Je reprends plus loin une citation de D. BIGOT (*) qui compare le passage du panoptique au ban-optique à la sortie d'une vie plongée dans une bouteille de Klein (**).
Je n’ai pas pu m’empêcher d’associer cette situation à celle que nous vivons depuis un an avec l’état d’urgence sanitaire.
Avant cette période, avec D. BIGOT, il est possible de dire que nous pouvions avoir comme "à l’intérieur" d’une bouteille de Klein, "l’impression de liberté car il n’(y) existe pas de blocage mais où l’on (y) est en permanence guidé et aiguillé au sein d’un flot".
Sortis de cette bouteille, nous voilà confronté à la prise de conscience d’une réalité à l’effet bien senti d’une surveillance généralisée, d’une pression au conformisme, totalitaire.
La période actuelle aura au moins permis à quelques-uns d’entre nous d’accéder à la connaissance de ce qu'il y avait à l'extérieur d'une bouteille dans laquelle nous sommes sommés de bien vouloir retourner pour y contenir nos illusions démocratiques et nous laisser entraîner dans la spirale d'une information débilitante.
(*) in Technologies de contrôle dans la mondialisation : enjeux politiques, éthiques et esthétiques, P.-A. Chardel and G. Rockhill (dirs.), Paris, Editions Kimé, pp. 59-80.)
(**) Bouteille conçue sur le modèle de la bande de Möbius et présentée par Wikipédia comme "une surface fermée, sans bord et non orientable, (…) pour laquelle il n'est pas possible de définir un « intérieur » et un « extérieur".