Octobre 2011, en pleine période d'élection et d'inondations, le gouverneur de Bangkok, tendance boudhiste-démocrate organise une séance de prière avec baignade de la statue de la patronne de la ville dans l'espoir d'intercéder auprès de la Mae nam Chao Phraya, la mère-eau divinité, afin d'épargner la capitale de la Thaïlande (1) .
Catastrophe climatique et culte religieux. Comme on s'en doute le résultat des prières du gouverneur thaïlandais ne mirent pas fin aux inondations, du moins pas tout de suite, en fait ellles prirent fin comme habituellement mais au moins il avait paru tout faite pour apporter une solution. Les tribus de l'Egypte antique, les peuples amérindiens avaient des pratiques semblables. Tout comme le ratichon beauceron interrogé par la télévision pendant la canicule de l'été 1976 et qui annonçait dédier ses prieres à la fin de la sècheresse il copiait les rites des tribus africaines que ses collègues missionnaires moquaient, les traitant d'heretiques. A Dubaï, l'émir, techno convaincu injecte des particules à l'intérieur des nuages pour provoquer des pluies artificielles qui pourraient se transformer en inondations et engendrer des conflits entre riverains qui l'auraient saumâtre et ne trouveraient pas ça très drone. L'efficacité de cette expérience n'est pas prouvée mais elle donne l'apparence de la modernité.
Et les responsables français ? Ils ne restent pas inactifs face à cet épisode climatique. Mélenchon tempête et menace ses opposants de provoquer un raz-de-marée électoral grâce à son reservoir de voix. De l'autre côté du prisme, Le pen qui n'a rien d'un foudre de guerre, sèche lamentablement sans le moindre éclair de génie. Jacob cherche un associé pour mettre fin aux fuites electorales, depuis que Delafon est parti à Larem. Le PS a depuis longtemps jeté le socialisme avec l'eau du bain et grelotte après la douche froide des dernières présidentielles. Reste Macron, l'ex-Jupiter, dieu du tonnerre, de la foudre, du ciel et de la lumière a profité d'un anticyclone pour s'enfuir en Ukraine, tout en prenant la précaution de rester loin des lieux sur lesquel s'abat un déluge de bombes incessant. Quant à nous, ne nous reste-t-il qu'à embarquer dans une croisière vers le pôle ou à prier E.D.F. que la baisse du niveau des eaux ne porte pas atteinte à la sécurité des centrales nucléaires, on peut être suffisamment inquiet avec la maintenance. Prions qu'aucune fuite ou explosion façon stade de France ne se produise, rien n'est prêt et aucune répétition grandeur nature, n'a eu lieu. Espérons qu'aucune pénurie d'électricité vienne perturber le ronronnement des climatiseurs et la fabrication de glaçons. Les taulards n'ont rien à espérer, ils savent que même à l'ombre leurs conditions de vie seront encore plus insupportables, la faute à la fournaise qui règne dans des cellules surpeuplées. Du côté de ceux qui se félicitent de la canicule et de la sécheresse, on trouve les organisateurs des vingt-quatre heures du Mans qui redoutent des précipitations gênantes pour les bolides, le nombre d'accidents qui pourraient en résulter risquerait de faire stopper la course avant son terme. Adieu les retombées, publicitaires... Par chance, cette épreuve s'est déjà tenue. En définitive, qui savent qu'ils passeront un été sans nuage sont les vendeurs de barbecue, les industriels de la merguez et les fabricants de piscines. Encore que des carnets de commande pleins, les obligent à recruter un nombre suffisant d'employés. Et c'est pas gagné à moins d'améliorer les salaires et les conditions de travail. Rendez-vous à l'automne pour un bilan fruits et légumes quì, au nom de leur fonction nourricière, devrait permettre aux semeurs de glyphosates de réaffirmer le principe de l'empoisonnement pour tous. Ils nous ressortiront leur fameux chantage, "les pesticides ou la famine" sauf que, manque de chance, les deux sont présents dans une bonne partie de la planète.
(*) le nom thaïlandais de Bangkok est Krunk Thep Mahanakhon Amon Rattanakosin Mahintara Ayutthaya Mahadilok Phop Noppharat Ratchathani Burirom Udomratchaniwet Majphasathan Amon Piman Awatan Sathit Sakkathattiya Witsanukam Prasit des eaux qui sont près d'inonder le palais du roi Rama IX. Le nom entier du defunt roi était Bumiphol Phra Bat Somdet Phra Paraminthra Maha Phumiphol Adulyadet Mahitalathibesra Ramathibodi Chakri Naruebodinthra Syaminthrathirat Boromanathabophithra Adulyadej. Son fils Rama X est autrement nommé Vajiralonbkorn Bodindradebayavarangkun. Que les républicains pur jus ne m'en veuillent pas de trouver à ces dénominations, davantage de gueule que celui, modeste et roturier, de la maire (avec un "e" ou deux ?) de Paris sur Seine. Elle compléterait utilement en mentionnant quelques uns des titres qui font rendent compte de son rayonnement. "Anne Hidalgo, candidate à la dérive aux élections présidentielles, fossoyeur de son parti, maitresse d'ouvrage de travaux inutiles et de projets aberrants, organisatrice de la catastrophe annoncée des jeux olympiques." Même la particule nobiliaire ne fait pas le poids face à nos frères siamois et A. de Monchanin, par exemple, ne sauve pas le peuple français du cruel naufrage patronymique.