Jean-François PIN
fonctions politiques récentes :
porte-parole du collectif « Plaine de France insoumise »
conseiller municipal France Insoumise d’Ecouen (Val d’Oise)
animateur du groupe local « Ecouen insoumise »
membre du bureau national de l’association des insoumis communistes
le 15 mars 2024
lettre ouverte à Manuel BOMPARD, député des Bouches du Rhône
coordinateur national de la France Insoumise
Monsieur le Député,
Je m’adresse à vous comme quelqu’un qui apprécie le responsable politique que vous êtes.
Cela fait un certain temps en effet que je prends connaissance avec intérêt de vos interventions sur les chaines de télévision et de radio : en dépit de quelques imperfections dans votre communication « non verbale », je les trouve de plus en plus pertinentes et de plus en plus convaincantes.
De fait, vous apparaissez comme un des porte-parole de la France Insoumise les plus efficaces.
Ces derniers mois, je me suis permis de vous solliciter par écrit à plusieurs reprises au sujet des grandes difficultés que j’ai rencontrées pour poursuivre mon engagement au sein de la France insoumise dans le Val d’Oise comme je l’ai fait depuis 2016.
N’ayant pas jusqu’ici obtenu de réponse, j’ai décidé de vous adresser cette ultime correspondance, sou la forme d’une lettre ouverte cette fois.
Je suis notamment connu pour les responsabilités politiques, syndicales et associatives que j’exerce depuis plus de 40 ans au niveau national et dans le Val d’Oise, spécialement, dans la période la plus récente, au sein des groupes d action de la France insoumise du secteur Sarcelles-Domont.
Mais, le 10 juillet 2023, j’ai appris avec stupéfaction que je venais d’être victime d’une décision d’exclusion par le CRP (Comité des respect des principes) de la France Insoumise.
J’en ai été d’autant plus stupéfait (je n’en ai été informé que par courriel), que j’ignorais qu’une procédure avait été instruite contre moi par le CRP après un signalement m’impliquant.
À ce jour, je ne connais toujours pas les griefs qui me sont reprochés et qui ont été retenus contre moi, pas plus que l’identité de mes accusateurs. Sans avoir été non plus dans la possibilité de présenter une quelconque « défense » pour réfuter ces accusations.
Le texte de la décision du CRP est en effet très sibyllin :
Le comité de respect de s principes a été saisi suite à une situation conflictuelle dans la Val d’Oise.
Après avoir examiné les éléments et auditionné les différentes parties, le Comité de respect des principes a pris la décision d’exclure Jean-François Pin, les comportements et propos de ce dernier ne respectant pas, d’après les éléments et témoignages qui nous ont été fournis, le quatrième principe de la France Insoumise selon lequel « La France insoumise est un mouvement bienveillant et inclusif. Les compétitions internes, les conflits de personnes et les affrontements de courants n’y ont pas leur place, tout comme les propos ou les comportements violents, sexistes, racistes, antisémites ou LGBTphobes. »
Cette situation a contribué à nuire au bon fonctionnement de La France Insoumise dans le Val d’Oise.
Il est exact que j’avais émis des critiques, en interne, sur le fonctionnement de la France insoumise dans le Val d’Oise, et notamment sur l’emprise que le député de la 8ème circonscription prétendait avoir le droit d’exercer sur l’activité des groupes locaux des villes de sa circonscription, notamment le principal groupe actif à Sarcelles, mais aussi sur ceux des communes de la circonscription voisine.
J’avais ainsi, dès le mois de mars 2023, saisi les instances nationales de ces difficultés pour leur demander de mettre en place une médiation susceptible de traiter ces différends.
Bien entendu, j’avais bien conscience que cette démarche n’avait que très peu de chances d’aboutir et que, par voie de conséquence, je ne pourrais plus agir vraiment librement au sein de ce mouvement, comme j’ai pu le faire constamment jusqu’ici, depuis que je l’ai rejoint en 2016.
Mais je n’imaginais pas que l’issue de cette affaire serait mon exclusion de la France insoumise.
Alors que je l’avais sollicité pour organiser une médiation, le Comité de respect des principes a instruit un procès contre moi, et m’a jugé coupable d’accusations dont la teneur m’est encore inconnue aujourd’hui, portées à mon encontre par des personnes dont j’ignore encore l’identité, sans m’en informer, et encore moins sans me donne la possibilité de m’en « défendre ».
Tout ceci ressemble fort à ce qu’on nommait, dans l’Ancien Régime, une lettre de cachet.
J’ai sollicité depuis divers « responsables » du mouvement en vue de connaître précisément les griefs qui m’étaient reprochés, mais je n’ai obtenu aucune réponse, à ce jour.
Devant cette situation, j’ai ensuite interrogé plusieurs personnes de Sarcelles et des communes voisines pour tenter de comprendre en quoi mon comportement, mes paroles et/ou mes actes auraient pu avoir un caractère de gravité tel pour justifier une sanction aussi lourde et aussi subite.
Les seuls éléments qui ressortent de mes échanges avec ces personnes sont les suivants :
- J’aurais « tancé » de manière excessive le député de la 8ème circonscription après qu’il a voulu interdire au principal GA de Sarcelles d’engager des actions locales sans son accord, avant de demander au CRP d’intervenir pour organiser une médiation (ce qi n’a pas été fait)
- Je serais intervenu de manière trop fréquente sur la messagerie interne de la boucle départementale pour demander que le fonctionnement de ce collectif respecte les décisions de l’assemblée représentative du 10 décembre 2022, notamment en matière de communication interne, indisposant ainsi plusieurs de ses membres par mon insistance
- Je serais accusé, dans certains « milieux » locaux, d’être une personne qui exprimerait des opinions à caractère raciste
Compte tenu de la grande tolérance des instances de la FI vis-à-vis des entorses aux principes du mouvement dont sont coutumiers plusieurs de ses « dirigeants » nationaux, il me semble que les deux premiers motifs cités ne peuvent pas vraiment justifier la sanction suprême qu’est l’exclusion.
C’est donc le seul troisième motif qui pourrait avoir une niveau de gravité suffisant pour cela, sous réserve évidemment cette accusation soit prouvée objectivement.
Aussi j’ai tenté d’en comprendre l’origine, puisqu’on ne peut guère se défendre d’une calomnie de ce genre quand elle est répandue de manière aussi sournoise, à l’insu de sa victime.
Mes investigations me conduisent à la conclusion que l’origine de ces calomnies se situerait pami l’entourage direct du député de la 8ème circonscription du Val d’Oise, Carlos Martens Bilongo.
Cette conclusion n’a pas laissé de me surprendre, alors que j’ai figuré parmi les soutiens les plus actifs de la candidature de ce député, depuis le mois d’octobre 2021 jusqu’au scrutin de juin 2022.
Mais il est vrai, semble-t-il, qu’un bienfait ne reste jamais longtemps impuni !
Pour en avoir cependant le cœur net, je lui ai demandé le 6 février dernier, par lettre recommandée avec accusé de réception, de me confirmer qu’il n’aurait aucune responsabilité dans ces rumeurs.
A ce jour, plus d’un mois après, je n’ai reçu aucune réponse de sa part.
Son silence donne toute l’apparence d’un aveu, et il ne me laisse guère le choix, même si je ne peux avoir la certitude absolue qu’il soit lui-même impliqué dans cette cabale infamante.
Je n’ai nullement l’intention de porter un quelconque préjudice à la France insoumise et à un de ses élus, mais je ne peux laisser être diffusée sans réagir cette calomnie.
Aussi, pour être innocenté de cette accusation déshonorante, je vais saisir le procureur de la République de Pontoise d’une plainte en diffamation visant les personnes qui en ont été les acteurs ; le député Carlos Martens Bilongo y sera peut-être impliqué, au moins comme témoin.
C’est mon éthique personnelle et politique qui me conduit à vous en informer directement.
Je l’aurais fait également en direction de votre collègue s’il avait jugé utile de me répondre.
Je vous prie de croire, Monsieur le Député, à mes plus sincères salutations républicaines.
Jean-François PIN