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Billet de blog 30 avril 2023

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L'histoire du boycott de la finale de la coupe de France

Face à Macron et à l'imposture d'un président qui "va au contact" pour "apaiser les français", le mépris et le boycott pourraient prouver que, face à la colère populaire le roi est seul et qu'il n'a pas de légitimité.

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Saint Denis, samedi 29 avril 21h, à quelques minutes du coup d'envoi de la finale de la coupe de Rance de football, catastrophe, les tribunes restent désespérément vides. Si après la désertion des isoloirs, on assiste à celle des enceintes sportives, la situation est désespérée. Un espoir cependant, qu'il s'agisse des conséquences d'un nouveau virus à confinement. Hélas, de l'extérieur parviennent les échos du désormais obligé concerto pour casseroles qui accompagne chaque sortie du Pouvoir. Les heureux possesseurs d'un billet ont donc choisi de se priver d'assister à leur spectacle favori pour manifester avec éclat leur opposition aux "réformes" du monarque. Faut-il que la colère et la nature des décisions aient paru insupportables pour que des supporters choisissent de se priver du plaisir, certes fugace, d'une rencontre sportive et la chaleur des contacts quelquefois rudes entre des supporters qui échangent plus volontiers coups et insultes que projets de vacances ; si les lacrymogènes remplacent avantageusement les feux de Bengale et les fumigènes, les slogans syndicaux paraissent en revanche bien fades comparés aux injures racistes et misogynes qui montent des travées. Amer, notre petit prince de la politique médite sur l'ingratitude des foules. Il y a moins de trois ans les balcons applaudissaient « des soignants qui ne faisaient que leur travail, songe-t-il in petto, alors que moi qui doit guérir tout le pays que je guéris, je n'ai droit qu'à un charivari méprisant ». Sur les écrans, le président pixellisé, flotte seul, désemparé au milieu du terrain. Pathétique dans son costume trois pièces, mendiant en vain une poignée de main, un regard, quelques paroles voire un sourire auprès des joueurs. Parodiant un de ses prédécesseurs, il semble demander "y a-t-il quelqu'un qui m'aime ici ce soir?" mais en réalité, il lance un pathétique "venez me chercher" qui reste sans suite. Pire, une équipe applique les consignes de boycott du syndicat des joueurs refusant de disputer la finale en sa présence : "nous nous devons être solidaires des français dont les achats de billets, d'écharpes et d'autres produits dérivés nous font vivre en exerçant une activité qui nous est chère" explique le capitaine. 
L'ami de Poutine et de Xi Ji Ping se ridiculise une fois encore et les télévisions profitent de l'occasion pour diffuser des images consternantes accompagnées de leurs commentaires convenus. Oubliée la cérémonie des Molière et la Tricheuse de la culture qui profita de connaître le texte particulièrement maladroit des deux comédiennes avant qu'elles l'interpellent en public pour leur répondre. Y aura-t-il des jeux olympiques en 2024 ? Le cabinet présidentiel s'inquiète de la réaction du Marché tout en ajoutant qu'il ne faudrait pas gâcher « la plus grande fête sportive du monde » avec des considérations politiques qui n'auraient pas lieu d'être, des propos tenus par Hitler dès 1936 et confirmés par les autres dirigeants-organisateurs argentins, soviétiques, américains etc.   
Quelques jours plus tard, dans un bourg, nouveau opération terroriste, le boycott d'une R.R. (Rencontre Réparatrice ) par « les français en colère » qui se sont rendus compte que ces R.I. (Rencontres Informelles ) et ces R.A. (Rencontre Apaisante ) tournaient toujours à l'avantage des sphères qui maîtrisent les techniques de communication et ont accès à leurs outils, médias inclus. Pour éviter un nouveau camouflet médiatique, le ministre Darmanin a pondu une circulaire intimant aux préfets des arrêtés de réquisition d'allocataires du RSA et de mobilisation d’enfants des écoles pour faire une figuration enthousiaste et spontanée. Les escadrons locaux de la gendarmerie participent également à la fête. Certains sont déguisés en civil (vêtements noirs, lunettes de ski et cagoules), d’autres portent armes et uniforme pour ajouter un peu de vraisemblance à la partie de balles aux prisonniers, vraiment sportive qui se prépare. C’est beau comme du Poutine. Les pandores ont pourtant du mal à donner le change entourés de quelques citoyens ordinaires reconnaissables à leurs visages fermés et au silence méprisant qu'ils opposent à l'individu dont les tentatives désespérées de séduction feraient presque, la supercherie du "narratif d'un chef courageux qui ne craint pas d' aller au contact" pour attirer les critiques sur sa personne et réparer les fractures s’avérant pour cette fois inopérante. Ne guérit pas les écrouelles, ni d'ailleurs ne remplit pas les écuelles qui veut. Le roi apparaît nu, tel qu'il l'est et qu'il l'a toujours été. Pire, aujourd'hui c'est jusqu'à son couronnement qui est remis en cause. Sept heures pile, la sonnerie du réveil me propose de profiter d'une longue journée de gueule de bois encore engluée dans des restes de sommeil. Terminés les excès de boisson, finies les nuits agitées source de désillusions au petit matin. Réveil cruel … les experts commentateurs expliquent que lors de la cérémonie d'ouverture des jeux olympiques, il n'y aurait d’autre alternative qu’une parade de Macron ou un défilé (au pas de l'oie) des troupes de l’amie des animaux. Dans cette hypothèse funeste, le moins qu'elle pourrait faire serait de réserver un siège à ses côtés au président démissionnaire. Pour services rendus.

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