Jean-François COFFIN (avatar)

Jean-François COFFIN

Citoyen

Abonné·e de Mediapart

82 Billets

0 Édition

Billet de blog 21 mars 2021

Jean-François COFFIN (avatar)

Jean-François COFFIN

Citoyen

Abonné·e de Mediapart

Le jour d'après

Nous y sommes au "jour d'après", une dystopie se dévoile peu à peu, un monde de surveillance généralisée, le début d'une nouvelle démocratie, ce que d'aucun appelle un fascisme démocratique.

Jean-François COFFIN (avatar)

Jean-François COFFIN

Citoyen

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Est-ce si sûr ?

Pour autant qu'il reste possible de débattre, faisant écho à la pensée de C. CASTORIADIS, il nous est possible d'instituer une autre forme de société si nous mobilisons l'imagination en amont de toute pensée capable de former un programme politique, à distance du monde débilitant qui nous est aujourd'hui présenté comme la seule voie possible par des pouvoirs misanthropes et nihilistes.

En attendant, la lecture régulière du blog de J.-D. MICHEL (parmi d'autres lieux de pensée alternatifs) stimule l'immunité intellectuelle contre la propagande totalitaire qui oppresse celles et ceux qui ont décidé de ne pas laisser tomber le  regard, déjà muselés et réduits à l'état de fantôme dans un espace public sans âme.

Combien hésitent à prendre la parole dans l'espace réduit réservé à la vie sociale et qui se résume le plus souvent aux lieux de travail pour les actifs en emploi ?

Aujourd'hui, le débat est rendu inaudible, étouffé par les consignes et autres échos des paroles imbéciles du pouvoir politique relayé par des médias dont le sens critique se résume à l'expression d'un "pas assez" ou d'un "trop peu".

Le recours à l'abstention et à la discrétion permet pour l'instant de sauvegarder un équilibre psychique qui pourrait être bien utile "le jour d'après". L'abstention volontaire ne participe pas d'un quelconque déni de réalité.

J'entends et le lie régulièrement cette critique adressée à celles et ceux qui osent discuter les décisions prises par un pouvoir aux ordres d'une minorité et en passe de devenir l'expression directe d'une majorité en attente de protection contre tous les germes de l'altérité, biologiques tout autant qu'ethno-raciales ou religieuses.

Le dialogue démocratique est encore mais pour combien de temps, un horizon d'attente, autorisant le respect de la diversité et la recherche d'un équilibre entre des points de vue différents.

Le débat tend à se réduire depuis un an, à la rivalité entre un antagonisme induit et instrumentalisé à fin de réduction de toute forme d'opposition à la doxa dominante et un consensus rendu obligatoire par un péril biologique lui même d'une certaine manière induit et instrumentalisé, imminent qui n'autorise aucune voix dissonante ni pensée alternative.

Le fascisme, rappelons le ici est une forme de pouvoir du peuple lui même incarné par un leader fort (perçu comme tout puissant en témoigne les paroles entendues depuis un an : "Macron a dit").

Le demos domestiqué lui cède sa faculté de penser et d'agir, consentant à l'instrumentalisation, forme active de la soumission.

Les observateurs et analystes qui refusent la soumission ne tiennent pas (lorsqu'ils le peuvent dans l'espace public) un discours très optimiste

Ils tendent très logiquement à dresser un tableau bien sombre de notre avenir collectif. Nous devrions consentir à "vivre" sous l'autorité de pouvoirs de plus en plus directifs et autoritaires.

La liberté deviendrait dans ce monde (auquel nous sommes préparés par la "crise" du moment) une exception de plus en plus ténue, privée de la plupart de ses lieux d'exercice, l'espace intime étant déjà lui-même déjà bien aliéné sous les effets de la propagande et de l'action des "nudge unit".

Comme B. STlEGLER, je pense que l'opposition entre "optimisme" (vers un optimum), et pessimisme (vers le pire) n'est pas heuristique. L'avenir y est binaire et marqué par la polarisation des destins individuels et collectifs.

Je préfère parler de champ des possibles, ces possibles dépendant étroitement de nos volontés et de nos désirs d'existence, parfois voir souvent opposé à ce nihilisme évoqué plus haut et qui nous entraîne sur la voie d'une fatalité dont la déclinaison économique et désormais politique est le fameux TINA néolibéral.

Ce modeste blog et ses quelques billets témoignent cependant de la possibilité de déploiement d'une parole alternative, performative tout autant qu'invitation au dialogue et à la construction de nouvelles utopies.

Ces utopies à construire sont des champs des possibles capable de fermer la porte à un avenir tenant lieu de cauchemar éveillé dans un monde dystopique.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.