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Billet de blog 22 août 2024

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À Deauville, pendant les JO, la guerre des pâtisseries (n’) a (pas) eu lieu.

La guerre des pâtisseries est le nom donné à l’expédition militaire française contre la jeune république mexicaine en 1838, prélude à l’invasion du Mexique par les troupes de Napoléon III en 1861. Il s’agissait en fait de représailles après la destruction de la pâtisserie du Français Remontel à Mexico lors des manifestations xénophobes contre la présence des européens.

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Illustration 1

Les propriétaires d’une enseigne familiale de pâtisserie installée en Normandie ont connu récemment une mésaventure analogue à celle de Remontel.

Cette pâtisserie propose, dans ses magasins de Caen et de Deauville, des cookies salés et sucrés fabriqués chaque jour à partir de produits frais locaux (beurre et œufs).

Pour leur malheur, ils ont pris l’initiative, a priori parfaitement innocente, de faire apparaître les couleurs des pays participant aux Jeux Olympiques sur leur gâteaux, en y apposant des petits cure-dents ornés des drapeaux nationaux correspondants.

Il s’agissait seulement, dans leur esprit, de célébrer l’événement sportif.

Comme Israël et la Palestine figuraient parmi les nations invitées par le Comité International Olympique, les propriétaires du magasin a donc décoré aléatoirement les cookies aux couleurs de ces deux délégations, comme des autres.

Illustration 2

Mais ils avaient sous-estimé le niveau de violence et de fanatisme qu’ils allaient déclencher.

La publication d’une photo de ces cookies ornés de drapeaux sur les réseaux sociaux a suscité le déversement d’un torrent de haine et de harcèlement, et l’organsaitoin d’une campagne méthodique contre le magasin : un flot de commenraires dénigrants, des mauvaises notes sur internet, des avis négatifs sur Google, des messages recommandant d’éviter la boutique …

Avec évidemment toutes les  conséquences négatives pour un tel commerce.

On dirait une blague, mais c'est malheureusement réel.

Tout cela à cause d’un simple petit cure-dent dans un cookie –

Les gérants, surpris par ce flot de haine, ont rapidement retiré leurs petits drapeaux. Mais le magasin a subi une chute de fréquentation : en une dizaine de jours, il a perdu 30% de son chiffre d’affaires par rapport à l’été dernier. Et la famille de commerçants est victime de harcèlement.

Le préjudice n’est pas seulement financier mais aussi moral : insultes, regards accusateurs, appels au boycott, …

Bizarrement, aucune campagne médiatique n’a attiré l’attention de l’opinion publique sur les attaques invraisemblables dont ont été victimes ces commerçants.

Nous n’avons entendu ni Bernard-Henry Lévy, ni Caroline Fourest, ni Raphaël Enthoven, ni Yaël Braun-Pivet, s’insurger contre ces attaques intolérables contre de paisibles commerçants, et condamner les appels au boycott qu’ils fustigent pourtant comme étant antisémites quand ils sont dirigés contre les entreprises israéliennes.

Pas plus de réaction du ministre de l’intérieur Darmanin, pourtant si prompt à dégainer ses menaces de sanctions judiciaires ou de dissolution de groupements militants.

Illustration 3

Mais il est vrai que ces attaques intolérables n’émanaient pas de sympathisants de la cause palestinienne protestant contre la présence du drapeau israélien dans la vitrine de la boutique normande.

Mais qu’elles étaient le fait de personnes, la plupart du temps courageusement anonymes, se présentant comme soutiens à la politique de colonisation du gouvernement Netanyahou et aux crimes de guerre et au génocide qu’il organise depuis plusieurs mois à Gaza.
Pour ces activistes pro sionistes, l’existence même d’une drapeau et d’un État palestiniens est absolument insupportable : quiconque accepte leur présence est un ennemi à éliminer.

Dès lors on comprend mieux le silence qui a entouré cette affaire inquiétante qui s'inscrit dans la campagne généralisée de censure, de répression et de diabolisation de toute parole défendant la Palestine et dénonçant le génocide que connaît la France.

Médias relayant exclusivement la propagande israélienne, accusations d’«apologie de terrorisme» suite à des paroles de soutien à Gaza, interdiction de manifestations de solidarité, chasse aux sorcières dans la politique, le sport et la culture, menaces de viol ou de meurtre à l’encontre de journalistes ou d’élu.es émanant e groupuscules prosionistes agissant en toute impunité …

Est-il superflu de dire que si ces malheureux commerçants ont été harcelés pour un minuscule morceau de papier noir, vert, rouge et blanc sur des gâteaux, ils n’ont reçu aucune menace, de quiconque, à propos du morceau de papier bleu et blanc qui était également présent dans leur vitrine ?

Quoi que prétendent les prosionistes, la solidarité avec le peuple palestinien n’a rien à voir avec l’antisémitisme.

Illustration 4

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