Ce n'est pas à la lecture d'une enquête sociologique besogneuse que je vous convie aujourd'hui, mais à l'introduction d'une étude consacrée au développement d'une nouvelle pratique culturale dite "extensive et de plein champ", à l'issue de sa phase expérimentale. Il ne s'agit bien que d'une introduction, en attente des travaux d'investigation poussée et de l'analyse circonstanciée que ne manqueront pas de produire nos prestigieux organes de presse régionaux dont le professionnalisme scrupuleux et la rigueur déontologique ne sont plus à démontrer.
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Il s'agit d'une opération d'envergure bénéficiant de substantiels financements publics et visant à revitaliser un territoire en difficulté. Elle a mobilisé depuis 3 ans grâce à un partenariat exemplaire toutes les collectivités publiques associées pour sa réussite, état, région, département et collectivités locales, dans le cadre d'une politique volontariste de "revitalisation rurale" intégrée au "schéma de cohérence territoriale" (SCOT) du Parc Naturel Régional des Grands Causses.
Nous sommes en Occitanie, dans le département de l'Aveyron et il s'agit plus précisément d'un programme de revalorisation de terroirs en phase de désertification, et de marginalisation à l'écart des grands pôles de croissance et de compétitivité, connectés et modernes.
Eu égard à la vocation expérimentale de ce programme, les parcelles éligibles ont été sélectionnées avec soin pour un périmètre non négligeable et significatif couvrant 3000 ha et autorisant une pratique extensive.
L'enjeu est d'importance puisque au delà de la revitalisation du territoire retenu il s'agit, dans le cadre de l'anticipation des conséquence du réchauffement climatique, de tester l'acclimatation sous nos latitudes de variétés importées depuis les zones arides tropicales.
C'est pourquoi au choix du territoire, a correspondu le choix non moins exigeant de la souche transplantée, dans l'espoir d'obtenir au terme de l'expérimentation un cultivar rustique, robuste et génétiquement résistant aux hybridations endogènes indésirables(1). (Et il se murmure qu'un développement expérimental ultérieur pourrait être envisagé selon la filière technique du clonage).
En attendant, c'est ainsi que le célèbre plateau du Larzac accueille désormais des plants de légionnaires fertiles, transplantés avec d'extrêmes précaution depuis Abou Dhabi, aux Émirats arabes unis.
La décision fut prise il y a 3 ans, au printemps 2015 après une longue phase de concertation publique et à l'issue d'un dispositif sophistiqué de consultation des populations indigènes, dans le cadre d'une autre expérimentation, non moins prometteuse, de démocratie participative.
Assortie d'un engagement financier conséquent des différents partenaires pour un montant total publiquement annoncé à 250 millions d'euros, elle est devenue progressivement opérationnelle à partir de 2016.(2)
Dès juillet 2015, les journaux locaux titraient :

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Trois ans après, voici, en images les première constations de la réussite de cette opération exemplaire à tous égards.


(photo France TVinfo et Midi Libre)
En complément de cette documentation photographique nous avons eu accès aux premiers éléments quantitatifs obtenus de haute lutte par les journalistes d'investigation spécialisés de la région. Ils permettent de mesurer plus sérieusement la remarquable adéquation du programme réalisé à ce jour au projet initial, avec une montée en charge étonnante depuis les premières annonces.

(juillet 2017)
et ce 4 février 2018 :

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Les esprits chagrins noteront toutefois que, pour une fois, l'investissement des deniers public est engagé avec une rare prudence. Et chacun se félicitera qu'en l'occurrence, la tradition des dépassements budgétaires propre aux interventions de l'état et des collectivités publiques en général, en matière de grands travaux et d'aménagement du territoire ait été oubliée, au profit d'une gestion parcimonieuse des montants financiers initialement alloués.
Si bien qu'au moment où le programme va être bouclé avec l'arrivée prochaine, dès cet été 2018, des derniers 25% du contingent total prévu, il est possible d'envisager un bilan largement excédentaire pour cette opération.
A l'origine qualifiée par les élus locaux "d'aubaine économique pour les entreprises locales", nul doute qu'elle figure bientôt au palmarès des opérations miracles. Elle laisse en effet un reliquat plus de 10 fois supérieur aux retombées constatées à ce jour par les dites entreprises locales qui auront donc bénéficié d'environ 8% de la dotation totale (20 millions sur 250).
Sauf détournements sournois et occultes au profit d'entreprises non indigènes, nul doute qu'avec cette cagnotte de 230 millions restants, et à ce rythme, tous leurs espoirs puissent être satisfaits pour de longues et radieuses années à venir.
Et c'est pourquoi, il est d'ores et déjà permis de saluer le succès prometteur de ce délicat programme d'acclimatation d'une variété tropicale et exotique sentant bon le sable chaud sur nos terres caillouteuses.
(1) quelques exemples de souches endogènes indésirables

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(2) voici pour compléter votre information quelques liens vers les premiers temps de cette opération miraculeuse.
- Une politique territoriale ?
- La décomposition, en 3 temps
N.B.: on notera l'extrême prudence grâce à laquelle nous avons obtenu par bonheur et de haute lutte, que ne soit pas étalé dans nos colonnes au risque de débordements incontrôlables de la part de commentateurs malveillants, l'argumentaire fastidieux et idéologique à souhait de la tendance pacifiste et anti-militariste qui cependant démange, et même taraude, tout à la fois le canal historique de notre minorité agissante et Maurice.