Ainsi, dès le lendemain, la ministre Aurore Bergé chargée de la lutte contre les discriminations, déjà bien connue pour ses nombreux mensonges, leur emboîtait le pas sur les réseaux sociaux, comme à son habitude sans aucune précaution ni retenue.

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Or, il s’est rapidement avéré que cette « information » était totalement fausse, sur au moins 3 aspects.
Tout d’abord la boulangerie en question n’a absolument aucun lien, ni avec Israël ni avec la communauté juive, pourtant importante à Strasbourg.
C'est une boutique qui fait partie de la chaîne de « boulangerie-pâtisserie-traiteur » allemande DREHER, dont la maison mère est située à Kehl, ville voisine de Strasbourg sur l’autre rive du Rhin.
Ce groupe familial fondé en 1987, qui s’est essentiellement développé dans le Pays de Bade en Allemagne et gère trois commerces dans la capitale alsacienne, promeut une pratique professionnelle dans la tradition artisanale locale.
Un simple regard sur la carte de ses spécialités montre que celles-ci n’ont aucun rapport avec la tradition juive, bien au contraire

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Ensuite, la boulangerie n’a pas été « attaquée » : il n’y a eu aucune intrusion, aucune agression contre l’un ou l’autre des clients ou des personnels de la boutique.
Il ne s’est agi que d’une simple altercation entre quelques manifestants et un ou deux passants, suivie d’un attroupement et d’une légère bousculade.
Le service d’ordre de la manifestation est rapidement intervenu pour apaiser les esprits et une patrouille de policiers en vélo, qui était sur place, est parvenue à maîtriser l’incident sans aucune violence.
En témoignent notamment Madame Nadia Zourgui, adjointe à la maire de Strasbourg en charge de la sécurité, qui tient elle-même ses informations de la part de la Police nationale, et Madame Leïla Sihabi, qui organisait la manifestation pour le collectif Strasbourg – Palestine, et qui a vu la scène à partir de la plateforme du camion sur laquelle elle se trouvait.
Ces deux témoignages sont confirmés par une video captée sur place et diffusée par le média citoyen « IA1 infos » :
https://youtube.com/shorts/tvSbLnWj3vc?si=rloJuiyeeTdNJp0w
Mais surtout, c'est l’origine de l'incident qu'il est utile de connaître pour confirmer ou non l'accusation d'antisémitisme.
Tous les témoignages le confirment, c’est l’intervention intempestive d’un client attablé à la terrasse de la boulangerie qui a provoqué les réactions de colère de certains manifestants.
Cet individu, dont il s’est avéré ensuite qu’il serait de nationalité israélienne, s’est mis à se livrer à des insultes verbales et gestuelles en réaction aux slogans proclamés dans la manifestation, et notamment « Israël nara nara , c’est-à-dire « Israël dehors », slogan habituellement scandés depuis plusieurs années lors de ce type de défilé.

Rien d’antisémite là-dedans, sauf pour celles et ceux qui considèrent qu’Israël aurait le droit d’annexer la Cisjordanie et Gaza
Mais il est vrai qu’il est devenu de bon ton, à droite, à l’extrême droite et même dans certains cercles de « gôche » d’assimiler toute critique de la politique du gouvernement fasciste israélien à de l’antisémitisme.
Ces insultes ont suscité la colère de plusieurs manifestants qui se sont précipités vers celui qui en était l’auteur.
Protégé presque immédiatement par la police, ce provocateur s’est réfugié à l’intérieur de la boulangerie : il en est ressorti peu après encadré par deux policiers, sans aucun dommage.

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En résumé, contrairement aux déclarations de l’extrême droite, de la ministre Aurore Bergé et de bien d’autres « responsables », l’analyse objective des faits conduit aux conclusions suivantes :
1° la boulangerie devant laquelle a eu lieu l’incident n’est absolument pas « juive »
2° elle n’a été, ni attaquée, ni assiégée et personne n’a été violenté
3° l’incident (mineur) résulte de la provocation d’un individu pro-sioniste à laquelle quelques manifestants ont réagi avant que les organisateurs du défilé les fassent rapidement taire et quitter les lieux
Rien d’antisémite donc dans cette « affaire, n’en déplaise à celles et à ceux qui cherchent tous les prétextes possibles pour diaboliser et criminaliser les défenseurs du droit international, du respect humain et de la paix.
Devant de telles conclusions, largement diffusées par les réseaux sociaux et les médias nationaux (Le Parisien, Libération, France 3 Régions, Le HuffPost, les Dernières nouvelles d’Alsace, …), on aurait pu penser (espérer ?) quelques démentis, rétractations ou excuses, de la part de celles et de ceux qui avaient bruyamment relayé cette fake news.
Mais non, au contraire.
Certains comme Pernelle Richardot (élue PS opposante à la maire EELV de Strasbourg) ou Aurore Bergé, se sont contenté de préciser que la boulangerie n’avait pas été attaquée, cette dernière allant jusqu’à menacer de porter plainte pour harcèlement contre les internautes qui critiquaient son post initial !
Elle est coutumière du fait : elle a attaqué en diffamation le journaliste qui a prouvé qu’elle avait menti sur ses relations avec le lobby des crèches privées.

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La doctrine officielle du gouvernement français serait-elle dorénavant d’interdire de critiquer les mensonges quand ils émanent de ministres ?
Quoi qu’il en soit, le compte X d’extrême droite Wolf à l’origine de l’affaire n’a toujours pas supprimé sa publication initiale, et celle-ci continue à être partagée très largement (plus de 2000 partages), sans compter, par exemple, ceux de l’activiste Jean Messiah (Reconquête) et de l’eurodéputée RN Virginie Joron, ainsi que les échanges dans les groupes Facebook d’extrême droite, notamment les fans de Cyril Hanouna.
Comme ce sont les réseaux néofascistes qui continuent à instrumentaliser cet incident mineur pour accuser les organisations de soutien à a cause palestinienne, on comprend aisément, compte tenu de leurs origines idéologiques, que ce n’est pas la lutte contre l’antisémitisme qui les anime principalement, mais plutôt l’islamophobie, le racisme anti-arabe et … le combat contre la gauche antifasciste.
Ils utilisent délibérément à cette fin la doxa, établie par les sionistes et leurs affidés, qui consiste à classer le monde entier selon son rapport à la politique de l’État d’Israël : tous ceux qui ne la soutiennent pas de manière inconditionnelle sont forcément antisémites, et, à ce titre, doivent être mis au ban de la société.
Nombreux sommes-nous pourtant à nous méfier tant des antisémites que des philosémites systématiques, parce que leur obsession respective des juifs nous semble suspecte et nous inquiète.
Nous considérons nos concitoyens « juifs » de la même manière que tous nos autres concitoyens, sans a priori, qu’il soit positif ou négatif, et non en fonction de ce qu’ils sont, mais de ce qu’ils font, ou pas.
Ce faisant, nous sommes conscients que nous serons encore calomniés, comme le sont tous ceux qui agissent pour la justice, la paix et le droit international, et nous savons que, comme l’énonce le philosophe Francis Bacon, nous n’en sortirons pas indemnes.

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Dans son tableau intitulé « La calomnie d’Apelle » le célèbre peintre de a Renaissance Botticelli nous décrit sous forme allégorique les différentes composantes de la calomnie et ses effets.

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A droite se trouve le roi, assis sur son trône, rendu aveugle par les ragots que lui soufflent à l’oreille ses deux conseillers Soupçon et Ignorance.
Il a devant lui toutes ses courtisanes.
Il étend la main en avant à la rencontre de la Haine, en capuchon et manteau noirs, pourvue d’un bras anormalement long.
Derrière la Haine, se tient une belle et élégante jeune femme, la Calomnie, qui porte une torche dans sa main gauche sensée éclairer le roi. Elle est assistée de deux suivantes, Fourberie et Fraude, qui lui tressent les cheveux.
De la main droite, elle tire par les cheveux l’Innocence, un adolescent allongé à terre et complètement dénudé
Plus à gauche, une vieille femme en noir figure le Repentir.
Enfin, toute seule, compétemment à gauche, une jeune femme nue, le bras droit levé au ciel, dans la posture de la Vénus sortant des eaux du même Botticelli, se trouve la Vérité.
Éloignée du pouvoir, malgré sa beauté, elle n'est guère courtisée !