Tandis que le massacre de Nice faisait grand bruit dans tout le royaume le conseil du roi se trouva soudain en grand chambardement.

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Non que messieurs les conseillers fussent émus des sauvageries commises par les soudards du Castagneur à l'encontre d'une dame de grand âge et ma foi fort honorable comme il vous fut conté précédemment ; mais qu'aveugles et sourds aux maltraitances ainsi répandues au nom du parti de leur appartenance, deux d'entre eux enivrés de leur propres personnes abandonnèrent comme vils malfrats, sans crier gare ni en faire par avance annonce tant secrète qu'honorable à leur roi, les charges à eux confiées par le ci-devant pour le bon gouvernement de son royaume.
Il sembla qu'il n'en fût point outragé. Du moins n'en laissa-t-il rien paraître.
Et tout ceci, ce n'en est que plus grand outrage, pour s'en aller batailler et se rouer de coups tels coquins en foire ou vulgaires chenapans voleurs de poules, pour savoir lequel pourrait disputer à Dame Hidalgo le loisir de lui succéder à la tête du bailliage de Paris.
Il fut dit qu'icelle n'était point en disposition de leur abandonner la place et que ces jeunes damoiseaux possiblement fort présomptueux et forts en verbe en tout cas couraient au devant de quelques déboires. D'autant que pour ajouter à la pagaille on apprit dans le même temps que plusieurs nobliaux et noblaillonnes ayant siège au nom du roi en le grand parlement, disaient vouloir se joindre à l'échauffourée. Promesse était ainsi faite de grands désordres dans la maison de Jupiter.
Mais pagaille plus grande encore éclata par le fait du massacre de Nice et des suites qui lui furent données, tant par le roi, ses ministres, officiers et lieutenants d'armes que par l'inquisiteur du roi dépêché sur la place pour faire vérité de l'évènement.

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Tous ces gens de haute ou petite cour s'en allèrent sans compter ni prudence au devant des lucarnes et des gazettes, en confidences, harangues ou proclamations précipitées pour assurer au soir même et dans les jours qui suivirent que Dame Legay s'était écrabouillé la tête de son propre fait et par sa seule volonté.
Or, il était établi aux yeux de tous, par témoignages nombreux et images gravées dans les lucarnes, que l'écrabouillage de Dame Legay tenait de la férocité des gens d'armes du roi.
Tels des buffles en furie on vit ces soudards se ruer en troupeau déchaîné sur la vieille dame, la projeter à terre et la piétiner sans égard, à la poursuite de ses compagnons de jacquerie en fuite, tandis qu'une autre troupe du régiment tenait à l'écart sous empêchement médecins et miresses venus la secourir.

Et ce fut grand émoi dans le royaume.
Si tant que l'inquisiteur dut inventer nouvelle fable pour dire au devant de tous qu'au sein de la meute féroce chargeant à vive allure, se trouvait par grand miracle un soudard esseulé par qui et lui seul la forfaiture avait été commise.

Et tous les ci-devant de trouver ainsi à sa suite, au prix d'un grand cafouillage, coupable fort commode et propre à les absoudre tous de la plus petite forme de responsabilité dans la commission de cet horrifique violence, depuis l'officier de troupe jusqu'à la personne du roi lui-même par qui l'ordre était pourtant descendu de ne faire plus quartier aucun aux blasons jaunes et leurs amis.
Et de ce temps, pour 5ème et glorieux épisode de la 3ème saison de sa croisade contre les blasons jaunes Jupiter après que s'en être allé bavardassouiller avec quelques hobereaux des provinces du septentrion s'était retrouvé au devant de la marmaille accompagné de son ministre des écoles, pour de son nez se faire prendre la mesure.
Et de ses poils itou.
Si ce n'est déjà fait, prenez ici connaissance des grandes heures de la croisade d'Emmanuel 1er le Jupitérien à l'encontre des blasons jaunes en jacquerie dès avant sa grande transfiguration. (Et pour revenir jusqu'ici suivez les balises qu'en bas de pages vous trouverez😉)