Pourquoi, ce soir là, les manifestantes n'ont-elles pas entonné " les vrais hommes", la chanson de Chantal Grimm, face aux brutes qui les cognaient ? Le déroulement de la manifestation en aurait pu en être différent, les petits coeurs qui battent en bleu marine (50% de Marine paraît-il ) ayant pu suspendre leurs bras armés. Emus par les paroles de la chanson, les discoboles de la maison Lallemant auraient-ils rangé leurs lacrymos ? Plutôt que d'arracher des poignées de cheveux, la poigne d'acier des serviteurs de la République se serait-elle muée en une caresse tendre et délicate ? Prenant conscience de la brutalité de leur comportement, les gardiens de l'ordre et de Castaner auraient-ils posé à terre, armes et boucliers, les larmes de la culpabilité venant brouiller les visières de casques devenus inutiles ? Par chance, rien de tel ne pouvait survenir, les oreillettes des casques des CRS empêchant d'entendre les paroles de la chanson en question. Reste une interrogation en guise de circonstance aggravante : les précautions élémentaires pour empêcher la contamination par le coronavirus, diffusées largement bien que tardivement, ont-elles été suivies par ces fonctionnaires de police ? Combien se sont lavé les mains avant de prendre leur matraque ? Combien ont évité les contacts corporels avec des manifestantes à terre ? Enfin, plutôt que de balancer des femmes sans défense dans les escaliers du métro, est-il saugrenu d'imaginer que les défenseurs de la veuve et des féministes en aient raccompagné certaines jusqu'à leur porte pour leur éviter de mauvaises rencontres ? Neuf mois plus tard, les effectifs de la maison poulaga auraient-ils compté quelques dizaines de poussins supplémentaires ? A matraque ou à chanson, that is the question. Ce billet peut se terminer de deux façons possibles, laquelle préfèrez-vous ? :
1) la fin dite E.'Zemmour : "cognées, harcelées, violées et maintenant, placées en garde à vue, de quoi se plaignent les femmes, elles sont devenues les égales des hommes".
2) La fin dite du 7 mars 2020: " cognées, harcelées, violées et placées en garde à vue, il est décidément plus que temps que les femmes n'aient plus à subir ni même à craindre pareils comportements".
Les vrais hommes (Chantal Grimm )
Je n'aime que les vrais hommes
Ceux qui ne font pas de moto
N'ont pas les muscles à fleurs de peau
Et ne fument pas des Marlboro
Je n'aime que les vrais hommes
Pas les plus forts pas les plus beaux
Pas les champions pas les héros
Pas les James Bond pas les Zorro
Je n'aime que les vrais hommes
Ceux qui n'ont pas connu l'armée
Les objecteurs les réformés
Les insoumis et les curés
Je n'aime que les vrais hommes
Pour qui la puissance est un mal
Pour qui la gloire est immorale
Ceux qui ne font pas le complexe du mâle
Les vrais hommes
Je n'aime que les vrais hommes
Pas les vieux singes bureaucrates
Pas les jeunes loups technocrates
Pas les mordus de la cravate
Je n'aime que les vrais hommes
Ceux qui écrivent des poésies
Ceux qui cultivent le pissenlit
Ceux qui fréquentent les pâtisseries
Je n'aime que les vrais hommes
Pour qui l'argent a trop d'odeur
Pour être mis à la place du coeur
Ceux qui ont l'autre sens des valeurs
Je n'aime que les vrais hommes
Ceux qui inventent avec leur mains
Cet autre monde pour demain
Où ils auront le droit d'être humains
Les vrais hommes
Je n'aime que les vrais hommes
Qui ne font pas trembler leur famille
Ceux qui savent encore jouer aux billes
Ceux qui préfèrent avoir des filles
Je n'aime que les vrais hommes
Ceux qui savent recoudre un bouton
Ceux qui donnent le dernier biberon
Ceux qui repassent leur pantalon
Je n'aime que les vrais hommes
Pour qui la femme est un entier
Que l'on ne peut pas diminuer
Même lorsqu'elle devient leur moitié
Je n'aime que les vrais hommes
Les doux les bons les généreux
Ceux qui portent l'amour en eux
Ceux-là le font tellement mieux
Les vrais hommes
Je n'aime que les vrais hommes
Ceux qui ne font pas de moto
N'ont pas les muscles à fleurs de peau
Et ne fument pas des Marlboro