Sauf que, cette demi-égalité s’apparente à un nivellement vers le bas des revenus nets de charge et d’impôts ; les actifs diplômés aux métiers complexes se trouvent placés sous le double poids des contingences et d’une charge de travail qui les épuise sans plus aucune véritable compensation matérielle.
Sauf que, cette égalité relative peut être considérée comme une moyennisation forcée de tous les travailleurs rejoints par la cohorte de nouveaux actifs qui prennent au pied de la lettre l’injonction libéral à se constituer comme entrepreneur de soi.
Sauf que, l’absence de marge de manœuvre budgétaire, de celles qui permettent de respirer un peu en « se faisant plaisir », contribuent à la pénibilité du travail de ceux qui ont la responsabilité de diriger le travail des autres.
Il n’est bien entendu pas question ici de se plaindre d’un de ces manques qui procèderait de l’impossibilité matérielle de partager un de ces temps ou de ces lieux communs aux catégories oisives-supérieures de notre société et à ceux qui s’efforcent de les imiter pour conserver une illusion de « supériorité » ou de normalité au regard de ce qui constituent un modèle d’existence.
Il est simplement question de renvoyer à notre élite dirigeante la réalité de celles et ceux qui ne comprennent pas ni n’admettent qu’il lui soit possible de persister à entretenir ses privilèges sans trop s’inquiéter des conséquences qu’une telle posture rendue publique pourrait avoir sur l’équilibre des forces démocratiques.
La démocratie moderne tient au maintien d’un compromis entre les élites dirigeantes, leurs mandataires détenteurs de capitaux qui dominent la société et une majorité qui consent à l’obéissance accordant aux uns et aux autres une certaine autorité qui n’est pas sans lien, bien entendu avec un éthos collectif paternaliste et chrétien.
Comme le signale à juste titre et avec talent Mickaël FOSSEL (Etat de vigilance), dans un langage qui lui est propre mais qui parvient à faire écho, l’autorité a cédé la place à la puissance, la sécurité à la sûreté ; j’ajouterai ici, le contrat social au règne d’une loi dont les prémisses apparaissent de plus en plus idéologiquement connotées.
L’époque est à l’obéissance et au règne d’une loi qui vient relayer la volonté de puissance des états ; c’est entendu et notre prochaine élection, ses résultats auront bien du mal à nous défaire de ce qui apparaît comme un mouvement collectif, une véritable dérive anthropologique qui fait préférer aux hommes qui souffrent la protection du groupe à l’usage d’une liberté qu’il convient de limiter pour renforcer une illusion primaire qui incite à se placer sous la double protection d’une mère contenante et d’un père autoritaire infanticide en puissance.
Allons, enfants de la Patrie !