
Si voyager en Lettonie c'est voyager dans le passé, c'est dû à l'architecture qui a subsisté malgré la Seconde Guerre mondiale et l'occupation soviétique. C'est aussi un monde rural alternant champs cultivés et forêts préservées. Les nationales sont des routes de terre et les autoroutes essentiellement des deux voies ! Le long des kilomètres de magnifiques plages de sable fin, les vacanciers s'agglutinent au même endroit, comme partout, alors qu'il en existe de quasi désertes un peu plus loin. Celle de Karosta (près de Liepāja) est cachée par des bunkers construits de 1890 à 1908 et bizarrement détruits en 1915. Comme sur les côtes normandes, les explosions n'ont pu avoir raison du béton. Ailleurs, les ruines sont celles des fermes en bois. Pourtant tout respire une certaine douceur.


À Liepāja, les escaliers du loft qui surplombe le port donnent l'impression de grimper dans un immeuble des années 50, mais nous résidons dans un superbe atelier d'architecte. Il faut juste se coltiner les six étages à pied avec les bagages ! Il y en a heureusement toujours un de moins que prévu, car ici le rez-de-chaussée est considéré comme le premier étage.


En face les immeubles nous font penser au Nosferatu de Murnau, mais, préférant les petits restos du port, nous ne franchirons jamais le pont, évitant les fantômes.


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Chaque fois que nous souhaitons entrer dans une église orthodoxe, comme ici la cathédrale navale Saint-Nicholas, elle est fermée ! Je crois comprendre qu'elles n'ouvrent que pour les services.

Nous déjeunons à l'auberge Hoijeres Krogs qui a conservé son aspect hollandais du XVIIe siècle, comme si nous étions dans un Vermeer. Partout nous profitons des terrasses des restaurants, puisque pour l'instant le soleil m'oblige à porter mon chapeau de pêcheur acheté en 2011 au Cambodge sur les bords du Tonlé Sap. Les serveuses et les gardiennes de la partie transformée en musée sont habillées dans le style de chaque période.



Étape suivante, Kuldīga mérite en effet de figurer au patrimoine mondial de l'Unesco, avec ses rues piétonnes et ses maisons du XVIe au XVIIIe siècle.


Le clou du séjour est de nous baigner dans Ventas Rumbā, plus large cascade d'Europe, 240 mètres où les remous jouent le rôle de jacuzzi ! Il fait 29° dehors et l'eau est à 23. Sauf pendant le week-end, il n'y a pas grand monde, mais on sent bien la destination touristique au nombre de voitures garées au parking.


Partir cinq semaines permet le farniente. Sur ma liseuse je termine L'art de la joie de Goliarda Sapienza avant d'entamer Le mur invisible de Marlen Haushofer. Demain, nous laisserons la voiture à Rīga, une ville pleine de ressources qui nous fera probablement changer de vitesse.