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Billet de blog 12 octobre 2022

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Vladimir Poutine, prix nobel de la transition énergétique

Vladimir Poutine lauréat du prix Nobel de la transition énergétique, en reconnaissance à sa contribution significative dans la lutte contre le gaspillage énergétique et pour la diminution de l'empreinte carbone des occidentaux.

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L'automne est la saison préférée des Nobel, celle où les champignons et les prix se ramassent à la pelle. Cette année, après avoir récompensé deux français, il aurait été de mauvaise politique que l’académie norvégienne  ne décerne pas un prix au représentant d'un pays qui n'appartient pas à l'OTAN. Pour éviter de froisser son puissant voisin, le jury déclara donc que Vladimir Poutine serait le récipiendaire du (premier) prix Nobel de la transition énergétique. Certes, le fougueux président aurait préféré le Nobel de la paix pour lequel ses obligé(e)s parmi lesquels de nombreux français(es) avaient appuyé sa candidature mais  cette annonce fit naître un sourire glacial timide sur son visage impavide. Les soupirs de soulagement qui sortirent des poitrines estoniennes, lituaniennes, lettones, baltes, tatares, tchouvatches, tchétchènes, bachkirs, tchouvatches et surtout mordves montrent à quel point elles craignaient que sa colère leur pende au nez.

On jurerait ce prix Nobel créé à sa mesure tant le président russe agit en faveur de la sobriété énergétique et de la réduction de l'empreinte carbone depuis son accession au pouvoir. Qu'il soit ici permis de rappeler ses débuts dans l'ombre de son mentor Youri Andropov dont il s'inspirera. Par exemple, quand l'ancien président de l'URSS et directeur du KGB fait abattre en 1983 un boeing de la Korean (aucun survivant du vol 007 mais n'est pas James Bond qui veut), Vladimir Vladimirovitch fait exploser un autre Boeing (jusqu'où va le mimétisme) en 2014, sans aucun malaise, hormis celles qui se trouvaient à bord. En commettant cet acte, il espérait que les pays occidentaux réduisent la consommation inutile de kérosène. Hélas, pour explicite que ce ce message ait été, il ne provoqua aucun changement chez les peuples décadents dont les deux mamelles auxquelles ils se gavaient, restèrent la surproduction et la surconsommation. Or, si on ne connaît pas de défaut à Poutine, force est de reconnaître qu'il peut s'emporter rapidement quand ses avis sont ignorés. De cet épisode, date le début de sa haine pour un Occident qui recommande aux autres peuples les conclusions des COP qu'il organise sans se les appliquer. Rien d'étonnant à ce que le maître du Kremiln en ait conçu amertume et ressentiments.  Pour se remettre de ses émotions, il passe ses nerfs sur la Crimée qu'il annexe aussitôt.

C'est d'ailleurs au cours d'une visite à Minsk, que son engagement écologiste donne  devant la pollution qui nuit à la santé de ses frères et ses soeurs du Donbass. N'écoutant que son altruisme, Le Grand Ecologiste s'accroche à la barre et accoste en Ukraine où il établit un cordon sanitaire protecteur pour faire reculer les particules nocives, surtout pour les roturiers. On l'aura compris, la priorité de Vladimir Poutine c'est la santé des populations y compris lorsqu'elles vivent dans des pays aux moeurs interlopes. Quitte à priver son pays de rentrées substantielles de devises, il n'hésite pas à fermer les robinets des gazoducs tout en se livrant à de menus travaux de bricolage sur les tuyaux et à user de son charme slave pour que ses amis de l’OPEP réduisent leur production. Deux mesures qui aident les dirigeants européens à aligner les discours avec les actes en décrétant la diète énergétique. Il était temps ! 

Désormais, dans chaque chaumière, du plus modeste foyer au palais de l'Elysée, à la veillée, papa pique et maman coud devant les télévisions éteintes. Après le galop d'essai des masques en tissu du printemps 2020, les choses sérieuses commencent avec la confection de vestes polaires et de cols roulés. Même là, le président Poutine fait honte aux occidentaux décadents avachis dans le douillet ( ce qui ne leur rapporte pas des tatamis).

Illustration 1
© vanity fair

On se souvient de la photo prise pendant un hiver sans doute glacial. On le voit torse nu dans la baignoire naturelle qu'il vient de creuser dans la glace qui entoure sa modeste datcha. Une fois encore, militant conséquent, il préfère sacrifier son confort personnel à l'utilisation du plus petit brin de polyamide ou de laine synthétique.

Dans le plan de sobriété français avec plusieurs hic, Bison sans doute bourré  a oublié d'inclure l'annulation des jeux olympiques de Paris, une aberration environnementale qui contribuera à creuser les finances du pays tout en participant de la restriction accrue des libertés individuelles, de la spéculation immobilière et de l'assoupissement citoyen. Vladimir devra-t-il menacer son ami fe Brégançon de faire tomber la foudre sur sa tête de gaulois pour le ramener à la raison ? Si c'etait le cas, là encore, Poutine serait attentif à ne pas alourdir son bilan carbone en utilisant des armes nucléaires plutôt que des tanks et des navires de guerre gloutons ou des balles et des grenades que personne ne pensera à ramasser après usage. Le nucléaire a cet avantage qu'une seule frappe suffit. Pour reprendre l'expression de Bison bourré, vive la sobriété ! 

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