C'est en écoutant les matins de France Culture du 13 janvier que la notion de valeur d'usage est venue occuper ma pensée du jour.
Le porte-parole d'UBER France a dévoilé, semble t-il l'objectif de l'entreprise qui consiste à substituer à la propriété individuelle d'un véhicule et l'usage que nous pouvons en faire après en avoir payé le prix de façon anticipée, le recours à un service de transport à la demande inscrit dans la sphère marchande.
A l'extrême, si tous les propriétaires de véhicule individuel s'en défaisaient pour bénéficier d'un service adapté à un usage strictement utilitaire d'un véhicule conduit ou non par par chauffeur dirigé par une plate-forme, il est fort à parier que le coût du service subirait une véritable inflation au regard de la rareté organisée des moyens de transport individuel.
Il est fort possible que ce qui est actuellement une alternative présentée comme la panacée économique destinée à faire gagner du pouvoir d'achat au consommateur et apporter quelques maigres ressources au chauffeur, se transformerait en rente de marché pour des entreprises en situation d'oligopole.
Ce qui fait le succès de ces solutions sur plate-forme, c'est bien la réduction du pouvoir d'achat ou le maintien des ressources en dessous d'un seuil qui rend incontournable la nécessité du recours à un mode d'hébergement ou de transport que nous d'adopterions en aucune manière si nous avions les moyens de faire autrement.
Lorsque nous serons tous dans l'obligation de recourir à ces services, notre temps sera pleinement occupé à la recherche de solutions pour faire face aux conséquences d'une économie contrôlée par des opérateurs privés et publics assurant la maîtrise de l'offre dans tous les domaines de l'existence. Cette évolution me fait penser à l'idée selon laquelle le libéralisme serait le stade ultime du communisme. Paradoxalement, le "libre" choix à la UBER contient probablement, en germe, les ferments d'une économie de l'offre totalitaire et liberticide.