Hier soir, en apprenant la mise en place d'un couvre-feu dans mon département, je me suis demandé s'il était encore possible de voter.
Il existe toute une littérature spécialisée consacrée au vote et à son lien avec la décision politique, vote qui accorde une légitimité à celui ou celle qui a été élu.
L'élection est elle-même le produit d'un processus qui vient agréger les voix d'une majorité, au deuxième tour dans notre système électoral.
Une minorité au premier tour peut tout aussi bien préempter la victoire finale : nous l'avons vécu en 2017.
Je n'entrerai pas ici dans le détail des motifs individuels et collectifs qui mènent à une situation au cours de laquelle une minorité l'emporte.
Le choix même de l'acronyme "LREM", "la république en marche" identifiant ses représentants élus (et en premier lieu l'actuel président de la république) à un système dont ils se vivent depuis 4 ans comme incarnations exclusives.
Il y avait là me semble-t-il un signe clair indiquant la voie suivie depuis 2017 par un pouvoir devenu liberticide au nom d'une sécurité collective qui neutralise la dimension individuelle d'une citoyenneté réduite à sa seule fonction électorale.
J'en viens au cœur de mon propos, souhaitant au moins ouvrir le débat : dans quelle mesure les citoyens qui refusent l'ordre établi par un pouvoir exécutif méprisant et autoritaire ne devraient pas organiser publiquement leur retrait collectif, massif, de l'espace électoral ?
Il serait question ici d'exercer un droit de retrait de l'espace électoral au motif d'une dégradation des conditions d'exercice d'un pouvoir élu qui revendique le droit d'exercer son autorité en étouffant les oppositions collectives et individuelles, manipulant les consciences et dictant en dernier ressort les conduites.
B.− P. ext. Régime politique dans lequel le pouvoir est entre les mains d'un seul homme ou d'un groupe restreint qui en use de manière discrétionnaire; (parfois) fonction correspondante.