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Billet de blog 15 janvier 2019

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Tours de passe-passe du "grand débat" et marchands de "démocratie numérique"

Le "grand débat" est une banale opération de gestion de crise en entreprise. Macron singe les méthodes du management participatif et croît illusionner le peuple avec un discours d’ouverture qui se referme sur lui-même. Mais ses vendeurs de démocratie numérique ne feront pas sortir les Gilets Jaunes des ronds-points pour les enfermer sur une "plateforme collaborative" où le jeu est truqué d’avance.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Dans sa lettre aux « Françaises et aux Français », Emmanuel Macron continue d'entretenir (sciemment ou pas) une confusion extrêmement dangereuse entre la gestion d'une entreprise et le gouvernement d'un pays. Le "grand débat", tel que lui et ses "collaborateurs" le conçoivent, se présente comme une banale opération de gestion de crise sociale en entreprise. Or cette confusion entretenue entre les techniques de management et l'art de la politique n’a rien d’anodin. Elle est particulièrement nuisible pour la démocratie et cela risque de lui revenir en boomerang, de la pire façon, avec un surcroît de perte de confiance du peuple. 

Avec, en prime, les déconvenues auxquelles il faut s’attendre lorsque les Français vont découvrir les tours de passe-passe de la « démocratie numérique ». La « plateforme collaborative » sur laquelle le gouvernement compte naïvement pour faire sortir les Gilets Jaunes des ronds-points ne va pas tarder à apparaître pour ce qu’elle est : un discours incantatoire sur leur « intelligence collective », ou pour le dire autrement, un jeu d’illusionnisme politique. Si cet appareillage est censé susciter un grand élan citoyen, il ne va certainement pas avoir le pouvoir de séduction escompté.

Les échelons intermédiaires de la sphère politico-médiatique ne vont certes pas ménager leurs efforts pour en appeler les citoyens à être « constructifs », à « se rassembler » pour répondre aux « questions essentielles » qu’a formulées par avance Emmanuel Macron. Mais ils auront beau faire, une grande majorité des Français, avec et au-delà des Gilets Jaunes, verront bien, eux, que tout ce battage ne va pas améliorer leurs conditions de vie. Ils vont vite comprendre que, malheureusement, la démocratie « ouverte » et « transparente » qu’on leur annonce ne sera pas plus démocratique.

Pourquoi tout cela est-il si prévisible ? Simplement parce que nous avons sous les yeux depuis des décennies les méthodes de gestion de crise sociale en entreprise. Les mêmes causes produiront les mêmes effets, sur les citoyens comme sur les salariés : la confiance est perdue, et ce n’est pas avec des « grands débats » truqués d’avance qu’elle va se reconstituer...

Gouverner selon Macron : une technique de management participatif

Pour tenter d’y voir un peu plus clair, il me semble nécessaire de commencer par ausculter de près la méthode de management participatif dont s’inspire le projet de grand débat.

Face à une crise interne, la direction d’une grande entreprise commence souvent par nier l’ampleur du problème. Le déni a tout de même un mérite ! Un mérite qui a fait ses preuves, sinon il y a belle lurette que les grands de ce monde seraient lucides : dans un certain nombre de cas, il suffit d’éluder les causes du problème, de minimiser son ampleur, de faire le dos rond et de patienter un peu pour que l’expression du mécontentement se calme. Dans ces cas, on aura fait l’économie d’une grande dépense d’énergie... Mais ça ne marche pas toujours, loin s’en faut.

Dans notre cas, ça ne suffit visiblement pas. Alors la Direction se décide à mettre en place une cellule de crise. Elle fait appel à un cabinet de conseil (en général l’un de ceux qui sont habitués à travailler régulièrement avec elle). La cellule de crise a pour mission de formuler un diagnostic et de jeter les grandes lignes de la Méthode.

Cette étape initiale se déroule en toute confidentialité avec, autour du dirigeant, les proches collaborateurs du comité de direction et la petite équipe de consultants. Durant cette phase, l’intense travail de collaboration permet de se faire une vision partagée sur la crise et de se mettre d’accord sur le diagnostic. Cette phase est déterminante car notre équipe de crise partage une chose qui est à la fois fondamentale et totalement implicite (voire inconsciente) : un langage.

La condition même pour faire partie de la cellule de crise est d’avoir une culture commune et parfaitement homogène. La tournure d’esprit, les réflexes d’analyse, le choix des mots, et même la syntaxe des phrases, tout cela constitue le langage commun qui va sous-tendre d’un bout à l’autre le déroulement des opérations. Et qui va déboucher in fine sur les fameux « éléments de langage »...

A ce stade, tous ceux qui sont autour de la table ont bien pu débattre intensément du problème, ils ne sont sans doute pas tous d’accord certes, sur les tenants et aboutissants, sur les causes et les effets à prévoir – mais ils utilisent pour en débattre un langage qui est entièrement clos sur lui-même. C’est un langage de classe. De leur classe. Ce langage porte en lui l’histoire de l’entreprise, il a nourri les managers tout au long de leur carrière. C’est pourquoi il constitue le substrat implicite et inconscient de la méthode.

A l’issue de cette première étape, la cellule de crise propose de mettre en place un grand dispositif, qui va être déployé minutieusement à tous les étages de l’entreprise, à grand renfort de communication, relayé par le management intermédiaire à qui l’on prend soin de fournir les éléments de langage permettant d’accompagner la démarche de façon efficace. La Direction annonce, avec quelques accents de sincérité, sa volonté farouche d’écouter tous les points de vue qui innervent le corps social et de trouver tous ensemble les solutions. En prenant le temps qu’il faudra pour cela, tout en restant bien sûr dans le cadre de l’Ordre. Fin de cette première étape.

Nous en sommes là en ce moment… La suite sera conforme à ce qui se passe généralement dans le monde quadrillé de l’entreprise. Venons-en donc à la Méthode.

Quand le discours de l’ouverture se referme sur lui-même

La Direction a clairement énoncé la ligne rouge à ne pas franchir : en aucun cas on ne remettra en cause la stratégie de l’entreprise, celle-ci ayant été si soigneusement élaborée qu’elle est la seule voie possible pour maintenir le cap de la compétitivité et de la survie du Groupe. En revanche, à l'intérieur de ce périmètre clôt, il est clairement dit que tout est ouvert.

Pas si ouvert que ça, en fait. Car, dans un souci bien compréhensible d’efficacité, il est indispensable d’avoir une méthode, qui permettra de faire remonter tous les points de vue et de recueillir toutes les idées. Enfin, presque toutes les idées : celles qui sont audibles et justifiées. C’est-à-dire celles qui ne remettent pas en cause la stratégie de l’entreprise, ni le cap qui a été tracé par la Direction.

Il faut noter ici un point important : compte tenu du fait que la direction a décidé de prendre à bras le corps le problème et que, visiblement, elle se donne les moyens de le résoudre tous ensemble, il serait particulièrement malvenu de décrier à l’avance les résultats ! Dans le grand débat qui est ouvert aujourd’hui, nul, à part les habituels irréductibles, ne peut augurer du contenu de ce débat ! Ce serait faire preuve de mauvaise foi. Ce serait (s’il en est besoin) une nouvelle preuve que ces irréductibles sont décidément des opposants de la démocratie. Car comment savoir par avance ce que le corps social va exprimer – puisque chacun aura l’occasion de dire ce qui lui tient à coeur ?

Nous en arrivons donc à une dernière précision sur la Méthode (dont chacun comprendra naturellement la nécessité, tant il est vrai que sans méthode, c’est l’anarchie).

La Direction, avec l’appui de la cellule de crise, a déjà compris le problème, et elle sait, dans les grandes lignes, comment structurer le débat. Mais, bien sûr, elle ne va pas le dire comme ça... Le grand chef, dans son discours adressé à l’ensemble du personnel, a formulé les principaux axes de travail. Ainsi, tous les points de vue trouveront tout naturellement leur point d’ancrage sur l’axe qui lui correspondra le mieux. (Certaines mauvaises langues diront qu’on les aura fait rentrer dans des cases prévues à l’avance, mais ce sera encore la même mauvaise foi de cette minorité d’irréductibles). Cette structuration du débat va permettre de faire remonter toutes les expressions, de les canaliser de la meilleure manière, et last but not least, d’entreprendre l’étape finale de synthèse.

Et là, ô miracle, la synthèse sera exactement, à quelques détails près, ce que la Direction savait depuis le début. Mieux, elle confirmera le bien fondé de la stratégie, apportant ainsi la preuve que, au-delà de ses protestations désordonnées, le corps social (le peuple), lui aussi, est fondamentalement en accord avec la Direction. Il y aura même quelques idées des salariés que celle-ci trouvera excellentes, ce qui lui permettra de se féliciter de cette crise salutaire, qui aura eu le mérite de mettre en évidence la richesse de notre "capital humain". Dans la langue du café du commerce, c'est par ce même tour de passe-passe que le patron conclut paternellement une dispute entre les piliers de bar par un "en fait, on est tous d'accord !"

Cette synthèse sera restituée en grandes pompes devant tout le personnel, et elle donnera à chacun, à son niveau, les repères et les outils adéquats qui permettront de faire un suivi régulier des solutions mises en œuvre, et de mesurer au plus près du terrain leur efficacité, de façon à faire les ajustements qui s’imposeront.

A ce stade, ce que nous voyons à l’occasion de la crise actuelle, c’est le parallèle évident entre la « révolution » annoncée par Macron et le monde de la grande entreprise. Une révolution qui, décidément, vide le politique de sa substance, pour lui substituer la logique cybernétique de la gestion et du management. La délibération collective en place publique, qui était la chair et le sang de la démocratie, fait place à un processus de décision, où les techniques de feedback, de lissage mathématique, de corrélation statistique, d'inversion de matrice tiennent lieu de pensée et de volonté… Ce qui permet aux actionnaires d'en faire à leur guise et de prendre en dernier recours les seules décisions qu'ils tolèrent : celles qui leur permettent d'accumuler du profit. Mais ce n’est pas tout.

Marchands de démocratie numérique : une gouvernance ouverte et transparente

Nous sommes, ne l’oublions pas, à l’ère de la « révolution numérique ». Il serait donc totalement anachronique, voire irresponsable, de ne pas tirer parti des nouveaux outils et des nouvelles pratiques qui ont cette capacité fantastique de transformer la masse informe des millions de citoyens en une grande intelligence collective !

Or, nous avons la chance d’avoir à notre disposition, en France (depuis peu d’ailleurs, tant la résistance au changement est pénible, chez certains vieux dignitaires du Parlement), les moyens et les technologies qui vont nous permettre de mettre en place une plateforme collaborative. Si vous ne voyez pas clairement la valeur ajoutée de ce nouvel outil révolutionnaire, de cette nouvelle open governance, il suffit de lire ce qu’en disent nos meilleurs experts en la matière.

Le gouvernement Macron, pour organiser son « grand débat national » en prenant toute la mesure de la révolution numérique, a décidé de s’appuyer sur une plateforme numérique. Il s’agit de ce qu’on nomme, dans le jargon, les « civic techs ». En clair, les technologies de la citoyenneté.

La société Cap Collectif est le prestataire choisi pour mettre en place cette plateforme collaborative. Cyril Lage, son « CEO » (pardon, son PDG) indiquait ce lundi matin sur France Culture : « L’enjeu aujourd’hui, c’est de faire participer les gens. Mais pas uniquement. C’est, de l’autre côté, de faire la transparence de ceux qui parlent... ».

En octobre 2017, dans Horizons publics, il précisait la philosophie générale du dispositif : « L’enjeu principal est de faire évoluer notre système démocratique, en passant d’une démocratie opaque à une démocratie plus transparente, en interaction avec les citoyens, pour répondre à la crise de confiance de la démocratie et de l’action publique. Nous vivons une période de transformations majeures de nos modèles sociaux, économiques et politiques. Le numérique peut changer la donne, et pleinement contribuer à ouvrir nos modes de gouvernance ».

Dans ce discours, il est entendu – sans discussion, mais avec une belle teinte de démagogie (ça tombe bien, par les temps qui courent) – que, grâce au numérique, la démocratie, qui depuis des siècles était plongée dans l’« opacité », va enfin pouvoir émerger à la peine lumière de la « transparence ».

Car le numérique, chacun le constate, « change la donne ». Radicalement. N’est-ce pas, du reste, ce que nous ont rabâché, depuis deux décennies au moins, les meilleurs gourous d’Internet, transformés en milliardaires planétaires et libérés des pesanteurs du vieux monde, y compris de ce mode ancestral de gouvernement qu’est l’impôt ? Que l’on songe à Jeff Bezos, CEO d’Amazon, devenu l’homme le plus riche du monde, ou à Larry Page, CEO de Google, ou encore à Mark Zuckerberg, PDG de Facebook, etc...

Mais ici, il ne s’agit plus simplement de commerce ou d’accès à l’information, et surtout pas des réseaux sociaux, ce lit torrentiel des fake news ! Nous allons pouvoir, indique Cyril Lage, « ouvrir nos modes de gouvernance » ! Les ouvrir à quoi ? A l’intelligence collective.

Le miracle annoncé de l’intelligence collective

L’objectif est « de permettre à chaque personne ou organisation de disposer d’une chance égale de faire valoir son point de vue, son expertise ou voire même ses intérêts dans le débat public. Notre objectif ne vise donc pas à une représentation — on laisse cette partie aux sondages et leurs panels représentatifs, dont on voit bien aujourd’hui la limite — mais dans l’inscription à une démarche d’intelligence collective. » (Revue Civique, à l’épicentre du débat d’idées et des think tanks, février 2017, lien : Revue civique).

Ce discours tombe à pic. Les « limites de la représentation » sont aujourd’hui l’évidence la mieux partagée. Une évidence que le gouvernement partage pleinement avec les Gilets Jaunes et les grands médias ! Dans ces conditions, voici un outil qui commence bien, puisqu’il prend comme point de départ cette seule chose qui aujourd’hui fait consensus...

Ainsi, pour tous ceux (innombrables ignorants!) qui se posent encore des questions antédiluviennes sur l’épineux problème de la délibération collective, et qui n’arrivent plus à entrevoir ce que pourrait être un débat véritablement démocratique, réjouissez-vous, car voici venir l’heure de la solution miracle.

Comment est-ce que ça marche ? Pour s’en faire une idée un peu concrète, il y a un moyen, qui est somme toute assez simple à comprendre : voyons comment fonctionnent ces plateformes qui ont envahi le secteur juteux de la pédagogie à l’heure du numérique – les fameux MOOC (Massive Open Online Course, ou, en bon français : Formation en Ligne Ouverte à Tous).

Ce n’est pas très compliqué, en fait. Prenons un exemple concret : vous vous connectez à une plateforme éducative pour suivre un cours sur « la finance pour tous ». Vous trouvez alors à votre disposition un ensemble de modules qui constituent les étapes successives de votre parcours d’apprentissage. Chaque module met à votre disposition des vidéos (cours enregistrés par des profs et autres experts d’économie), ainsi que différentes ressources en ligne telles que des quiz d’auto-évaluation pour tester ce que vous avez appris en écoutant les vidéos.

Mais ce n’est pas tout : le MOOC vous invite également à rejoindre un groupe de pairs en ligne, une communauté apprenante. Dans l’intervalle de temps, fixé entre deux modules successifs par l’équipe pédagogique (par exemple une semaine), vous aurez le loisir de chatter en ligne, de poser des questions, de livrer vos impressions, de partager votre expérience du cours avec les autres participants. Tout cela sous le contrôle bienveillant des modérateurs du système, qui sont là pour vous guider et apporter des réponses simples à vos questions, voire à vous orienter. Voilà pour le principe. Qu’en est-il en pratique ?

En fait, certains MOOC sont assez bien conçus, avec des vidéos de qualité, des questionnaires bien faits, et des modérateurs plutôt compétents et en tout cas motivés… Mais, comme vous l’imaginez, on manque sérieusement de recul pour évaluer l’apport de ces innovations. On manque de recul pour répondre aux questions fondamentales de la pédagogie : qu’ai-je vraiment appris ? Qu’ai-je gagné, en comparaison avec des cours en salle, avec des profs et des élèves en chair en os ? Est-ce que ce que j’ai appris va s’incorporer dans mes connaissances ? Ces questions n’intéressent pas tellement les promoteurs des MOOC… Pour ma part, ayant été expert dans ce domaine, je n'ai pas été convaincu d'avoir affaire à un progrès de la pédagogie... Or pédagogie et démocratie ont toujours été intimement liées...

Ce qu’on peut retenir ici, c’est une idée un peu plus claire de ce que va être la « gouvernance ouverte » inaugurée par le « grand débat national » du gouvernement Macron. Un débat qui s’annonce « collaboratif », « ouvert », « transparent »… Qu’en sortira-t-il ? Nous le saurons très bientôt…

Bienvenue dans la démocratie collaborative !

Voilà donc, en gros, comment la bonne vieille méthode du management participatif, mise au point dans les entreprises américaines puis européennes dans les années quatre-vingt (période du virage néolibéral), trouve aujourd’hui son degré d’aboutissement, à l’ère de la « révolution numérique ».

Grâce au management collaboratif, pardon, grâce à la « gouvernance ouverte » permise par les plateformes numériques, le « grand débat national » va se transformer, avec l’assentiment de tous les responsables de notre grande entreprise, pardon, de notre beau pays, en une innovation majeure de la démocratie. Bienvenue dans la « démocratie collaborative » !

Il aura peut-être échappé à certains (mais pas à tout le monde, fort heureusement) que la démocratie, (depuis Périclès, Platon et Aristote jusqu’à la Révolution française et encore après) n’a pas cessé d’être participative, avec des hauts et des bas, sans jamais parvenir à satisfaire pleinement ses citoyens, mais, jusqu’ici, en se réalisant sur la place publique… Cette limite était celle du Réel... Désormais, le réel est en passe d’être obsolète.

Si vous ne le saviez pas encore, désormais le citoyen est appelé, non plus simplement à exprimer son opinion, mais à « co-construire » ses règles de vie commune, ses lois, bref, son avenir. Et cela, par le miracle annoncé d’une plateforme (pas un rond-point, ni une banale agora) qui va faire converger les millions de points de vue dispersés dans le réel, et en donner une table de synthèse. Que dis-je, une carte, un tableau de bord. Que dis-je : une Table de Loi. Dont nous rendra compte, au printemps, le président de la République, désormais ouverte et transparente.

En attendant, il est tout de même assez fascinant de comparer ces deux "innovations" qui se font concurrence : d'un côté, une forme de génie spontané du "peuple de base" revisite la démocratie en investissant les ronds-points, nouvelle agora capable de faire bouger le pouvoir sur ses gonds ; et d'un autre côté, cette plateforme magique, pur produit de nos élites technocratiques, qui nous promet une intelligence collective calquée sur le modèle... des sociétés de fourmis...

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