Place de Grève, des afficionados du pal et de la roue protestent contre la fin programmée de la tradition bien française de l'application des peines, la fin du supplice public qui permettait une pédagogie de l'édification des aspirants criminels. A Rouen, le mouvement "supplice sans carbone" exige le retour des bûchers dénonçant une incohérence majeure entre leur interdiction et la promotion du chauffage avec des pellets. A Paris, place de la Concorde, une assistance fournie et frustrée manifeste pour que la guillotine retrouve la place qui fut la sienne, il n'y a pas si longtemps. En effet, une fois le mondial de football terminé, comment occuper les gosses le week-end, surtout en cas de coupure de courant ? Sur une chaîne de "news" qui veut se faire aussi grosse que le renard américain, les idéologues de plateau pleurent sur la Liberté empêchée et les pertes publicitaires à venir pour leur patron si les retransmissions de ces spectacles populaires disparaissaient. Même les afghans ont plus de chance, chez eux on a maintenu la lapidation. La préfecture de police propose timidement des rediffusions d'épisodes de gilets jaunes, hélas, le service public ne percevant plus de redevance, les droits d'auteur seraient trop élevés. Un atelier "syndicalisme et bourreaulogie" relève les conséquences de l'interdiction de la peine de mort pour les familles Deibler et Sanson : chômage, perte de revenus et de considération, sentiment d'amertume. L'association des commerçants des Champs Élysées se joint à leur cortège pour protester contre cette interdiction qui promet une fréquentation touristique en berne, notamment parmi ceux qui venaient de loin pour sentir passer le grand frisson. Hoteliers, restaurateurs, marchands de souvenirs tous ceux qui bénéficiaient des retombées de la guillotine s'attendent à un nombre de faillites en nette progression. Jusqu'aux bookmakers (combien de coups avant que la tête roule dans le panier, le bûcher s'éteindra-t-il sous la pluie etc . On s'etripait joyeusement entre pronostiqueurs, tout en tissant des relations avec des inconnus. Autant de jolis souvenirs disparus. Rien à faire, le couperet tombe, l'argument de la tradition ne sera pas pris en compte. Une décision d'autant plus inique que de l'autre côté de la Seine, les "élus du peuple" maintiennent sous perfusion la chasse et la corrida au nom d'une tradition, pourtant plus récente et circonscrite à quelques provinces seulement. Voilà qui annonce une année riche en discorde et en émeutes sanglantes entre supporters déçus dans un pays plus que jamais fragmenté. Au fait, pourquoi autoriser jeux olympiques à Paris, puisque n'ayant jamais été organisés avant 2024, ils ne peuvent pas se réclamer de la tradition
Billet de blog 10 décembre 2022
Que viva la tradicion ! Olé !
le législateur doit-il autoriser ou non les spectacles de supplices humains au nom de La tradition ?
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