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Billet de blog 6 mai 2020

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Iatrarchie

Ou le pouvoir des soignants... Je n'est pas trouvé de définition française de ce terme alors qu'il est présent en langue anglaise. Mais j'ai découvert depuis le livre d'Ivan ILLICH, "némesis médicale" où il parle de "iatrogénèse sociale" et je me dis que mon titre n'est pas si déconnant que ça.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Il semble bien que l'on assiste dans la configuration actuelle du pouvoir à une surenchère de mesures réputées amener le risque épidémique le plus près d'un zéro dont on nous annonce dans le même temps qu'il ne pourra pas être atteint avant bien longtemps.

Loin de moi l'idée de porter la critique sur le corps des experts en santé.

J'ai pu me rendre compte que leurs recommandations pouvaient ne pas être suivies parce qu'elles n'allaient pas assez loin sur le chemin de la prudence et de la précaution.

Je pense ici à ce que la bible des procédures de reprise d'activité de l'éducation nationale rendant la reprise d'activité impossible à défaut d'avoir eu l'heure de ne pas pouvoir être pensée (il y a des monstres normatifs que l'on ne pouvait pas imaginer) n'est pas, si on a la possibilité de la comparer à un de ces documents d'expert, pragmatique et intelligent (sur leque je suis tombé) prescrivant des mesures de précaution adaptée et proportionnée aux risques infectieux en milieu scolaire.

Étrange pour le pragmatique que ces décisions qui accentuent les effets délétères d'une précaution élevée au rang du principe organisateur de la politique du moment, dans son rapport aux moyens sanitaires s'entend (voilà que je parle comme F. Lordon !).

https://blog.mondediplo.net/ils-ne-lacheront-rien

Inutile de préciser que ce principe ne vient organiser qu'à minima l'espace de la production de biens et de service. "It's the economy, stupid !".

Je ne parle même pas des conditions de transport en commun qui s'annoncent au cours des semaine à venir.

De toute façon, sortir dans l'espace public va revenir à se travestir : nous porterons tous (ou presque) le signe distinctif du chirurgien.

Certains pourront y ajouter les gants, ce sera du plus bel effet.

En vérité, mon titre ne "marche pas" : il y a bien le pouvoir du politique en matière de santé dans un contexte économique et idéologique donné et celui des soignants mais que je préfère penser à partir de leur volonté de disposer des moyens de réaliser un travail de qualité.

Le discours médical apparaît instrumentalisé lorsqu'il n'est pas subverti pour justifier toutes sortes de mesures autoritaires, fussent t-elles contradictoires.

Je n'aimerai pas être expert auprès de ce pouvoir politique qui recoure de plus en plus souvent au déni de réalité : inquiétant.

Mon titre est devenu une invitation à s'interroger sur les effets de la rencontre et la fusion du citoyens et du chirurgien dans l'espace public.

Si le second pouvait donner au premier les moyens d'user de ses instruments politiques pour réparer le corps social  ; ce serait bien mais cela ne se fera pas sans qu'il ait été nécessaire au préalable de neutraliser les défenses immunitaires d'un pouvoir politique devenu son pire ennemi.

Sinon, les drames qui s'annoncent seront sans commune mesure avec les conséquences sanitaires de l'épidémie de COVID 19.

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