En période de guerre (pas très drôle au demeurant), quoi de moins surprenant que le titre des documents adressés par le ministère de la santé via ses ARS aux professionnels de santé et établissements de soin ait pour acronyme "MARS" ?
Si la période n'était pas terriblement inquiétante (du point de vue des libertés plus que de l'épidémie), il aurait été possible de tourner ce titre en dérision. Mais il faut bien reconnaître qu'à hystériser l'information et dramatiser la communication adressée au public, le temps présent semble avoir en germe bien des drames individuels et collectifs, économiques, psychologiques, psychiques dont nos apprentis sorciers au pouvoir ne semblent pas vouloir être comptables.
Ce rebond saisonnier de l'épidémie du printemps vient à point nommé pour d'une certaine façon, effacer et faire oublier les affres des mois de mars et avril, les mensonges, errements et autres fautes morales et politiques qui ont conduit à ne pas protéger les plus fragiles et à surexposer les "confinés" à un risque devenu domestique et par là même dégagé de toute responsabilité publique.
D'une vague à l'autre : d'un côté La mortalité déniée puis amplifiée des EHPAD, la disposition des ARS à traduire par "mort du COVID 19" le moindre décès dans ces lieux de soin delenus à force d'économies, des espaces de relégation humaine ; de l'autre, l'insistance culpabilisante et lourdement médiatisée sur le caractère impérieux d'un port du masque (presque) en toute circonstance, au motif de la responsabilité morale incombant à chacun de protéger les plus fragiles... Insupportable et pervers.
Lorsque je croise, apeuré (pas moi), une de ces personnes, pour ainsi dire seule dans la rue ou en campagne, porteuse d'un masque, cela me met dans un état de colère passé le temps de la sidération (au début de cet épisode).
Je suis inquiet.
J'apprends que l'IHU de Marseille ne sera plus livré en hydroxychloroquine par décision du ministère de la santé et que dans le même temps le Remsevir est proposé gratuitement aux hôpitaux alors que son absence d'effet sur la dynamique virale et sa toxicité ont été démontrés par plusieurs recherches.
Que l'on ne vienne plus parler de "fake news" et de théorie du complot dès qu'une information issue de sources sérieuses vient interroger les décisions prises par nos décideurs politiques.
Je suis à deux doigts de considérer ceux qui prétendent incarner le pouvoir du peuple, comme des usurpateurs et des monstres.
Faut t-il rappeler que la paranoïa lorsqu'elle est conditionnée et orchestrée par un pouvoir politique peut contribuer à le transformer en fossoyeur de la démocratie et de l'exercice de la citoyenneté ?
La première supposant pour être vivante la vitalité du second, est d'ores et déjà profondément altérée et limitée au motif d'une sécurité collective dont j'ai la faiblesse de penser ("théorie du complot !") qu'invoquée, elle tombe à point nommé pour faire taire toute forme d'opposition.
L'espace du militantisme et de l'élaboration politique se trouve dès lors réduit à une sphère numérique sous surveillance.
Quelle sera la prochaine étape de ce chemin de croix collectif que constitue ce quinquennat pour une partie d'entre nous ?