Nos oncles de fameux bricoleurs faisaient en amateurs des bombes atomiques. Sans avoir jamais rien appris, c'étaient de vrais génies question travaux pratiques... ils nous ont enfermé en disant soyez sages et quand les bombes ont explosé, de la planète, il n'est plus rien resté. Sacré Boris, quel visionnaire ! Zaporija, terminus tout le monde descend pour un Holocauste nucléaire ? Effacés les cinq ou six millions de juifs exterminés par les nazis pendant la Shoah. Grâce à la technologie nucléaire, le crime contre l'Humanité gagnerait en efficacité, rendant possible d'atteindre chacun quelle que soit sa position, son âge et son origine. L'égalité des chances pour tous, encore que nous français, une frontière nous protège des radiations.
L̂'énergie nucléaire est une bénédiction qui garantit la paix et l'indépendance énergétique affirmait de Gaulle, un autre visionnaire. Pas comme ce rabat-joie de Macron (*), qui nous. Dans les réunions publiques, de Plogoff à Nogent en passant par Cruas, les experts, ceux de la CGT et du PCF compris, affirmaient que le nucléaire était la plus sûre des energies et qu'aucun accident n'était à redouter. Tout avait été simulé, pesé, calculé, modélisé, expérimenté. Toutes les précautions étaient prises et les pires scénarios étudiés. Acte terroriste, accident d'avion rien n'avait résisté au ban d'essai de l'ASN. On peut toujours ergoter qu'à Three miles islands, Tchernobyl et Fukushima... mais ces "accidents" relèvent du facteur humain sans qui la vie serait plus facile, pas d'une mauvaise conception technologique.
Du désert algérien dans les années 60 avec des expérimentations de l'armée pour "connaître les réactions des hommes de troupe dans une ambiance fortement radioactive » (TV 5 monde) au chantage de Vladimir Folamour en passant par les champignons polynésiens qui hallucinaient la population, l'atome qu'il soit civil ou militaire est une arme de destruction fatale. Même quand il permet aux trottinettes de baguenauder dans les rues des villes. Les incidents survenus ( pudeur quand tu tiens) ont permis d'améliorer les protocoles qu'EDF respecte scrupuleusement. Promis, juré, c'est pas le genre de la maison d'être tenté de faire des économies sur les dépenses de maintenance. Pas question non plus de recourir au recrutement d'un personnel-chair à centrale, à des interimaires souvent immigrés, trop rapidement formés pour des tâches dangereuses mais essentielles. Le "facteur humain " c'est l'ouvrier ou le cadre qui face à une situation dangereuse et imprévue ne prennent pas les mesures d'urgence qui s'imposent. La faute à un mal de crâne qui suit une soirée arrosée ou à des cigarettes qui font rire, en aucun cas à des journées de travail trop élastiques, à des consignes mal formulées ou à une formation insuffisante.
Reste le risque d'un raz-de-marée exotique et d'épisodes de sécheresse qui se répètent. Pour paraphraser la mère Poulard, on ne fait pas d'omelette ... quand on veut des vitrines illuminées, il faut savoir prendre quelques risques. Une question de monsieur Stanley Kubrick, au fond de la salle. Quid (il a étudié le latin) d'un président prenant la planète en otage et menaçant du feu ucléaire ? Réponse : votre hypothèse est invraisemblable, les dirigeants, du moins ceux du club des 5 de l'ONU, sont des personnes responsables. Question suivante.
Quant à la dissuasion, ce délicat équilibre de la terreur, perpective enthousiasmante qui est censée apporter la paix, combien ça coûte ? Réponse, un max. Question subsidiaire pour quel usage puisqu'a priori, on est supposé vivre sous la férule de dirigeants responsables, capables de se faire la guerre mais avec retenue ? Qu'est-ce qu'il devient le stock d'ogives et de fusées ? Il rouille dans un cimetière ? Tant qu'il permet d'assouvir leur soif de domination, de fierté nationale et d'ego, que demander de plus ? Peut-être un peu de corruption et quelques rétro commissions ?
Avec le nucléaire civil qui rentabilise le nucléaire militaire, l'avenir s'annonçait radieux bien que possiblement irradié. Mais bon, c'est ça ou la bougie, sans pouvoir sortir de sa grotte. Quand la publicité dépose au pied du sapin des climatiseurs, des appareils ménagers, des radiateurs grille-pains, des tourniquets pour faire la vinaigrette (décidément, Boris ... ) qui pourrait hésiter à emprunter la voie royale du gaspillage permis par l'assurance d'une énergie électrique abondante, pas chère et illimitée. Surtout complétée un peu plus tard par une avalanche d'objets connectés et à la "mobilité douce" mais électrique avec ses trotinettes, scooters et bagnoles ? Sans parler des clins d'oeil appuyés de la prime à l'achat de bicyclettes à "assistance électrique" qui iront encombrer les caves des logements. Vos emplettes sont vos emplois et nos progits. La consommation élevée à la dignité de grande cause nationale, y compris chez les plus pauvres qui trouveront bien un objet inutile à la hauteur de leurs moyens. La propagande développée sur les plateaux de télévision, dans les salles de classe et pendant les visites de centrales doit être remarquablement efficace puisqu'aujourd'hui encore, quand des responsables assurent que l'énergie électrique est peu coûteuse, abondante et inoffensive, qu'elle permet l'indépendance énergétique et n'a pas d'impact notable sur le réchauffement climatique. Certes, il se trouve des pinailleurs pour faire remarquer que ce calcul des coûts financiers et environnementaux ne prend pas en compte la construction des centrales, leur démantèlement (ohé Brennilis), l'approvisionnement en minerai d'uranium (admiration et reconnaissance pour Anne Lauvergeon) et son transport depuis le Niger, le Kazakhstan et l'Ouzbekistan tous deux dans la zone d'influence russe sans oublier la question des déchets et de leur traitement. Quoiqu'avec la fusion qui remplacera la fission, finis les déchets casse-burettes stockés dans des bidons artistement décorés d'une pâquerette radioactive. En attendant ce jour béni pour conserver un certain mode de vie il faut accepter quelques sacrifices. Plutôt que la multiplication d'éoliennes qui defigurent le paysage, préférons l'implantation d'EPR qui ne nous ravageront que le visage. Le prix à payer pour une semaine au ski, deux ou trois autres à Bali, des soldes pour décompresser, des placards remplis d'objets jetables, deux-trois télés et quelques écrans connectés. En attendant et comme le pilonnage médiatique y prépare, les habitants des regions autour de Zaporija et de Fessenheim seraient bien inspirés d'apprendre à lire dans les nuages radioactifs la différence entre nucléaire civil et nucléaire militaire au cas où une guerre atomique ou une explosion nucléaire soient déclenchées par erreur, par inadvertance ou par folie. Espérons avoir le temps de prendre quelques selfies pour les réseaux sociaux d'extraterrestres. Ceci étant, il faut reconnaître une vertu au nucléaire, la destruction de la planète n'alourdirait pas le bilan carbone et ça, c'est une bonne nouvelle.
Je vous quitte pour m'inscrire à la visite du bunker de l'Élysée programmée à l'occasion des journées du patrimoine, des fois que je puisse réserver une place. Encore que la perspective de passer quelques centaines d'années avec Macron n'a rien d'enthousiasmant mais là aussi, il faut être prêt à accepter quelques sacrifices.
(*) le même envoyait un message à "mon cher ami Narendra Modi" à l'occasion de la fêt.nat. indienne. Après Poutine invité à Bregancon, Modi le 15 août dernier, à quand un joyeux anniversaire à son cher ami Kim Jong Il ?