Avec une privatisation de l'audiovisuel public qui ne dit pas son nom, macron II veut donner l'impression qu'il remplit les réservoirs tout en évitant de composer avec les quelques gauchistes qui s'agitent encore sur France Inter ou France Info. Le fameux "en même temps ", ce perlimpinpin qui fait disparaître les tâches plus efficacement que la poudre Majax. Son ambition, une révolution culturelle avec des Bfm et des Cnews par dizaines pour n'avoir pas à chercher dans quel tiroir le plan des égoûts qui passent sous l'Elysée est rangé. En cas de révolte populaire, c'est indispensable. On peut comprendre que Manu aspire à passer un quinquennat peinard, d'ailleurs si l'envie lui prenait de passer les soixante prochains mois à Bregançon, personne ne l'en blâmerait. À défaut d'être intelligent, ce président est un sacré roublard (dixit Poutine) doublé d'un imitateur sans talent. Avant lui, son modèle, le tout petit Nicolas avait commencé à tailler des croupières au service public en lui retirant les rentrées publicitaires d'après 20h30 à la plus grande satisfaction de la famille Bouygues et consorts (1). Ce n'est pas que je défende pavés et cocktails Molotov à la main (2) l'audiovisuel d'état ni que je milite pour le droit à la P.P.P.P.T. (Propagande Publicitaire Permanente Pour Tous ) ou que je m'extasie devant la créativité des fils de pub' mais pour reprendre l'expression favorite de mon camarade Trump, "The law of the market est l'horizon indépassable du capitalisme" (3). La loi du marché, or le marché c'est un truc qui nous veut du bien mais avec lequel faut voir à pas trop rigoler. D'ailleurs, retirer leurs moyens financiers aux services publics pour mieux les fourguer aux financeurs de campagnes électorales, aux tourneurs de conférences inutiles, aux familles de membres de son cabinet, aux marchands de pantoufles des ministres et haut fonctionnaires (1 again), il sait faire le président soumis, il connaît la procédure. En signant la mort du service public de l'audiovisuel, il souscrit une assurance tout risque avec une clause en caractères gras (4) prévoyant l'augmentation du nombre de franchisés Fox news. Entre nous, c'est un service qu'il devait bien à Marine le Pen et à ses amis identitaires, russes et français.
(1) "Quel intérêt à être président si on ne peut pas faire plaisir aux amis ?", proverbe mitterando-chiraquien.
(2) ça change de " bec et ongles" non ?
(3) il a bien dû le dire au moins une fois.
(4) pour la police, demander à Darmanin