Koh Lantess (comment ne pas verser de droits) en maison d'arrêt donnerait l'image de colonies de vacances ? Il est à souhaiter que les organisateurs de séjours collectifs pour mineurs, appellation officielle, portent plainte pour diffamation (*). Plutôt que de gloser sur l'appel subliminal envoyé par les images de cette journée, prison = vacances , c'est la pauvre conception d'une politique culturelle et éducative qui est à déplorer. En milieu carcéral, comme c'est le cas ici ou en milieu ordinaire puisque si ma mémoire ne me trahit pas, des enfants et des jeunes "de quartier" avaient été destinataires d'une animation du même genre, il y a un ou deux étés de celà, à Grigny, chez les voisins de la Grande Borne Pauvre et enfermé plus ou moins volontaires, tu es condamné à bouffer de la télé réalité avec ses codes, son idéologie similaire basée sur l'élimination des concurrents (comme le sport) et accompagnée de l'inévitable marchandising. Un degré zéro de l'ambition culturelle dont les responsables estiment qu'il vous suffira bien. Et pourtant, de Johnny Cash (à San Quentin) à Olivier Py en passant par l'animation d'ateliers d'écriture débouchant sur l'edition d'un ouvrage (si, si), des exemples existent faisant la preuve qu'il est possible de nourrir une autre ambition. Encore faut-il le vouloir et n'avoir pas décidé que tout se jouait avant cinq ans voire même avant, dans la chambre à coucher des parents. Lundi matin, finies les gaudrioles, tout le monde au boulot, direction l'atelier fabrication et envoi d'objets dérivés siglés KL pendant que les promoteurs de cette journée s'abritent derrière un discours vaseux pour justifier leur présence, les producteurs du programme comme les dirigeants de la chaîne qui le diffusent comptent les retombées financières dont ils bénéficient grâce à la publicité gratuite faite par les médias et le ministre. Et rendez-vous l'année prochaine pour l'animation "Rodéo urbain " sponsorisée par BFM TV.
(*) Encore que cela puisse correspondre à la réalité, des séjours.