Le thanatophore est un être porteur d'une destructivité projetée sur le groupe ou l'institution, mouvement à travers lequel il vient à se défaire des effets d'un narcissisme négatif (A. GREEN).
Cette approche peut être transposée à quelques unes des figures qui se trouvent aujourd'hui, une fois au pouvoir, occupée à mettre le corps social à l'épreuve de leur destructivité.
Qu'il s'agisse de notre président de la république, de celui des États-Unis, de ceux tout aussi élus, de la fédération de Russie et de la Turquie, chacun d'entre eux donnent l'impression de ne pas être en capacité de se projeter dans un après : après la fin de leur ou de leurs mandats.
Ils semblent s'être décidés, les uns et les autres à mettre à l'épreuve de leur destructivité les collectivités qui leur ont à travers des majorités électorales, accordés le droit d'exercer en leur nom un pouvoir.
Cette écueil expose les peuples concernés à des risques majeurs : l'autoritarisme en France une fois résolue la question démocratique avec la fusion du souverain et de la nation dans un grand corps bureaucratique capable de décider de tout, la guerre russe puisse t-elle être produite par une occurrence mortifère d'une erreur technologique capable de produire le pire comme l'évoque Jean-Pierre Dupuy dans un article de la nouvelle revue AOC.
Pour ce qui concerne les États-Unis, le système politique en place organise déjà la suite d'un président en tout point parvenu tandis que pour la Turquie, le peuple turc ne semble pas encore être en capacité de donner corps à un pouvoir débarrassé des signes d'une puissance aujourd'hui révolue.
S'il on s'en tient à notre président, il ne semble pas encore lui-même pouvoir imaginer quitter sa fonction sans avoir mené à son terme la "révolution" néo-libérale évoquée avec talent par Barbara STIEGLER dans son dernier essai.
Il semble prêt à tout pour y parvenir, du 49-3 au référendum plébiscitaire.