Le jour de la libération des terrasses, occuper le grand espace qui se trouve devant l'assemblée nationale fallait oser. C'est ça l'humour de syndicats policiers. En vraie Praud, la maison des cognes et des bourres se lance dans le stand-up sous la haute présidence du ministre des exactions devant un parterre de politicards unis de l'extrême droite au PS et aux écolos, de deux ou trois artistes ringards et de citoyens qui réaffirment leur attachement au rétablissement des gestes sans barrières pour faciliter les violences policières. J'ai espere un moment qu'un défilé de mode complète le spectacle, des gilets jaunes, par exemple. Vcous n'y étiez pas ? Résumé à l'attention des mauvais français que vous êtes. Ce mercredi noir consacre l'Alliance des syndicats de policiers avec Darvenin (son pseudo de résistant), Faure et Jadot. Et le Pen mais pour elle, les préférences nazionales sont connues depuis longtemps. Devant des drapeaux identitaires façon Royal (1), les zérorateurs syndicalistes chauffent la maigre assistance (35 000 pour la police, sans doute moins de dix mille pour Dupont-Moretti) demandent que la justice rende compte de ses décisions. Et la police mon camarade, quand est-ce qu'elle enrend des comptes ? Et à qui ? A un service de police ou passeront-ils devant la justice comme il se devrait dans tout pays démocratiquement constitué ? Et les peines plancher que tu réclames qui sont l'illustration du déni de justice, entends-tu qu'il en soit infligé aux policiers violents comme à tes collègues qui profitent des contrôles d'identité pour tenir en toute impunité des propos racistes, méprisants et caresser des crânes avec une badine un peu dure, ceux qui trouvent que Bamboula est acceptable ? Des propos jamais inclus dans les statistiques des incivilités et de la violence. Passeront-ils devant la justice ou veux-tu maintenir le service interne qui ne manque pas de les absoudre. Stop à la violence ? Vous avez entendu, Alliance, Darmanin, Lallement, Macron, Le Pen, Faure et Jadot, stop à la violence, à celle des flics comprise. La nausée surtout quand la présentatrice de la chaîne d'info réac' bolloréenne affirme que justice et police ne font pas bon ménage. Écoeuré, j'ai coupé la télé. Dix minutes de ce brouet nauséabond suffisant, je compte sur vous pour me raconter la suite. Après tout, Mediapart est un journal participatif, non ?
(1) les majuscules, c'est pour les noms propres.
Sur les suicides des policiers, deux syndicalistes (de tendances minoritaires) relevaient que le racisme et les positions d'extreme droite régnaient entre collègues dans les commissariats. Les policiers qui les dénoncent ou même qui refusent de s'y soumettre etant quasimant contraints à demander une mutation. Les plaintes à la hiérarchie n'étant pas suivies d'effet voire se retournant contre eux. Ils indiquaient qu'il ne fallait pas chercher ailleurs les raisons de nombreux suicides qui frappent les quadra-quinquas, bloqués et écoeurés par le silence de la hiérarchie devant l'impossibilité d'effectuer leur tâche à l'aune des principes républicains, ce pour quoi ils avaient signé.
(1) quelqu'un aurait-il aperçu la sectataire de "l'ordre juste" ?