Jean-François PIN (avatar)

Jean-François PIN

altermondialiste insoumis

Abonné·e de Mediapart

50 Billets

0 Édition

Billet de blog 3 février 2024

Jean-François PIN (avatar)

Jean-François PIN

altermondialiste insoumis

Abonné·e de Mediapart

Crise de Taïwan : retour du "péril jaune" ? (partie 1)

Apparue en 1895, l'expression "péril jaune" synthétise les discours annonçant que les peuples asiatiques domineraient les Blancs en vue de gouverner le monde ... Ce stéréotype a persisté lors des guerres de libération de l’Indochine, après la victoire du Parti communiste chinois en 1949, puis la menace « maoïste », avec une abondante filmographie (dont : Les Chinois à Paris - Jean Yanne - 1974).

Jean-François PIN (avatar)

Jean-François PIN

altermondialiste insoumis

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Apparue en 1895, l'expression "péril jaune" synthétisait les discours annonçant que les peuples asiatiques domineraient les Blancs et qu’ils complotaient pour gouverner le monde ...
Ce stéréotype n’a pas disparu, notamment lors des guerres de libération de l’Indochine, puis la victoire du Parti communiste chinois en 1949, suivie de la menace du « maoïsme », présente dans une abondante filmographie (par exemple : « Les Chinois à Paris », de Jean Yanne, en 1974).

S’il a ressurgi brusquement au moment de la crise du COVID en 2020, le racisme anti-asiatique est présent depuis longtemps an les sociétés occidentales.
Le film intitulé « Je ne suis pas chinetoque : histoire du racisme anti-asiatique », diffusé dimanche 4 février2024 sur la chaîne France 5, le montre clairement.

Il arrive que ce racisme, comme d’autres, soit utilisé à des fins politiques.

Ainsi, depuis que le président Barack Obama a décidé en 2011 du nouveau « pivot » de la stratégie états-unienne en Indo-Pacifique, en vue de contenir, selon lui, la menace de « l’expansionnisme de Pékin », on assiste, en Occident, à une sorte de psychose antichinoise.

Pour s’en convaincre, il suffit de lire les titres aux accents martiaux des articles parus au cours de la période récente dans le quotidien « Le Monde » à propos des énergies renouvelables :

  • « Les producteurs de puces électroniques de Taïwan au cœur d’une guerre technologique entre les États-Unis et la Chine » (Le Monde – 25 octobre 2022)
  • « Entre les États-Unis et la Chine, la guerre des semi-conducteurs fait rage »
    (Le Monde – 6 janvier 2023)
  • « La Chine veut contrôler les exportations de deux terres rares essentielles aux semi-conducteurs » (Le Monde – 7 juilllet2023)
  • « Énergies renouvelables : la dépendance du reste du monde à la Chine est totale »
    (Le Monde – 11 janvier 2024)
  • « L’accélération des investissements industriels en Chine est un risque majeur pour l’équilibre macroéconomique mondial » (Le Monde – 22 janvier 2024)
  • « La Chine est hégémonique à tous les niveaux de l’énergie solaire, comme des batteries »
    (Le Monde – 26 janvier 2024)

Même le mensuel « Alternatives économiques » d’habitude plutôt mesuré, n’a pas hésité à consacrer son numéro de janvier 2024 au sujet, en le titrant : « La Chine va-t-elle dominer le monde ? »

Réelle ou exagérée, cette crainte des milieux économiques occidentaux vis-à-vis de l’essor continu de l’industrie chinoise dans les technologies de pointe s’inscrit dans une vision presque paranoïaque des intentions de Pékin.

Si le 15ème sommet des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) a abouti, le 24 aour 2023, à intégrer 6 pays supplémentaires (Argentine, Égypte, Éthiopie, Arabie saoudite, Émirats arabes unis et Iran) et qu’il a décidé de mettre à l’étude un système monétaire commun pour constituer une alternative au dollar, c’est bien sûr à l’instigation de la Chine, et à son entier bénéfice.

Même Mediapart le dit (« Les Brics s’attaquent à la dictature du dollar » – Mediapart 25 aout 2023)

Si certains pays africains décident de rompre les liens anciens avec la France et prennent leur autonomie vis-à-vis du « camp occidental », c’est bien sur le résultat des menées de Poutine, mais aussi, et surtout, des « offensives diplomatiques » successives, la plupart du temps sournoises, de la Chine.

La plupart des « spécialistes » en viennent au point de disserter sur l’émergence de la « Chinafrique », en référence à la notion de « Françafrique ».

Toujours dans le quotidien « Le Monde », on trouve ainsi de très nombreux articles présentant les relations entre la Chine et les pays d’Afrique comme problématiques pour « le Nord ».

La lecture de quelques titres en illustre l’état d’esprit :

 - « Chinafrique : les nouvelles routes de la soie sont aussi militaires » (8 mai 2019)

- « Par la diplomatie des stades, la Chine étend son influence en Afrique » (26 avril 2021)

- « En Afrique, la Chine contre-attaque sur l’héritage du colonialisme » (30 novembre 2021)

- « L’Afrique entre dans une stratégie chinoise d’encerclement du Nord par le Sud » (11 janvier 2022)

- « Sommet États-Unis - Afrique : Washington dénonce le rôle déstabilisateur de la Chine et de la Russie » (14 décembre 2022)

- « La Chine veut une meilleure représentation de l’Afrique dans les organes internationaux »(12 janvier 2023)

- « En Tunisie, la volonté d’un rapprochement avec la Chine » (17 janvier 2024

- « Le chef de la diplomatie chinoise achève une tournée africaine en Côte d’Ivoire » (18 janvier 2024)

Les allusions à la volonté d’expansionnisme chinois sont souvent illustrées par un vocabulaire à connotation belliqueuse. 

Mais c’est à propos de la situation de l’île de Taïwan que la phobie antichinoise se manifeste le plus.

(à suivre)
Jean-François PIN

1er février 2024

Illustration 1
péril jaune

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

L’auteur n’a pas autorisé les commentaires sur ce billet