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Billet de blog 28 décembre 2022

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" Le poids des parents dans les activités d’apprentissage."

Un parent a obtenu l'interdiction de l'étude d'un texte à l'école. Il ne s'agit pas d'un extremiste musulman indigné par l'enseignement d'un chapitre d'une matière qui contreviendrait aux préceptes de son prophète ou d'un texte "sacré " mais de l'étude du dernier couplet d'une chanson de Félix Leclerc dans une école catholique de Montréal.

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Quand un parent demande que son enfant soit dispensé de cours ou qui en demande l'interdiction quand les sujets et les matières étudiés à l'ecole heurtent les croyances intimes de la famille. La dépêche date du 26 février 2020 pose la question des limites à l'interference et à l'ingérence des parents dans l'enseignement scolaire et celle de la laïcité. Nous ne sommes pas ici dans l'école publique d'un quartier abandonné d'une banlieue française mais à " l’école Saint-Enfant-Jésus "  Montréal (Canada). La censure est motivée par l'étude d'une chanson satirique de Félix Leclerc, les 100 000 façons de tuer un homme dont le dernier couplet serait un objet de délit :  "l’oisiveté à laquelle mènerait le filet de sécurité sociale." Roussel vs Mélenchon. 

"L’infaillible façon de tuer un homme
C’est de le payer pour être chômeur
Et puis c’est gai dans une ville ça fait des morts qui
marchent."

Pour ma part, j'y vois la remise en cause d'un système dont la viabilité a besoin de quelques millions de personnes au chômage. Grand prince mais surtout pour soutenir la consommation, pour prévenir les flambées de révolte et une remise en cause radicale du système, l'état (les gouvernements), versent aux chômeurs une obole indispensable pour permettre aux sujets de vivre ou de survivre tout en les maintenant dociles sous sa domination, dans la craine et à la merci d'un changement d'humeur politique. Les restaurants du coeur et autres organisations de bienfaisance ont-ils une autre utilité ? 

Quoiqu'il en soit, la direction de l'école québécoise a jugé la plainte fondée et "a abandonné l’étude de l’oeuvre, «pour éviter la controverse». L'interdiction a provoqué des râles de souffrance chez les identitaires locaux qui ont fustigé "la déconstruction de la pensée marxiste enseignée aux enfants des écoles du Québec (ceux-ci ont entre 7 et 8 ans)". Quant aux membres du personnel, ils "s’interrogent sur le poids des parents dans les activités d’apprentissage. Qui plus est avec la récente adoption sous bâillon de la loi 40, qui donne plus de pouvoirs aux parents et remet les clés des commissions scolaires entre les mains des directions d’école."

Il existe des différences entre le système scolaire français et celui du Quebec mais cet événement pointe les conséquences et le danger que les textes adoptés par les gouvernements Macron font peser sur les libertés, celle d'enseigner, notamment. Dans une période où ils  sortent du bois, il est crcertain qu'une fois au pouvoir ou avec suffisamment d'influence, extrémistes, fascistes et identitaires appliquent une de ces 100 000 façons de tuer la pensée, à l'école comme ailleurs. 

les passages entre guillemets sont recopiés du Journal du Québec et du Huff'post .

Les 100 000 façons de tuer un homme © FélixLeclerc

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