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Billet de blog 22 avril 2010

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Mutation génétique

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Parlons un peu mutation génétique et mammouth.
Non, je ne vais vous embêter avec une motocyclette, ni d’ailleurs avec Gérard.
En fait c’est l’ânerie de la veille (selon ma radio préférée) de notre imbécile national qui m’a rebranché ce matin sur l’inénarrable déconfiture chromosomique du pachyderme éducatif et néanmoins national lui aussi.
Ce zigoto, vous avez du l’entendre, nous a encore servi une de ses rodomontades tartarinesques, sensée lutter contre l’absentéisme et la violence scolaire... il doit en prendre de la bonne... c'est lui qu'il faudrait mettre sous cloche, au jeu des poupée russes.
Pour le reste, c’est une vieille histoire.
Ce mammouth là, comme les autres, s’est laissé prendre dans le marécage.
Ne me demandez pas trop quand ? (il y a ici un excellent spécialiste que vous pourrez utilement consulter pour aiguiser votre évaluation historique de la chose), il y a déjà fort longtemps en tout cas, vraisemblablement quelque part dans le long moyen-âge qui précéda la deuxième guerre mondiale.
Il était donc en train de patauger obstinément asticoté par le moustique Célestin, quand survint une attaque glaciaire d’une violence sans précédent.
Mais la bête était solide, la croute épaisse, le mal ne put atteindre les fonctions vitales.
Avec les beaux jours il s’ébroua et reprit donc de plus belle son pataugeage, du moins en apparence.
Mais il s’enfonçait toujours plus profondément car il faut dire que le marécage de son côté se portait de mieux en mieux.
La datation au carbone est formelle, c’est en 1959 par la grâce du futur grand mètre et quelque de la loge de l’entonnoir , que le sol se déroba encore un peu plus sous ses grosses patasses.

Mais il fallu attendre encore près de 10 ans pour qu’à la faveur d’une terrible invasion de moustique, façon défibrillateur, se révèle enfin le mal profond dont souffrait la bête.
En effet, en dépit des stimulations furieuses qu’elle subit alors, il fut impossible de la sortir durablement d’une torpeur qui allait très rapidement et irrémédiablement reprendre le dessus.
Il faut désormais en convenir, le mal est irréversible.
Tous les témoins oculaires ou récivistes l’on confirmé depuis, les autres aussi d’ailleurs.
Grâce au progrès de la science qui infuse il apparaît désormais évident à tout un chacun (et même aux plus très pas nés) que l’animal vit depuis de nombreuse décennies dans un état semi-comateux, artificiellement entretenu à coup d’injection sous-cutanées plus ou moins hasardeuses et rapprochées, et qui ne relèvent en réalité et à première vue, que d’un protocole médical assez bricolo.
D’où vient le mal ?
Depuis quand ?
Quel est-il ?
C’est très difficile à dire.
Il faut le dire.
Fort heureusement d’autres progrès, ceux de la gégénéthique en particulier nous éclairent. (C’est quand même fous tous ces progrès. Quand Toni panse et que Jo père aussi !)
Mis sous tension donc, l’animal se plaint.
De douleurs post traumatiques certaines, mais surtout, tenez-vous bien le nez, d’acharnement des rats et un peu des tiques, qui plus est anarchiques, pour ne pas dire, médisons le quand même, contre addictoires.
Autrement dit plus t’en prends, moins t’en veux et plus c’est pas mieux.
Un vrai bordel.
A l’étude de la tante à Yves, pour le moins précoce et ioneuse, il s’avère que l’empêtrement initial n’a pas permis à la bête de faire face correctement et avec un minimum de tenue à la sauvage agression dont elle a été victime sous couverture teutonne.
Une fois contaminée ses défenses ne valaient plus rien, ni au marché noir, ni ailleurs, pas même dans la débâcle au col, aux nids, ou en lit mi gras si on veut bien croire aux vertus du gavage pour ce genre d’ustensile.
Mais le pire était à venir.
Les docteurs appelés à la rescousse, s’appliquèrent alors successivement, pendant deux décennies !, depuis le fou furieux, celui qui portait deux braies... (en plus d’un entonnoir c’est dire !), et avec un incroyable acharnement, a administrer un savant cocktail de piquouses et de contre piquouses qui n’avaient d’autre utilité que de satisfaire leur désir de terrasser définitivement ce monstre réputé indomptable et retors, mais pourtant privé de ses défenses, par d’infâmes manipulation génétiques.
Quand on eu recours au défibrillateur, il était déjà trop tard.
Nonobstant quelques soins palliatifs ordonnés tardivement, à la hâte, sans succès et sans espoir d’ailleurs, qui plus est par intermittence et pour la forme.
Notre énergumène s’acharne donc en pure perte sur une dépouille, ce garçon nous fait bien du souci.
Mais ce n’est qu’un détail n’est-ce pas.


Pour conclure, ayant pris soin de laisser passer cette vague inopportune de botulisme déclenchée par l’improbable BHL, qui me priva vulgairement et avec une totale inconscience des effets collatéraux infligés à d’aucuns, je pose cette question essentielle qui me taraude depuis tant d’années contrariées par la survenance de bouchons routiers aussi intempestifs qu’inattendus dans nos provinces reculées :

pour qui votent les mous ?

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