Jean-François COFFIN (avatar)

Jean-François COFFIN

Citoyen

Abonné·e de Mediapart

82 Billets

0 Édition

Billet de blog 11 janvier 2020

Jean-François COFFIN (avatar)

Jean-François COFFIN

Citoyen

Abonné·e de Mediapart

Une convention citoyenne, et après ?

La prise de parole d'E. Macron à l'issue des travaux de la convention citoyenne consacrée au climat illustre bien la logique d'un pouvoir politique dont la seule ambition semble consister à démontrer sa capacité à subvertir la parole citoyenne invitée à s'exprimer depuis un an.

Jean-François COFFIN (avatar)

Jean-François COFFIN

Citoyen

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Cette convention était au mieux une farce au pire l'insulte d'un pouvoir cynique  tout comme l'étaient déjà les "débats citoyens".

Nous sommes probablement à un tournant pas seulement écologique, démocratique.

Je suis sorti atterré de la lecture d'un article d'arrêt sur image décrivant la violence policière d'un pouvoir qui semble avoir pour projet principal  d'attaquer toutes les protections collectives (la manifestation autorisée et encadrée est une forme de protection dans un contexte de lutte institutionnelle).

J'ignore quel sera l'effet réel de la lutte collective engagée contre une réforme dont le rejet procède d'une volonté partagée par un nombre important de citoyens, de ne pas se retrouver dans ce qui s'apparente à un tête à tête mortifère avec leurs existences individuelles.

E. Macron est un personnage irresponsable et bien plus dangereux que N. Sarkozy qui s'était attaqué à certaines protections collectives en faisant le pari que ces choix idéologiques étaient partagés par son électorat et qu'il s'agissait là d'une condition de sa possible réélection.

Il n'est est rien ici puisque E. Macron semble situer sa pensée à un niveau qui dépasse la condition d'une majorité des quelques millions de mortels qui peuplent un espace géographique devenu son propre espace intérieur.

Il est question de soumettre ces mortels à l'ordre qu'il envisage comme celui là seul qui peut diriger la conscience des hommes à commencer par la sienne qu'il considère en étalon de toute mesure de la vie et de l'activité humaine.

Tout cela pour dire qu'en définitive, pour la question écologique comme pour les autres aspects de la réalités qui engagent une décision collective, partagée et l'adhésion réfléchie d'une majorité de sujets-citoyens, sa vision du monde et de l'homme déterminera la décision qu'il sera amené prendre en toute conscience.

Je m'interroge sur l'issue de ces cinq années, interminables et chaotiques, inquiet de la capacité d'une majorité de citoyens à orienter leur choix au moment d'un premier tour des élections présidentielles de 2022 qui s'annonce déterminant pour l'avenir de l'idéal démocratique en France.

Le deuil des protections collectives qui nous est demandé l'est au nom d'un coût présenté comme  incompatible avec le retour attendu à une compétitivité économique dont les coûts environnementaux et humains semblent acceptables dans la mesure où ils n'altèrent pas les conditions d'existence d'une minorité. E. Macron ne demande pas à cette minorité de faire des efforts individuels pour réduire son "empreinte carbone".

La mise en place des moyens technologiques indispensables au contrôle et à la maîtrise des individus tend à les contraindre à placer cette compétitivité au centre de leurs préoccupations, au cœur de leur intimité.

Nous sommes appelés à nous oublier, à consentir à effacer de nos mémoires et de nos consciences la trace de toute subjectivité...

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.