Dans le monde globalisé néolibéral, c'est la sacro sainte "prise de risque" qui est valorisée. Il est maintenant évident que cette notion de prise de risque se caractérise par plusieurs phénomènes : 1° c'est à 80% de la pure spéculation, ça crée des bulles, des crises, du chômage ; 2° 80% des investissements "risqués" ont des effets massivement nocifs pour le climat, la pollution, la déforestation et l'extinction des espèces; 3° 80% de ces investissements "à risque" génèrent des pseudo "innovations" qui sont des gadgets pour classes moyennes supérieures trop gâtées; 4° il reste (au mieux) les 20% de cas où les prises de risques génèrent effectivement des progrès techniques sans dégâts collatéraux (sociaux ou environnementaux).
Donc une conclusion s'impose : il est plus que temps d'en finir avec la culture ultra-nocive de la "prise de risque" financière ! Et la conséquence : IL FAUT DONC ARRETER DE RECOMPENSER LA "PRISE DE RISQUE" (dividendes, intérêts des capitaux, subventions, primes etc).
Ce n'est pas seulement la fiscalité qui doit redevenir plus équitable, et plus frugale. C'est aussi la distribution des revenus du capital (dividendes, intérêts...).
Il serait hautement raisonnable, indispensable et urgent, que les Etats et institutions internationales encadrent la rémunération du capital dans une fourchette entre 3% et 5% d'intérêts par an. C'est ma proposition.
Une telle mesure en finirait avec la fabrique des milliardaires, elle serait non seulement plus équitable, mais aussi plus frugale écologiquement !! En outre, ça permettrait de revenir à un niveau de rétribution de 3% pour les Livrets A et les assurances vie qui constituent les moyens d'épargne des classes moyennes (pour rappel, les intérêts de ces supports sont tombés quasiment à zéro ces dernières années).
Et que les "premiers de cordée" ne se plaignent pas d'un tel programme, car la différence de revenu entre 3% et 5% d'intérêt est déjà très conséquente. Un petit calcul simple le montre :
Si vous épargnez un capital de 10 000 € à un taux d'intérêt annuel de 3%, vous disposerez de 13 400 € au bout de dix ans, et de 18 000 € au bout de vingt ans. C'est déjà pas mal (et frugal comme je l'ai dit).
Si vous êtes plus enclins à "prendre des risques" sur les marchés, vous arriverez peut-être à des taux d'intérêt de 5%, c'est déjà énorme. Le même capital de 10 000 € atteindra 16 300 € au bout de dix ans, et 26 500 € au bout de vingt ans !
Vous voyez à quel point il est aberrant et scandaleux que des individus assoiffés de profits cherchent à avoir des taux de rentabilité de 10%, 15% par an !! Ces gens sont des irresponsables et des criminels (sociaux et environnementaux). Voilà pour cette réforme - qui fera hurler les "premiers de cordée"... mais qu'ils aillent se faire voir sur une autre planète !