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Billet de blog 1 mai 2020

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Abonné depuis avril 2008, j'ai assisté, citoyen lambda, à l'évolution de Médiapart, à la progression du nombre de ses abonnés et aux effets de cette amplification d'une surface médiatique devenue incontestable. Ce média devrait cependant veiller à retrouver une vraie ligne éditoriale pour continuer à bénéficier du soutien de ses abonnés de la première heure.

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Après 12 ans d'abonnement, me voilà dans l'obligation d'être sélectif dans la lecture d'articles devenus disparates et il faut bien le dire, trop souvent "dans l'air du temps". Le traitement de la présente crise témoigne de cette évolution : j'ai bien du mal à trouver une lecture critique des évènements, pas dans le sens de savoir si on manque de masques ou de places en réanimation, non, dans le sens d'une interrogation du bien fondé du confinement. Être confiné semble être devenu à la limite du "cool" comme a pu l'être dans les deux premières semaine le travail via zoom. On positive en étouffant toute manifestation de colère, toute expression d'une critique polémique d'une situation dont le problème principal ne procède pas de l'absence de moyens mais plutôt de l'expression d'une dérive politique autoritaire et infantilisante, méprisante. Il n'y a dans l'espace médiatique que les médias d'extrême gauche qui tiennent une ligne intellectuellement critique d'un pouvoir dont il conviendrait plutôt que d'en dénoncer les errements d'hier de mettre en garde les lecteurs contre la tentation autoritaire qui se profile au-delà du confinement ou de l'application numérique de "tracking" des malades du COVID. La poursuite de l'état d'urgence sanitaire signifie en clair, l'absence de possibilité de regroupement dans l'espace public, de manifestation de toute hostilité au pouvoir alors qu'on nous parle de deuxième tour des municipales. Le pouvoir actuel dont l'incurie, le cynisme, la perversité, l'arrogance et l'incompatibilité avec la démocratie ne sont plus à prouver, doit être bien inquiet de l'après, manœuvrant pour éviter la confrontation avec les citoyens les moins obéissants, celles et ceux qui se sont maintenus en état de veille intellectuelle pendant tout le confinement, s'efforçant de se projeter dans un après qui ne pourra être qu'un après de lutte à défaut de permettre la mise en place d'un débat national, ouvert, sincère et pluriel chargé de concevoir les termes d'une organisation compatible avec l'avenir assuré de notre écosystème et de notre organisation sociale. Deux mois de confinement, ça tasse l'esprit critique, l'intelligence, la volonté de penser l'avenir en dehors des cadres imposés et supposés sans alternative, ça tasse bien, ça fatigue, ça épuise et ça met à mal les plus fragiles une fois expédiés outre tombe celles et ceux qui ont eu le malheur d'être au mauvais endroit au mauvais mauvais moment comme nos résidents d'EHPAD dont le décès évitable pour certains, les conditions de décès sont à proprement parler inacceptables et devraient provoquer le départ du pouvoir actuel. Gageons que nos décideurs dont j'ai découvert dans une interview du Média qu'ils constituaient  un véritable "quarteron", les deux têtes de l'exécutif et leurs secrétaires généraux, feront leur possible pour à la fois effacer les traces meurtrières de l'épidémie, reprendre la main tout en maintenant la perspective d'un nouveau confinement, vivace, histoire de maintenir une population infantilisée dans la peur. Suivant les conseils de lecture d'E. TODD, je suis allé parcourir le "18 brumaire" de K. MARX. Je n'ai pas pu m'empêcher d'établir un parallèle entre deux périodes historiques dont nous savons déjà que la première s'est traduit par un étouffement des forces démocratiques et une prise de pouvoir autoritaire. L'histoire ne se répète pas à condition de maintenir une vigilance de tous les instants et de ne rien laisser passer face à pouvoir qui pourrait dériver vers l'illibéralisme décrit par P. ROSAVALLON, en l'absence  d'opposition digne de ce nom, capable d'accéder au pouvoir, de l'exercer et de revitaliser le pays. Pour terminer sur un retour à l'objet de ce billet, Médiapart, j'attends de ce média qu'il retrouve l'esprit de 2008. En son absence, la dérive de son contenu (il n'y a plus de ligne éditoriale) me contraindrait probablement comme d'autres lecteurs, à ancrer mes réflexions du côté d'une presse alternative qui ne pèse pas lourd dans l'environnement médiatique actuel. Nous avons besoin d'un média structuré disposant d'une colonne vertébrale, moi et d'autres, plus jeunes qui ne peuvent que se perdre dans un monde où s'enchevêtrent les réseaux, sources d'information, mais aussi incubateurs d'opinions, fondées sur des idéologies plus virales et plus dangereuses que le COVID 19.

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