à la faveur du 1er essai couronné de succès de la technique dite « du siphon ». Cette année là, le blaireau commun (il existe en effet comme chez le rat quelques modèles de blaireaux qui par leurs originalités comportementales justifient l’appellation « blaireaux communs » pour désigner la grande masse de cette population – nous aurons peut-être l’occasion d’y revenir), cette année là donc, en 2002, le blaireau commun se fait plumer une première fois en accédant, par le truchement du plus illustre de ses représentants au 2ème tour de l’élection présidentielle française (un rituel populiste aujourd’hui fort heureusement tombé en désuétude, dont j’aurai certainement l’occasion de vous reparler également). Pour le blaireau, ce triomphe apparent n’est en fait que la répétition générale de la véritable liposuccion dont il sera victime ultérieurement, exactement 3 ans après, en 2005, à l’occasion de la première phase de l’ère des siphons. Très naïf, voire demeuré, le blaireau commun ne s’apercevra en fait de la supercherie, qu’en 2007, au 1er tour du rituel électif présidentiel suivant. Trop tard, il est alors complètement liposucé, entièrement vidé. Il ne restera dès lors dans le paysage qu’à titre d’ectoplasme décoratif, ou de virus en sommeil, selon le niveau d’anxiété de l’observateur.

A cette déconvenue du blaireau commun s’oppose donc le triomphe de son adversaire direct dans la compétition pour la survie : le rat.

Le rat parvient en effet au 2ème tour de la présidentielle de 2007, à faire couronner incognito l’un des siens, déguisé sous l’aimable costume d’un vulgaire quidam affairiste, ¼ blaireau, ¼ blairiste, ¼ nobliau m’as-tu vu, ¼ psychopathe obsessionnel, grenouillant depuis quelques années déjà dans les tuyaux de la république d’alors et qui devient donc président sous divers pseudos (omniprésident, président bling-bling, hyperprésident, exité, talonnettes 1er etc. etc.)

C’est dans ces circonstances, que surviennent tout d’un coup les comportements fébriles et frénétiques que nous avons précédemment décrits[1] et qui ont attiré notre attention à travers les quelques indices de présence qui ont traversé l’épreuve du temps.[2]

Il s’avère donc possible aujourd’hui d’affiner nos analyses, grâce à mes dernières découvertes, et d’étoffer notre connaissance du rat.

Nous sommes en mesure en effet de révéler aujourd’hui, l’existence du « rat sarkophage ». Il semble trouver naissance au cœur de la période qui suit la mise en œuvre des siphons ultimes.[3] On peut même être affirmatif, et dire que l’apparition du rat sarkophage est le phénomène marqueur de l’apogée du siphonage, le phénomène grâce auquel nous pouvons aujourd’hui, plusieurs siècle après, comprendre ce qui s’est alors passé.

Ce n’est pas sans émotion, chers étudiants, que je vous demande maintenant toute votre attention.

Le « rat sarkophage » se distingue de ses congénères en ce qu’il représente par rapport à eux, la première forme régressive apparue dans l’ordre du rat.

Disons que jusque là, comme toutes les espèces vivantes, le rat progressait. Son évolution allait dans le sens d’une toujours plus grande adaptation à son environnement, d’une toujours plus grande sophistication dans la ratitude. Avec le « rat sarkophage », on voit apparaître les signes d’une brutale inversion, tout d’un coup, le rat régresse ! Inversion de tendance, brutal retour au stade primitif, la ratitude se retourne contre elle-même. En fait, il n’y aura pas (semble-t-il au vu des éléments actuellement en notre possession) de forme régressive plus aboutie ultérieurement. D’amblée, le rat parvient au stade ultime de la régression en devenant « rat sarkophage ».

Le « rat sarkophage » se signale en premier lieu par son usage immodéré du destop[4], et les premiers cadavres de rats communs, qui commencent alors à surnager dans les nombreux exutoires des siphons et à partir à la dérive dans les eaux usées et autres « affaires courantes », dans les caniveaux de la république.

Puis, très vite, surviennent des crises de « sondite aigue », qui s’inscrive dans les disques durs de l’ensemble des citoyens et dont nous avons donc pu retrouver les traces. Une crise de « sondite aigue » survient par exemple le 15 Avril 2009. Elle voit le rat président Nicolas 1er dégringoler au classement des personnages les plus populaires et fort bizarrement, « Ectoplasme de Corrèze », entraîné par René Galouzeau et drivé par Bernadette de Bity prendre la corde et s’imposer à la surprise générale dans l’épreuve du jour à la côte phénoménale de tous contre 1.

Les sondites se renouvellent avec une fréquence de plus en plus aigue et témoigne d’une propagation très rapide de la sarkophagie qui contamine ainsi en très peu de temps la majeure partie de la population des rats. Plusieurs « rats sarkophages » vont même jusqu’à contester, au sein du gouvernement des rats, les positions solidement acquises par d’éminents rats communs à la tête de ministères prestigieux. Il n’est pas exclu que la sondite aigue soit l’un des vecteurs essentiels de propagation de la sarkophagie.

Le « rat sarkophage » devient ainsi en quelques mois l’adversaire le plus redoutable du rat commun dont il colonise à grande vitesse les aires de reproduction et l’ensemble du biotope.

Nous pensons que cette compétition raticide est peut-être l’une des causes majeures de la quasi extinction des rats et du grand basculement dans sa version française.

Mais avant de confirmer définitivement cette hypothèse, il nous faut chers étudiants faire preuve ensemble d’un peu de patience, et poursuivre avec acharnement nos recherches.

Très heureux de pouvoir partager avec vous ces moments exaltants, je ne manquerai pas de venir prochainement vous rendre compte de nos campagnes de fouilles qui n’en sont qu’à leurs fort prometteurs débuts. »

Conférence du 15 Avril 501, du professeur I.TROUVEBIEN à l’université de Tarnac. (Séminaire d’Archéologie Politique consacré aux « Origines du Grand Basculement ») - Toujours traduit de l'Aléatoire Septentrional

[1] Les Rat - Un monde de rats

[2] Pitié DEBRANCHEZ-LE!

[3] Le SIPHON

[4] Le DESTOP

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