Jean-François PIN (avatar)

Jean-François PIN

altermondialiste insoumis

Abonné·e de Mediapart

48 Billets

0 Édition

Billet de blog 28 juin 2025

Jean-François PIN (avatar)

Jean-François PIN

altermondialiste insoumis

Abonné·e de Mediapart

Et si Guillaume Meurice avait eu raison ?

On se souvient que l’humoriste Guillaume Meurice, accusé à tort d’antisémitisme après une chronique dans laquelle il avait assimilé Benjamin Netanyahou à une sorte de nazi, avait quitté la radio France Inter. Plus d’un an après, au-delà de l’humour et au regard de la situation à Gaza, on peut se demander s’il n’avait pas compris avant bien d’autres la nature réelle du gouvernement israélien.

Jean-François PIN (avatar)

Jean-François PIN

altermondialiste insoumis

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1

Ainsi le vote d’une nouvelle constitution, proposée par Netanyahou, définissant l’état d’Israël comme étant de nature purement et exclusivement juive relève relève d'une forme clairement d’une forme de suprématisme qu’on ne peut s’empêcher de comparer au suprémacisme aryen qui caractérisant le 3ème Reich.

Une des conséquences de cette décision, c’est qu’en Israël, comme sous la domination hitlérienne en Europe, l’état de droit, dont un des principes essentiels est l’indépendance de la justice par rapport au pouvoir politique, est totalement nié.
On sait combien le système institutionnel et judiciaire allemand était totalement soumis à l’appareil politico-militaire hitlérien.
Et, d’ors et déjà, on a observé d’importantes manifestations de la société israélienne, tout particulièrement pour protester contre le projet de mettre en pièce l’indépendance de la Cour suprême et du procureur général de l’État.
Mais Netanyahou et son gouvernement d’extrême droite sont décidés à passer outre.

Illustration 2

Pendant les années 30, le parti nazi avait constitué des milices armées, les SA, dont l’action brutale était destinée à terroriser les familles juives pour les pousser à abandonner leur commerce, leur domicile et même à s’expatrier si elles le pouvaient.
L’analogie est évidente avec les pratiques terroristes qui, en 1948, ont forcé de très nombreuses familles palestiniennes à quitter leurs villages et à celles des colons israéliens, appuyés par l’armée, pour s’accaparer progressivement par la terreur et par les assassinats les terres les plus fertiles de la Cisjordanie en vue d’en préparer l’annexion.

Illustration 3

On peut évidemment évoquer les bombardements de civils, le blocage de l’aide humanitaire et l’utilisation de l’arme de la famine contre le peuple palestinien de Gaza qui, sans atteindre l’horreur de la Shoah, sont, de fait et en droit, selon la cour internationale de justice, considérés comme étant de nature génocidaire.
Que dire notamment de l’organisation par Israël de pseudo distributions d’aide alimentaire qui se transforment en autant de pièges mortels pour la foule qui se presse pour y participer et qui n’y rencontre que fusillades ?
Si ce n’est qu’elle peut malheureusement nous rappeler la duplicité systémique des nazis qui embarquaient leurs victimes vers les camps de la mort tout en leur faisant croire qu’il s’agissait seulement de les transférer dans un lieu plus sûr.

Illustration 4

Dans les territoires conquis, le 3ème Reich s’appuyait sur des pouvoirs officiels collaborateurs locaux, à l’instar du gouvernement de Pétain en France, mais il utilisait aussi des milices armées, composées principalement de gangsters, qui traquaient les résistants, comme Pierre Bonny et Henry Lafont, auxiliaires de la Gestapo à Paris, rue Lauriston, dans la « Carlingue »..
Or nous venons d’apprendre qu’Israël utilise aussi  à Gaza des bandes armées mafieuses pour combattre le Hamas et tenter de contrôler la population par l’intimidation, la plus connue étant celle de Yasser Abou Shebab, criminel et trafiquant de drogue, dont le gang opère sous les yeux et avec la protection de l’armée israélienne.

Illustration 5

Au plan international, on peut parfaitement constater que les pratiques de Netanyahou sont celles des états voyous : faire semblant de négocier avec son ennemi potentiel tout en préparant à l’avance une agression qu’on a de tout manière déjà décidée.
Il l’a fait il y a quelques mois en rompant unilatéralement et sans motifs réels le cessez le feu négocié avec le Hamas.
Et il vient de le faire à nouveau, après avoir bombardé le Liban et la Syrie, en attaquant par surprise l’Iran, tout en se masquant derrière un hypothétique projet de négociation proposée par Trump à l’Iran (lequel Trump a également bombardé l’Iran en se glorifiant de sa grande intelligence d’avoir pu ainsi surprendre son adversaire !).
Ces pratiques ont un nom dans le droit international : la perfidie.
Et l’acte de perfidie est considéré comme l’un des cinq crimes de guerre, tout comme le fait d’engager une guerre sans la déclarer.

C’est aussi ce qu’a pratiqué Hitler, par exemple en promettant à la France et à la Grande Bretagne, à Munich de ne pas attaquer la Tchécoslovaquie, alors qu’il avait déjà décidé son invasion
Tout comme son invasion brutale de la Pologne en 1939 et surtout la rupture unilatérale du pacte germano-soviétique en attaquant par surprise l’URSS en juin 1941.

Illustration 6

On pourrait citer d’autres exemples de comparaison : l’assassinat ciblé de dirigeants et d’opposants, le chantage et les menaces, le financement à grande échelle à l’étranger de réseaux d’activistes, d’agents d’influence et d’espions, et bien sûr l’utilisation de la force plutôt que la diplomatie.

Mais, au fond, ce qui a le plus de ressemblance dans ces deux périodes, c’est déshumanisation dont sont victimes les populations qui sont considérées comme ennemies, alors qu’elles sont innocentes : les palestiniens de Gaza et de Cisjordanie bien sûr, mais plus largement les arabes, et maintenant les iraniens, comme l’ont été en leur temps les juifs, les tziganes et toutes les populations slaves, considérés par les aryens comme des « sous-hommes ».

N'a-t-on pas été marqué, récemment, par la rhétorique de cette bourgeoise franco-israélienne dont le grand « courage » a été d’insulter Rima Hassan dans l'avion de retour de captivité, qui nous a expliqué sans état d’âme qu’elle trouve légitime de tuer des enfants palestiniens parce que ceux-ci seraient forcément de futurs terroristes qui viendraient tuer ses propres petits-enfants !
C’est une théorie analogue qu’utilisaient, pour se justifier moralement, les bourreaux nazis qui fusillaient par centaine, souvent à la mitrailleuse, juifs et prisonniers russes qui avaient dû préalablement creuser la fosse où ils allaient être ensevelis sous la chaux.

La passagère qui a violement agressé Rima Hassan sort du silence et la provoque de nouveau © Vince TV

Comparaison n’est pas raison bien sûr, mais elle peut malgré tout avoir un peu de sens.

Quoi qu’il en soit, n'en déplaise à Monsieur Guedj, si on veut bien prendre en considération toutes ces données, on peut dire de manière assez certaine, comme le pensent certaines organisations juives, que Netanyahou et son gouvernement sont bien plus proches du nazisme que Mélenchon et la FI ne le seraient de l’antisémitisme.

Illustration 8

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

L’auteur n’a pas autorisé les commentaires sur ce billet