(*) Qui se heurte à une contradiction.
Le déplorable incident qui nous agite tous au lendemain du XIVème acte des Gilets Jaunes mérite sans doute d'aller au delà des réactions passionnelles qui nous submergent.
S'il est indéniable que par l'entremise d'Alain Finkielkraut cet incident est venu au secours d'Emmanuel Macron, du gouvernement et de sa majorité parlementaire dans leur entreprise de démantèlement du mouvement des Gilets Jaunes, il n'en est pas moins vrai qu'il vient confirmer la réalité de l'antisémitisme rampant de "la fille ainée de l'église catholique" ressourcé depuis quelques décennies par les agissements criminels des faucons aux pouvoir en Israël.
Et l'insupportable équation antisionisme = antisémitisme de faire florès tandis que toute tentative d'en dénoncer le simplisme abusif reste parfaitement inaudible et vouée aux gémonies.
Il est même question de criminaliser l'antisionisme au même titre que l'antisémitisme apprend-on à l'instant.
Toujours aussi convaincu que "c'est beaucoup plus intéressant que si c'était simple", je voudrais pourtant faire valoir cette complexité.
Dans notre république laïque fièrement adossée à sa déclaration des droits de l'homme et du citoyen, il y a quelque raison de pousser un peu au delà des cris d'orfraie de la bien-pensance commune.
Liberté de conscience et égalité de tous en droits, inscrites dans les tables de notre loi, nous interdisent fort justement et fort heureusement toute discrimination quant aux affiliations spirituelles de chacun. En vertu du quoi, est reconnu comme crime l'expression et la promotion de ce qu'il est convenu de nommer antisémitisme.
Et peut en être déduit comme principe intangible que nos frères et sœurs de confession judaïque ont leur légitime place en toutes parties de la planète et en notre propre république au premier chef, pour y vivre en paix et y prospérer dans le respect de loi commune.
Dont acte I.
Cependant qu'en vertu de cette même liberté de conscience et de cette même égalité de tous en droit, il ne viendrait à l'idée d'aucun d'entre nous de légitimer une quelconque souveraineté territoriale et plus concrètement de légitimer l'existence d'un quelconque état de droit, tous deux fondés sur le seul argument d'une appartenance de ces citoyens constituants à une seule et même communauté religieuse ou ne serait-ce que culturelle. Tel est l'enseignement de l'acte fondateur de notre république par lequel fut abattu l'ancien régime de notre "souveraineté de droit divin" incarnée en la personne du roi.
Et l'on ne peut passer sous silence les circonstances aggravantes qui pourrait être retenues à l'encontre d'un tel état, s'arrogeant la liberté de coloniser une terre par expropriation de ces résidents antérieurs, et quelques autres malfaisances des plus terribles à leur encontre au prétexte qu'ils ne partagent pas cette appartenance fondatrice .
Dont acte II.
Ainsi sommes-nous soumis par notre bonne république à deux injonctions qui permettent de distinguer sans ambiguïté antisionisme et antisémitisme et n'autorisent en rien de les assimiler.
Mais qui font à l'évidence, dans le feu de l'actualité, l'objet d'interprétations pour le moins approximatives si ce n'est paradoxales.
Je reste donc très curieux d'appréciations différentes qui permettraient de résoudre et surmonter ces paradoxes.
Merci d'avance.
Où l'affaire est envenimée par quelques comptabilités douteuses.